Hommage aux Bâtisseurs
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Dr René Raymond
Dr René Raymond - Texte original de 2004
Le docteur René Raymond est né le 31 mars 1915, soit un vendredi saint et baptisé le dimanche de Pâques 2 avril 1915.
Né à Saint-Esprit d’un père voiturier et d’une mère ménagère, il est le cadet d’une famille de sept (7) enfants : quatre (4) garçons et trois (3) filles. Deux (2) de ces enfants sont toujours vivants.
Fait très intéressant, la maison où est né le docteur Raymond est toujours existante. Elle est habitée aujourd’hui par monsieur Ovila Grégoire. Une plaque commémorative orne d’ailleurs cette maison depuis les fêtes du 175e anniversaire du village de Saint-Esprit.
Enfance
L’enfance du docteur René Raymond est marquée de nombreux événements : décès de son père, déménagements, remariage de sa mère.
En effet, à l’âge de deux (2) ans, sa famille déménage à l’Épiphanie. Malheureusement, son père décède accidentellement le 2 février 1917, peu de temps après ce déménagement.
Vers l’âge de trois (3) ans, sa mère déménage à Joliette où elle tient une maison de pension. Une année plus tard, il est placé à l’Orphelinat Saint-Joseph tenu par des sœurs de la Providence. À cinq (5) ans, il fréquente l’école Baby à Joliette (coin Manseau et St-Barthélémy, lieu actuel de l’hôtel de ville). Il fréquente ensuite l’Académie St-Viateur.
Le 11 octobre 1924, sa mère se remarie avec un forgeron de la paroisse Saint-Alexis. Le docteur Raymond se retrouve alors à l’école du village pour y compléter sa deuxième année. L’année suivante, soit en 1925, sa famille déménage à nouveau, vers Saint-Thomas cette fois. Dès lors, les enfants sont dispersés çà et là (Winsor (Ontario), Joliette, Buckingham) mais lui fréquente l’école paroissiale de Saint-Thomas.
Toutefois, en 1927, il se retrouve chez sa sœur aînée à Buckingham où il fréquente l’école de la place. Cette sœur aînée déménage à son tour l’année suivante vers Maniwaki; à ce moment, le docteur Raymond ne fréquente plus l’école et travaille comme apprenti-beurrier au salaire d'un dollar (1$) par jour.
En septembre 1929, le docteur Raymond se retrouve grand pensionnaire au collège St-Joseph de Berthierville, il y fait sa quatrième et sa cinquième année en un an. Dès lors, il sera grand pensionnaire jusqu’en 1938.
Adolescence
Après avoir terminé ses études primaires au Séminaire de Joliette grâce à des bienfaiteurs de la communauté des Clercs de Saint-Viateur, le docteur Raymond entreprend des études classiques au même Séminaire de Joliette.
Il termine son cours classique au Séminaire de Joliette en 1938. Par ses confrères, il est nommé Président à vie du 87e cours.
En septembre 1938, il entreprend son cours de médecine à l’Université de Montréal. À cause principalement de la guerre qui fait rage à cette époque, il poursuit de façon accélérée ce cours qu’il termine en décembre 1943.
Fait intéressant, tous les frais de scolarité inhérents à son cours de médecine sont payés grâce à un emploi qu’il occupe à l’Université même : embaumer et préparer les cadavres pour les cours d’anatomie. Il est redevable de cet emploi à un ancien de Saint-Esprit, le docteur René Bolté, petit-fils de madame et monsieur Hermas Martineau..
Durant cette période d’études universitaires, il occupe également d’autres emplois afin de subvenir à ses dépenses : garçon d’ascenseur à l’hôpital Notre-Dame de Montréal (grâce à un ancien du Séminaire de Joliette, le docteur Albert Rouleau), interne à l’hôpital Saint-Luc (grâce à l’influence de son confrère, le docteur Gustave Gingras) et aide-machiniste aux « shops Angus » (grâce à un cousin).
Son internat obligatoire, le docteur Raymond le fit dans plusieurs hôpitaux afin de diversifier ses expériences professionnelles : à l’hôpital de la Miséricorde, à l’hôpital de Cartierville, à l’hôpital Sainte-Justine et enfin à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu.
Pratique professionnelle
Le premier décembre 1943, fier de l’obtention de son diplôme de docteur en médecine, le docteur René Raymond ouvre un bureau à Saint-Esprit. Le docteur René Raymond y pratique toujours sa profession. À son crédit, mentionnons l’exploit peu commun d’avoir répondu aux appels de ses clients sept (7) jours par semaine, 24 heures par jour, durant les 48 dernières années. Il compte également à son actif plus de 2000 accouchements à domicile, dont un accouchement de triplets dont il est fier. Il a aussi accouché une dame à 17 reprises.
Outre sa pratique professionnelle de médecine, il répond aux exigences du Collège des Pharmaciens par une formation continue et vend des médicaments à ses patients depuis 1953.
De plus, de 1963 à 1967, et de 1970 à 1998, il occupe la fonction de Coroner des districts de Joliette, Montcalm et L’Assomption.
Durant toutes ces années, le docteur Raymond ne cessa de se perfectionner. Ainsi, à titre d’exemple, mentionnons la poursuite des cours de perfectionnement suivants : médico-chirurgical, hypnose psychosomatique. Ses loisirs sont diversifiés : la chasse, la pêche, mais surtout les voyages à travers le monde.
Le docteur Raymond est marié à une Joliettaine et père de deux (2) enfants. Il est aussi grand-père de quatre (4) petits-enfants et arrière-grand-père d’une petite-fille.
Il a pris sa retraite le 1er janvier 1998 mais reste quand même à la disposition des gens. Pour ses nombreuses années de service, il a reçu les hommages des grands de ce monde : le très honorable Jean Chrétien, Premier ministre du Canada, son excellence la lieutenant-gouverneur du Québec Mme Lise Thibault, le Pasteur du diocèse Mgr Gilles Lussier, l’honorable Daniel Johnson (fils) Premier ministre du Québec, Mtre Jacques Parizeau chef de l’opposition à Québec, Mtre Lucien Bouchard chef de l’opposition à Ottawa, Mtre Michel Bellehumeur, député de Joliette-Montcalm, les associations médicales du Canada et du Québec en reconnaissance des services rendus à la médecine et à la collectivité, le président de la corporation médicale des médecins du Québec le Dr Augustin Roy, le conseil municipal de Saint-Esprit sous la direction de la mairesse Mme Danielle Allard, de tous les patientes et patients des paroisses qu’il desservait. On l’avait surnommé «le médecin de tout le monde» pseudonyme légué par un de ses professeurs le Père W. Corbeil c.s.v.
Félicitations et reconnaissance à cet honorable cousin !
Extrait du « Le Phocas, Bulletin de l’Association des Familles Raymond Phocas, volume 7, numéro 1, janvier 2004 »
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Mme Claire Marsolais
Mme Claire Marsolais - Texte original de 2004
Elle ne fait pas son âge me direz-vous et je me garderai bien de vous le dire, craignant ne pas recevoir son absolution. Cependant à St-Roch l’Achigan, par un beau jour d’été entre les 24 et 26 juin, arrive cette enfant à l’esprit vif et clair que l’on surnommera Claire. C’était entre les années 1920 et 1922, alors que frère Jacques arrive 3 ans plus tard.
Luc Henri son père, lui lègue rapidement son sens de commerce et des affaires, alors que sa mère Hélène Lamarche, lui transmet son sens de la famille et son côté jovial.
Jeune enfant, élevée sur une ferme, ses parents lui font compléter ses études chez les Sœurs Jésus Marie. Elle fait parallèlement des études musicales avec Jeanne Jubinville Pilon, ce qui deviendra une tradition chez ses 3 enfants. Une époque où le piano est le roi du salon. Elle continue par la suite son apprentissage culinaire et autres travaux ménagers avec sa mère en attendant son « Roméo » au bord du ruisseau.
Il arrive un jour de St-Alexis de Montcalm, en voiture avec son cheval et son chapeau à large bord. Il s’appelle Rodolphe Marsolais, vient d’une famille pieuse et religieuse et chante comme un rossignol.
Le dimanche après-midi est consacré à la musique avec les cousines Françoise et Solange, le cousin Roméo et Jacques qui n’en manque pas une pour taquiner le futur beau-frère.
Roméo étant plus vieux que Juliette, la distance et le cheval qui n’en peut plus, la demande en mariage ne tarde point : le « oui » l’emporte le 16 septembre 1944. La p’tite ligne de St-Alexis et le rang Rivière nord de St-Roch unissent leurs voies et leurs voix.
Voyage de noces raté à New York, guerre éminente à leurs portes, boulangerie archivée de comptes recevables à St-Alexis, seraient-ils nés pour un p’tit pain?
Éclairés par le St-Esprit, ils achètent l’épicerie de dame Lafortune en 1950 et la conserve jusqu’à 1980. Nouvelle paroisse, nouveau métier, l’entreprise fait des petits et le nouveau couple aussi : Stella en 1945 et Danielle en 1949. Pendant ce temps, Jacques devient aussi épicier et introduit une autre musicienne dans la famille : Aline Pilon.
Précurseur de la femme moderne, Claire assume tour à tour les rôles d’épouse, de mère, de commerçante, de cuisinière, de blanchisseuse et d’éducatrice. Entre les pratiques de chant avec notre père, les cours de bible, les réceptions familiales et amicales, les messes matinales du Carême, les visites aux oncles et tantes maintenant âgés, Claire et Rodolphe se donnent un fils en 1957 : il se nomme Michel.
Très tôt le petit est aimé et convoité. A peine âgé de 4 mois, il monte sur les planches pour incarner le rôle du petit Jésus au Couvent des Sœurs Ste Anne.
Les années passent et tour à tour les enfants sont dirigés vers différents collèges où ils poursuivent études scolaires et musicales. Étant tous pensionnaires, le couple se retrouve seul en semaine mais la maison reprend vie les jours de congé, puisque les amis ne manquent pas une occasion de venir goûter à notre vie familiale et aux bons petits plats de notre mère. « Elle est et sera toujours considérée comme un cordon bleu exceptionnel.»
L’enfance et l’adolescence des enfants ainsi que l’évolution du commerce l’incitent à garder sur feu doux son « bouillon de culture » et son besoin d’améliorer la condition féminine. Dès que l’occasion se présente, elle joint de mouvement de l’AFEAS. Quelques années et elle devient la présidente en 1973. Conférences de toute sorte, cours d’art culinaire, de tissage et de couture remplissent bien les soirées pendant que les voyages d’un jour ajoutent au plaisir et à la culture. Le membership passe à 173 membres. Secondée par son bras droit en cuisine, madame Rhéa Chaput, elles offrent, dans le but d’augmenter les revenus de l’association, les services de mini buffet pour différentes occasions. Le succès ne tarde pas et les sandwichs de l’AFEAS font tout un tabac.
Pour célébrer le 30ième anniversaire de l’association en 1974, elle pilote un projet tout particulier : convaincre, corriger et colliger toutes les 300 meilleures recettes des membres pour en éditer un livre. La réalisation se concrétise et « Chacune son grain de Sel » en est aujourd’hui à sa 10ième édition. Les recettes de nos spiritaines traversent même l’Atlantique et le Pacifique et deviennent un modèle pour les autres associations.
Fidèle à ses convictions d’améliorer la qualité de vie des gens de St-Esprit, elle commence dès l’année suivante à mettre sur pied une bibliothèque à l’École Dominique Savio. On ramasse les livres donnés et on les classe, on achète quelques bouquins à partir d’une caisse plutôt anémique et on attend les transferts de la bibliothèque centrale. Pendant un bon moment on fait la sourde oreille aux demandes de subventions, mais les bénévoles à partir de leur travail généreux et constant, arrivent à convaincre enfants et adultes à fréquenter ce haut lieu de connaissance et de culture.
Puis les cordons de la bourse municipale se délient, le nombre de membres augmente et l’intérêt aussi, si bien qu’en 1980, on procède à l’inauguration de la bibliothèque Alice Parizeau. Aujourd’hui, ce bien collectif est complètement informatisé et continue dans ce même esprit de bénévolat.
Pendant toute cette période où nous l’épaulons dans ses démarches, elle continue à nous prêter une oreille attentive, à rire avec nous, à cuisiner des petits riens qui deviennent des repas magiques. Ses gendres l’adoptent et c’est à se demander s’ils ne préfèrent pas la mère à la fille.
En moins de 3 ans, elle perd 3 êtres chers, mais depuis, ses 3 enfants l’aiment 3 fois plus. S’est ajoutée à la famille, un petit caniche du nom de Pivoine, dont elle a obtenu la garde partagée. Qui l’eût cru, notre mère en train de communiquer son amour à la race canine tant à l’heure des repas que pour les petits besoins particuliers. Toutes deux disciplinées, elles s’imposent de longues marches quotidiennes.
Un petit défaut peut-être? Elle réussit difficilement à fermer complètement ses portes d’armoire : mais n’est-ce pas là un trait de caractère, puisque ses portes sont toujours ouvertes à quiconque veut lui dire un bonjour et partager avec elle un bon moment.
Nous sommes fiers de toi, madame Claire notre mère, et espérons que selon notre code génétique, tu coucheras tes mémoires sur papier, avant que d’éteindre les bougies de tes 120 ans.
Stella Marsolais
Bravo également à ce projet du conseil municipal, qui a décidé de souligner l’apport de certaines gens qui ont contribué à améliorer ce merveilleux coin de pays qu’est Saint-Esprit.
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M. Gérard Martin
M. Gérard Martin - Texte original 2004
Né à Saint-Esprit, le 1er mai 1922, au 18 rang de la Rivière Nord, (résident permanent), fils de Roch Martin, cultivateur et de Blandine Lachapelle. Fit ses études à l'école Dominique-Savio à Saint-Esprit, puis suivit des cours privés.
Fermier à Saint-Esprit jusqu'en 1960. Assistant-registrateur du comté de Montcalm en 1961 et 1962. Courtier d'assurances à Saint-Esprit de 1961 à 1983.
Directeur de l'Union catholique des cultivateurs (UCC) en 1955 et de la Chambre de commerce de Saint-Esprit de 1961 à 1974.
Membre de l'Amicale de l'école Dominique-Savio et du Club Richelieu. Membre de la Chambre de commerce de Sainte-Julienne.
Élu député libéral dans la même circonscription en 1962. Président d'élection de la circonscription de Joliette-Montcalm de 1973 à 1978.
Maire de la municipalité de Saint-Esprit (Montcalm) de 1992 à 1996.En août 1996, un malheureux accident -chute d’un arbre- lui fait voir la mort de très près. Il s’en sort, mais avec des séquelles mortifiantes. Une santé maintenant diminuée l’oblige à ralentir ses activités. C’est avec résignation que les concitoyens de Saint-Esprit voient leur maire quitter son poste. La plupart regretteront sa compétence et son dévouement inlassable.
Sa fierté pour son terroir et son église le soutient et lui donne confiance et sérénité pour continuer à voir la vie un peu « en rose » …
Il est Membre de l’Amicale des anciens parlementaires du Québec qui a été créée en décembre 1993 par une Loi du Parlement du Québec pour réunir les anciens parlementaires.
Le 4 juin 2003, à l’Hôtel du Parlement de l’Assemblée nationale, invité par son Honneur L’Honorable Lise Thibault, lieutenant-gouverneur, à la première session de la trente-septième législature et par monsieur Jean Charest, premier ministre.
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M. Roger Tremblay
M. Roger Tremblay - Texte original 2004
Roger Tremblay, aîné de cinq enfants, dont quatre filles, est né en 1919 à Batiscan, où son père, Edmond, possédait un moulin à scie. Après quelques années, ayant vendu à la compagnie St-Maurice Paper, la famille décide de s’installer à Ste-Julienne encore pour y exploiter un moulin à scie. Elle y restera pendant 20 ans. Durant ces années, Roger poursuit des études au Collège Notre-Dame, à Montréal, et ce, pendant cinq ans. Les Pères de Ste-Croix lui confieront la tâche d’ouvrir le courrier du célèbre Frère André.
Pour se rapprocher de l’église, souhait de sa mère, Caroline Bouchard, la famille achète un moulin à scie et à farine à Saint-Esprit en 1942. Comme les emplois se font rares, Roger, malgré son diplôme commercial participe à l’entreprise familiale. C’est en 1948 qu’il épouse Solange Henri, native de Saint-Roch-de-l’Achigan, fille du marchand général du village. Le couple aura trois garçons : Jules, Henri et Luc (décédé en 1971). À la mort de son père en 1955, Roger prend en charge le commerce familial. Pendant de longues années, il desservira les gens aussi loin que Montréal. Le travail est dur, il faut aller chercher le bois dans la forêt, été comme hiver, dans des chemins impraticables, pour l’apporter au moulin à scie. Ce bois sera transformé en planches «embouffetées», «clapboard» et moulures. Heureusement la rivière est là pour faire tourner les turbines qui actionnent l’enchevêtrement de courroies et de poulies qui animent la grande scie, la scie à ruban et le gros planeur. Plus tard, par manque d’eau, on installera un engin diesel pour fabriquer l’électricité.
Puis les garçons viennent à grandir et mettent la main à la pâte les fins de semaine et durant les vacances d’été. Les années passent et le cycle se répète.
Après 34 ans à servir le public, voyant ses garçons choisir d’autres voies, Roger ferme le commerce.
Depuis ce jour, il consacre ses temps libres à la lecture et au jardinage. Deux fois par année, il aime se retrouver au pays de ses ancêtres à St-Irénée et à la Malbaie, où il a encore de la parenté. Il a trois petits-enfants : Maude, pharmacienne, fille de Jules (Claudette Allard) ainsi que Louis et Ève, enfants de Henri (Claudette Monty).
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M. Jean-Marcel Raymond
M. Jean-Marcel Raymond - Texte original de 2007
Organiste, Accordéoniste
Harmoniciste, Auteur
Compositeur, Éditeur
Membre de la SOCAN
Jean-Marcel Raymond est natif et résident de Saint-Esprit. Il est le fils de Paul Raymond, natif de Saint-Esprit et de Yvette Collin native de Sainte-Julienne. Les Raymond auront une famille de cinq enfants. Il débute ses cours de musique à 11 ans. Dès l’âge de 15 ans, il débute son métier professionnellement comme organiste et accordéoniste dans des mariages, réceptions et événements estivaux. Il donne plusieurs concerts dans des églises sur les grands orgues à tuyaux Casavant.
En 1970, sa carrière démarre en force car la compagnie Archambault Musique le découvre. Un premier album avec promotion dans les centres d’achats. Avec des ventes entre 500 et 1 000 albums par fin de semaine, la compagnie demande un nouvel enregistrement à chaque année, parfois deux, pour se rendre à 13 albums. Puis, il est approché par Multi Média Ovidisque International pour les albums 14 à 17, puis les albums 18 à 23 sont produits par sa propre Compagnie : Les Éditions JMR Enrg.
En 1970, Jean-Marcel débute une période de 9 saisons au Restaurant « Aquadélice » de la Ronde. Il est un spécialiste de la danse sociale, cela lui permet d’être l’accompagnateur des chanteurs : André Breton, Georges Coulombe et des violonistes : Monsieur Pointu (Paul Cormier), Benoît Lajeunesse, ainsi que Monique Saint-Onge, Serge Laprade, Paolo Noël, Michel Louvain, Pierre Lalonde, Jeanne-d’Arc Charlebois, Jeannine Lévesque… et de plusieurs autres artistes.
Il a eu la chance d’exprimer son talent devant des Premiers Ministres : Claude Ryan, Robert Bourassa, Guy Chevrette, Jean Charest, Mario Dumont; des personnalités prestigieuses : La Lieutenant-Gouverneur, Madame Lise Thibault ; et des champions sportifs : Gaétan Boucher et Marc Gagnon.
Jean-Marcel a un « Fan’s Club » depuis 1974 avec beaucoup de membres qui le suivent dans des soirées publiques « Le Club des Amis JMR ». Au fil des ans, il a participé à plusieurs émissions de radio et de télévision populaires sur le réseau TVA : Mon amie Suzanne, De bonne humeur et Claire Lamarche. Au réseau SRC : Allô Bou Bou. Invité à 4 émissions à Sorel-O-Vision, accordéoniste à l’émission « Bonjour Champion » à CKAC, avec Me Louis-Paul Allard, il co-anime à VIDÉOTRON, plusieurs émissions consacrées à la promotion de jeunes talents méconnus du Québec. Il est organiste au Stade Olympique pour l’Exposition Agro-Alimentaire, au kiosque pour les vins Géloso. Il est aussi accordéoniste dans le mât du Stade Olympique pour les exposants en agriculture. Il enregistre en 1998 le commercial « Liberti » pour Bell Mobilité Cellulaire.
En 1983, Jean-Marcel a reçu un platine pour 100 000 albums vendus et en 1985 il a été en nomination, parmi les 5 grands finalistes pour l’album de l’année instrumental, au 7e Gala de l’ADISQ. En 1995, il est accordénoniste au Gala de l’Amour avec le pianiste Richard Abel, au Château Royal de Laval. Il a été musicien pendant 26 ans à la résidence Bierman’s à Montréal et pendant 11 ans à Horeb Saint-Jacques. En décembre 1994, il est musicien pendant la période des Fêtes au Casino de Montréal. Il est accordéoniste pour le maire de la ville de Terrebonne en 2001. Depuis plus de 20 ans, la salle de danse « Le Rendez-vous » de Saint-Léonard, fait jouer plusieurs extraits de ses albums. Il est pendant plus de 30 ans musicien pour Généreux Construction, Béton Louis-Cyr et Nicoletti de Saint-Jean-de-Matha.
Il fait des spectacles : pour le Festival des magiciens de l’accordéon à Alma, pour Serge Laprade, sur le bateau « Ville-Marie II » dans le Vieux-Port de Montréal. Il est accordéoniste durant 7 ans, au restaurant « Le Relais Terrapin » dans le Vieux-Longueuil. Pendant 4 ans, il est au restaurant « Le Trianon » à Repentigny et à « L’Antre Jean » à Joliette. Jean-Marcel Raymond est membre de la FADOQ de Lanaudière et il joue occasionnellement pour des fêtes anniversaires de la FADOQ.
L’incontournable musicien lanaudois nous avait caché qu’il avait une autre passion dans sa carrière. Il éprouve du plaisir à faire de la figuration et avoir des rôles dans près de vingt films Québécois, Torontois et Américains et ce, depuis le début de septembre 2001. Jean-Marcel est un gars chanceux, il réussit dans sa carrière et est un gagnant dans la vie mais cette fois-ci, il mêle le plaisir avec le travail ; il a eu un rôle important, c’est de jouer de l’accordéon dans un film américain : « La tête dans les nuages » avec Penélope Mc Cruz, un rôle secondaire auprès de James Brolin dans le film « Reagan » et aussi dans le film « Beyond border » avec Angelina Jolie. Jean-Marcel est un type qui aime le public et cette nouvelle passion lui permet de rencontrer plein de monde et d’avoir d’excellents contacts pendant les tournages de films, car la musique n’a pas de frontières. Jean-Marcel exerce sa profession depuis plus de 40 ans.
Jean-Marcel a hébergé gratuitement pendant un an dans sa 2e propriété, des sinistrés du domaine Raymond, en plus de donner du temps pour les aider à se remettre sur pied. Il a gagné le 1er prix du concours « Bon samaritain cellulaire » de Bell Mobilité, pour avoir sauvé une vie. Il a organisé bénévolement, pendant plus de 4 ans, des messes rythmées à l’église dans les années 1968 et organisé 2 messes de minuit bénévolement. Il n’a jamais demandé un sou à la Fabrique. En 1968, il a organisé des concerts à l’église, bénévolement, pour amasser des fonds pour la réparation complète de l’orgue à tuyaux. Il a donné d’autres récitals pour l’Âge d’Or de Saint-Esprit pour les aider à amasser des fonds pour éclairer le clocher de l’église en collaboration avec le Club Optimiste de Saint-Esprit dont il était membre. Dernièrement il a acheté un gros tuyau de l’orgue pour venir en aide à la Fabrique. Présentement, il s’implique bénévolement pour le 200e anniversaire de Saint-Esprit en préparant et organisant une messe télédiffusée par Radio-Canada en 2008 en collaboration avec le Comité de l’Académie de Musique Québécoise de Lanaudière.
Jean-Marcel est équipé pour changer vos vieux 33 tours, 45 tours, 78 tours et cassettes en CD
alors si vous avez une vieille chanson que vous aimeriez transférer sur CD, contactez-le.jeanmarcelraymond@sympatico.ca
Une autre belle passion pour lui : il cultive plus de 60 pruniers comestibles.
La vie est belle pour lui, il profite du bon temps.Jean-Marcel, l’homme qui salue tout le monde!
La radio dans la vie d’un musicien
Un voyage en musique avec Jean-Marcel Raymond
Par Anne Girard, le 23 décembre 2009
« Mon premier souvenir de la radio… j’avais 11 ans et je commençais tout juste la musique. » Entre le hockey du samedi et le chapelet quotidien, les stations AM des années 1950 et 1960 diffusent généreusement les airs de Félix Leclerc et de Fernand Gignac… « Vers 1958-1959, on ne captait pas encore le FM. De mémoire, on écoutait surtout CKAC et CJMS, deux stations montréalaises, et CKVL à Verdun. »
Artiste de talent, Jean-Marcel Raymond naît à Saint-Esprit dans Lanaudière, une région-phare de la musique traditionnelle au Québec. Organiste, accordéoniste, compositeur et harmoniciste, il débute professionnellement dès l’âge de 15 ans et se spécialise en danse sociale. Très tôt, les compositions du musicien embrassent le folklore québécois. « En tout, j’ai réalisé 23 albums dont les volumes 3, 6, 11, 15, 16 et 21 sont de musique traditionnelle québécoise. »
Dans les années 1970 et 1980, la musique traditionnelle était déjà plus présente en région que dans la métropole, selon l’artiste. « C’était surtout les stations régionales qui diffusaient ma musique. Je pense à Rouyn-Noranda, Senneterre, Joliette, la Gaspésie et la rive-sud de Québec. » En nomination à l’ADISQ en 1984, l’album Musique et danse à la mode de chez-nous a été très populaire, mais surtout hors Montréal. « À Québec, on a fait back order, tellement les ventes étaient bonnes ! Beaucoup de gens connaissaient déjà ma musique. Je ne m’attendais pas à un tel accueil ! »
«Une porte ouverte sur le monde»
Jean-Marcel voit la radio comme une « porte ouverte sur le monde ». En plus d’y prendre l’actualité, la radio lui permet d’être à l’affût des différents courants musicaux. « Si j’étais directeur de programmation, j’accorderais certainement le quart du contenu musical aux musiques du monde. » Réputé pour son ouverture d’esprit, l’artiste lanaudois a réalisé deux albums de musique étrangère : Un voyage vers le sud, composé de pièces sud-américaines touchant la danse sociale ; Aloha, qui porte sur le folklore d'Hawaii avec des pièces comme Blue Hawaii et Aloha oé. « Une de mes compositions du genre Merengue s'intitule Kéoni-Maléko Léimana, qui signifie Jean-Marcel Raymond », explique-t-il fièrement. Mentionnons aussi que 17 de ses albums touchent le folklore de plusieurs pays et incluent 20 de ses propres compositions. »
Bien qu’ouvert sur le monde, l’artiste lanaudois demeure fidèle à ses racines puisque les trois autres quarts de « sa programmation » seraient accordés au public, aux chansonniers et compositeurs canadiens et bien sûr, au folklore instrumental de chez-nous.
Un média unique
Irremplaçable, la radio lui procure une grande liberté, que ce soit à la maison ou en voiture. « Comme il n’y a pas d’image, je peux écouter un programme tout en faisant autre chose. C’est mon imaginaire qui travaille. C’est beaucoup plus créatif que de regarder la télévision ! » Reconnaissant envers ce média, le musicien remercie CFNJ-99,1 MF Saint-Gabriel-de-Brandon et M-103,5 MF Lanaudière, deux stations lanaudoises qui ont donné « un bon coup de pouce » à sa carrière musicale. « Ils ont diffusé des pièces de mes albums et m’ont passé plusieurs fois en entrevue... »
En guise d’Au revoir, Jean-Marcel invite les curieux et les adeptes de musique traditionnelle à la plus belle salle de danse au Québec, Le Rendez-vous de Saint-Léonard. Peut-être aurez-vous l’occasion de danser au rythme de ses compositions… Un rendez-vous à ne pas manquer !
Coordonnées de la journaliste
Anne Girard
2534-21 Avenue de Monceaux
Québec (Québec), G1T 2N7
Tél : 418-977-5762
Courriel : annegirard@live.ca
Coordonnées de l’artiste et du lieu de rencontre
Jean-Marcel Raymond
82, rang Rivière Nord
Saint-Esprit de Montcalm
Lanaudière, Québec, J0K 2L0
Téléphone:
450-839-6142 (résidence)
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M. Armand Lapalme
M. Armand Lapalme - Texte original 2007
Doyen de la Municipalité de Saint-Esprit
Armand Lapalme est né le 2 juillet 1911 à Saint-Alexis. Il est le fils d’Augustine Magnan (née en 1883 et décédée en 1961) de Saint-Alexis et de Salomon Lapalme (né en 1876 et décédé en 1958) de la même paroisse. Ses parents ont élevé 16 enfants. Ils ont fêté leurs 60 ans de mariage. Sa mère était d’une famille de chanteurs, de joueurs de musique : violon, maître chantre, musique à bouche et orgue.
En 1911, il n’y a ni électricité, ni téléphone. Les chemins sont de terre. L’électricité verra le jour pendant la guerre de 1918 à Saint-Alexis. Il se souvient des premiers : tracteurs, radio, «gramophone» et piano. Dans sa paroisse son père a été un des premiers à avoir une automobile : un Credor 1920 et en 1927 ce sera un Whippet Overline qui a coûté 700.00 $, payé comptant.
À l’âge de 5 ou 6 ans, son oncle Albert, frère et très proche de son père, décède. Son père hérite de sa terre et de sa maison. La famille déménage dans la maison de son frère. Leur maison est louée à un jeune couple pour 2.50 $ par mois. C’était en 1930, ce couple gagnait 20.00 $ par mois et payait de 0.50 $ à 0.75 $ la corde de bois de poêle. Le boulanger de l’époque, Raoul Bertrand de Ste-Julienne, livrait le pain : un pain deux fesses coûtait 0.07 $. Le beurre se vendait 0.17 $ la livre. Les intérêts étaient à 6% après la guerre. En 1937, l’achat d’un Chevrolet a coûté 900.00 $
Il va à l’école du village celle des Sœurs Jésus Marie. L’hiver ses parents l’emmènent à l’école à cheval. Puis, il va au Collège à Saint-Jacques chez les Frères Saint-Gabriel et à l’Académie St-Louis de France. C’était aussi le temps ou les filles et les garçons n’étaient dans les mêmes écoles.
Il se souvient des Noël et Jour de l’An en famille. Il y avait 3 messes de minuit célébrées par le même prêtre : la première messe « spéciale », complète et avec des chanteurs et les deux autres «basses messes » beaucoup moins longues, ce qui permettait à tous d’assister à une messe de minuit. L’église était pleine, on y ajoutait même des chaises dans les allées. Il y avait des messes à tous les jours avec des chants et deux servants qui étaient payés 0.05 $ chacun. À la sortie de la messe, sur le perron de l’église, le bedeau annonçait ce que les citoyens avaient à vendre. Le magasin général était ouvert pendant la grand-messe et n’avait pas d’heure de fermeture. On se retrouvait régulièrement au restaurant pour des veillées. Les petits cochons en chocolat et les pipes en plâtre se vendaient 0.01 $ chacun.
À quatorze ans, il part pour Saint-Bruno chez les frères de Saint-Gabriel. Il prononce des vœux de trois ans, il y enseigne et puis il en sort. À son retour chez-lui, il travaille jusqu’à l’âge de 32 ans, à la ferme de ses parents cultivateurs. Ils habitent une des dernières maisons du village située à deux arpents de l’église. Ses parents ont de 15 à 18 vaches, des cochons, de 7 à 8 chevaux et des poules. Ils avaient de bons chevaux, ils prenaient environ 1heure 30 minutes pour se rendre à Joliette. Les petits chemins de campagne étaient « roulés » l’hiver. Les chemins du Roy étaient entretenus par chaque cultivateur qui devait entretenir son bout de chemin. Le lait est mis dans des « canisses » pour ensuite être transporté à la Beurrerie de Saint-Alexis afin d’en écrémer le lait. Ce « petit lait » était donné aux cochons.
En ce temps-là, il conduisait sans permis. Il prend son permis de conduire à l’âge de 20 ans au prix de 5.00 $ et sans aucun test car les autos étaient denrées rares. Il y avait environ 10 autos dans sa paroisse. Un homme en « bicycle à gaz » nommé « Spotter » devait surveiller le comté ce qui lui donnait environ 7 à 8 paroisses. Alors il fallait être très malchanceux pour se faire prendre. Armand aimait se rendre à Joliette dans les salles de danse et les restaurants.
Il rencontre Simone Perreault qui est en visite chez sa sœur au village de Saint-Esprit. Simone est née le 9 octobre 1917 à Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle travaille dans une manufacture de couture à Montréal. Un dimanche sur deux, il va la voir à Montréal et l’autre dimanche, c’est elle qui vient le voir. Si elle a trop de travail et qu’elle ne peut venir, c’est lui qui ira en voiture la voir. Simone et ses parents habitent au rang Côte St-Philipe à Saint-Roch-de-l’Achigan. Ils se marient en 1942 et font leur voyage de noces à Sherbrooke. Ils louent une petite maison de la rue Latendresse à Saint-Esprit où naîtra leur fils Claude. Ils achètent une petite terre à Saint-Alexis. Ils la cultivent pendant deux ans. En octobre, sa femme se rend chez sa belle-sœur pour une journée. Elle va avec elle et s’engage dans une compagnie qui fait des munitions pour la guerre. Armand lui sera engagé au « Plan Saint-Paul » à Saint-Paul-l’Ermite » aujourd’hui Le Gardeur. Ils y travaillent l’hiver seulement. Leur enfant est gardé par la maman de Simone. Tous les dimanches, ils viennent le voir. Souvent la semaine, Armand, qui travaille sur les « chiffres » prend l’autobus de Saint-Paul au village de Saint-Roch et de-là il traverse le bois pour se rendre chez ses beaux-parents afin de voir et dormir avec son fils. Pendant leur absence de la ferme, c’est son voisin qui s’occupe des animaux et se sert de son cheval.
Après la vente de la terre de Saint-Alexis, il achète la terre du beau-frère et garde les beaux-parents. Ils demeurent 21 ans à Saint-Roch. Leur ferme est située à 5 milles de l’église, Armand achète sa première voiture, une Dodge 1937. Puis en 1958, son beau-père décède. Ses funérailles sont célébrées à l’école Notre-Dame car un feu a détruit l’église. En 1961, il vend sa terre. Il en achète une autre dans le rang Rivière Nord à Saint-Esprit. La petite famille s’y installe et belle-maman aussi. En 1966, il construit une maison sur la rue des Écoles et y déménage l’année suivante. Armand prend sa retraite à 70 ans. En bonne santé, ce couple prend des cours de danses et ira à plusieurs soirées pour y danser.
Sa belle Simone, a été présidente de l’Âge d’Or de 1977 à 1983, a été aussi vice-présidente du Conseil régional de la FADOQ Lanaudière.
Un texte composé par elle : La ballade des souvenirs
Les souvenirs des jours d’antan sont de beaux papillons d’argent qui nous rappellent notre enfance et tant, et tant de souvenances. On veut les retenir un peu pour leur dire un dernier adieu… Les souvenirs des jours d’antan sont de beaux papillons d’argent. Les souvenirs de l’âge mur sont les papillons du futur qui nous auront pris notre place. Ce sera pour demain la face d’un autre monde et ses chansons qui sera ce que nous étions. Les souvenirs de l’Âge d’Or sont, certes, les plus beaux encore, chacun raconte sa jeunesse. Les femmes se parlent d’amour, les hommes, d’eux, comme toujours. Les souvenirs de l’Âge d’Or sont, certes, les plus beaux encore…
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Mme Irène Guilbault et M. Martial Collin
Mme Irène Guilbault et M. Martial Collin - Texte original 2007
Irène Guilbault est née le 4 mai 1936 à Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle est la fille d’Alma Venne de Saint-Jacques et d’Armand Guilbault de Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle est la 5e d’une famille de onze enfants : sept filles et quatre garçons. Irène fait ses études primaires à l’école du rang Ruisseau des Anges-Sud. Elle fait ses études secondaires comme pensionnaire à l’École Normale à la maison mère des Sœurs grises à Montréal. Irène se rend régulièrement à la bibliothèque de l’église pour y emprunter des livres car elle a hérité de l’intérêt de son père pour la lecture. À dix-huit ans, elle enseigne à Saint-Roch-de-l’Achigan pendant deux ans puis c’est à l’école du rang à Saint-Lin-Laurentides. Elle grandit avec l’idée que sa place est chez les Sœurs grises de Montréal. Après quatre années d’enseignement, elle entre chez les sœurs grises pendant près de deux ans. Mais son avenir est ailleurs…
Martial Collin est né le 31 octobre 1933 à Saint-Esprit. Il est le fils d’Alice Wolfe et d’Émilien Collin, tous les deux natifs de Sainte-Julienne. Martial est le 2e d’une famille de six enfants soit quatre filles et deux garçons. Il va à l’école du rang jusqu’à sa septième année. Vers l’âge de douze ans, il travaille déjà à effeuiller « écotonner » du tabac pour 1$ par jour. En 1952 et 1953, il est pensionnaire à l’école d’agriculture à Saint-Barthélemy. À l’âge de vingt-trois ans, il apprend un dimanche matin qu’une ferme est à vendre, il en fait la visite avec ses parents et en fait l’achat dans la même journée soit le deux novembre 1956, au prix de 11 000, $. Il cultive la terre et loue la maison durant la saison estivale à des vacanciers. Il travaille dans la construction au Vieux port de Montréal. Très tôt le matin, il fait la traite des vaches avant de partir travailler et à son retour l’été, c’est le travail aux champs et ce, tard le soir. Martial est un musicien par «oreille». Il excelle à la guitare et au violon. Il forme un orchestre avec des amis et ils font de la musique les fins de semaines pour des noces, des fêtes et aussi pour leur plaisir.
En juin 1959, Thérèse, la sœur de Martial, lui propose d’inviter son amie Irène pour l’accompagner à un mariage au Rivierra à Rawdon. Irène accepte. Cette relation se poursuit et leur mariage est célébré le 1er octobre 1960 à Saint-Roch-de-l’Achigan. La noce est au restaurant « Des Érables » à Saint-Esprit. Ils vont aux Chutes Niagara pour leur voyage de noces. Martial possédait déjà sa maison et après quelques rénovations, le couple s’y installe et y demeure encore aujourd’hui. Près de sa maison, il y a un moulin à vent (qui date des années 1920) qui les alimente en eau en pompant l’eau de la rivière. En 1958, il perce un puit artésien dont la pompe est actionnée par le moulin à vent, jusqu’en 1964. En 1964, il vend le moulin à vent qu’il pensait «devenu inutile ». Il le regrette dès le lendemain car, de sa maison, il ne voit pas de quel sens est le vent.
Même s’il n’a pas eu droit au crédit agricole, ni à l’aide au fils de cultivateur pour s’établir (il n’était pas du bon bord du parti électoral élu), à son mariage la ferme était complètement payée. Il possède cinq vaches, un cheval, deux cochons et vingt poules. Il cultive du tabac, du foin, de l’orge et du maïs. En 1961, Martial fait l’achat d’une presse à foin. Irène l’aide mais s’occupe surtout de la comptabilité et de sa famille. En 1965, lorsque sa machinerie brise et qu’il doit attendre plus d’une journée pour la faire souder, Martial décide de s’acheter une soudeuse « Miller » usagée au montant de 110, $ (bon achat car elle fonctionne encore) afin d’effectuer ses réparations lui-même. Il a commencé à dépanner ses voisins et les déneigeurs lorsqu’ils avaient des bris de machinerie. En 1979, il bâtit son garage afin de pouvoir y faire entrer de la grosse machinerie.
De ce mariage sont nés cinq enfants : Pierre en 1962, France en 1963, Daniel en 1964, Marco en 1970 et Serge en 1971. Seize petits-enfants viennent combler ces grands-parents : David, Maxime, Guillaume et Marie-Pier (Pierre); Catherine, Joanie, Laurianne et Valérie (France); Gabriella, Olivia et Louis (Daniel); les jumelles Isabelle, Myriam ainsi que Laurence (Marco) ; Réannie et Gabriel (Serge).
Irène est secrétaire au conseil de surveillance de la caisse populaire de Montcalm de 1985 à 1996. Martial est conseiller municipal dans les années 65, pompier volontaire un peu plus de quinze ans et fait la lecture à l’église. Irène est membre de l’AFEAS et le couple a fait partie de l’Âge d’Or. Ils ont fait des voyages dans la province de Québec : la Baie James avec l’Âge d’Or, le Lac St-Jean, etc… Depuis 1976, ils visitent une ferme annuellement. Lorsque les garçons prennent la relève, Martial fait des voyages de pêches d’une semaine. Martial a fait partie de la Société d’agriculture de Montcalm et a été directeur de l’Exposition de Berthier. Il gagne plusieurs prix : 1er prix au Concours de Labour régional, 1er prix comme visiteur senior novice au Concours de labour provincial et 3e au concours de Lapocatière. Martial est marguillier à la Fabrique de Saint-Esprit. Il déneige les chemins au cimetière pendant 25 ans et est aussi fossoyeur. En 1975, Martial fait ses débuts dans l’entretien et la réparation des cloches de l’église. Martial et Claude Henri y passent des journées afin que les cloches de l'église paroissiale, peu importe l'évènement, aient le langage pour l’annoncer à la population. Après 31 ans, il laisse sa place à son fils Pierre et à Daniel Majeau. Il s’est occupé de 50 jardins : herser au printemps et labourer à l’automne. Il déneige des cours au village et dans les rangs. Il agrandit sa terre en achetant quatre terres voisines. Pierre et Serge prennent la relève. En 2002, ils construisent la nouvelle étable.
En 1999, Martial et ses deux fils, Pierre et Serge, prennent deux mois pour construire un nouveau moulin à vent qu’ils installeront près de son garage de soudure. Martial c’est un manuel. Il sait aussi écouter tout comme lorsqu’il était jeune alors qu’il écoutait parler son grand-père, il en garde d’ailleurs un bon souvenir.
La retraite pour Martial : la traite des vaches tous les matins et s’occuper du poulailler. Il effectue quelques réparations et aide aux travaux des champs grâce à son tracteur. Irène s’occupe de sa famille, ses enfants, ses petits-enfants, son jardin. Leurs loisirs : ce sont les cartes chez la parenté et les amis.
L’important pour Irène c’est « d’être disponible pour sa famille ».
Pour Martial, c’est de « rendre service à tout le monde ».
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Mme Pierrette Blouin et M. Réal Guérard
Mme Pierrette Blouin et M. Réal Guérard - Texte original 2007
Réal est né le 2 septembre 1942 à Saint-Esprit. Il est le fils de Damase Guérard et de Lucette St-Jean. Il est le 2e d’une famille de 4 enfants. Réal est le premier enfant que le Docteur Raymond a mis au monde à Saint-Esprit. Papa était journalier et travaillait pour Eugène Desrochers. Sa mère, une très bonne cuisinière était aussi une passionnée de l’artisanat. Elle avait un métier à tisser et Réal se souvient de l’avoir vue et entendue y produire de belles pièces avec sa tante Yvette. Il fait ses études primaires à l’école de la rue Grégoire à Saint-Esprit. Au milieu de sa 5e année, il va dans la nouvelle école Dominique-Savio jusqu’à sa 9e année avec les frères de Saint-Gabriel qui enseigneront dans la paroisse jusqu’au début des années 60. Réal a toujours été un des premiers de sa classe. Pendant trois ans, il est président de la J.E.C. (Jeunesses étudiantes catholiques). Il est président de l’école : une promotion accordée à un étudiant et aussi une initiation à la vie (lors de présentations, il est le maître de cérémonie). Sa 10e année se fait à l’école St-Louis de France à St-Jacques. Il fait trois ans en menuiserie à l’École des arts et métiers à Joliette et un an à l’Institut de technologie à Montréal. Il travaille environ trois ou quatre ans chez Beaudoin & Major dans la fabrication de décorations de meubles. Dès l’année 67, il travaille (environ 14 ans) dans la fabrication des autobus scolaires jusqu’à la fermeture. Dans sa jeunesse, les loisirs de Réal sont d’atteler des chiens Danois, de pêcher à la rivière, patiner, jouer au tennis et de chasser dans les bois. Il se rappelle aussi avoir fait une voiture (boîte à beurre) conduite par des chiens pour faire les commissions, il n’avait pas de roues et il a coupé les roues du carrosse de ses sœurs pour les installer sur sa voiture, lui était content de son œuvre, mais ses sœurs l’étaient un peu moins.
Pierrette Blouin est née le 18 août 1944 à St-Jacques. Elle est la fille de Lucia Migué et de Joseph Blouin de Crabtree. Elle est la 2e d’une famille de 3 enfants : Pierre-Paul, professeur d’éducation physique, maintenant à sa retraite, Pierrette est infirmière auxiliaire, maintenant à sa retraite et Paulette, infirmière, décédée. Elle a eu une enfance heureuse. La famille demeurait à proximité d’une rivière. L’été, papa faisait des promenades en chaloupe à ses filles, suivies de baignades à la plage Lapointe. L’hiver, c’était le patin à l’aréna qui était près de chez elle. Pierrette fait ses études au couvent de Crabtree avec les Sœurs St-Cœur de Jésus et de Marie. Puis elle fait un cours d’infirmière auxiliaire, de 1962 à 1964, à l’hôpital St-Joseph de Lachine. Après sa graduation, elle travaille à l’hôpital St-Eusèbe de Joliette. Elle y travaille en médecine-chirurgie puis au C.H.R.D.L, en soins prolongés. En 1969, Pierrette rencontre Réal par l’entremise de Laurier Riopel, un compagnon de travail. Un bon choix, car ils se marient en juin 1971.
Réal travaille chez Provision St-Félix, grossiste en alimentation pendant deux ans puis ce sera la fusion avec Alligro et Steinberg où il travaillera pendant dix ans jusqu’à la faillite. Il obtient un poste à Ville St-Laurent chez GSM (parrainé par Alain Neveu), fabricant de fibre de verre qui aura le contrat de Postes Canada pour la fabrication du kiosque postal de Saint-Esprit. Il y travaillera environ dix ans.
Pierrette travaille jusqu’à la naissance de son premier enfant, Benoît, en mars 1974. Et en septembre 1976, Simon naît. En 1979, elle reprend son travail à temps partiel. Ce n’est que lorsque ses deux fils seront à l’école qu’elle reprendra un travail de 3 à 4/jours semaine. Les enfants grandissent, vers l’âge de 12 ou 13 ans, ils occupent des emplois de fin de semaine. Très jeunes, guidés par maman et papa, ils sont devenus prévoyants en économisant pour leurs études, leurs appartements et pour l’achat de leurs voitures. Benoît fait un D.E.P. pour devenir machiniste, il est à l’emploi chez Mailhot Hydraulique à Terrebonne. Simon, après son collégial, travaille pour le gouvernement du Québec comme fonctionnaire. Benoît est papa d’une petite fille de 6 ans, Pascale. Elle est en 1re année à l’École Dominique-Savio.
Dans les années soixante, Réal participe aux courses de poneys sur le terrain d’Édouard Henri et Gilles Sirard (situé en arrière du Centre de rechapage Villemaire) pendant sept à dix ans. Il y avait environ 150 poneys dans la paroisse. Réal est aussi un amateur de chevaux comme son père. Il y avait aussi une piste de « Stock-cars » chez Paul Raymond. À l’âge de vingt ans, Réal est président des Loisirs de St-Esprit et du terrain de balle pour une période de quatre ou cinq ans. Il fait partie du Club de Hockey « Les Ailes rouges » et organise le 1er Carnaval à St-Esprit avec René Laforest, Jacques Lafortune, Bertrand Riopel, Marcel Chaput (Jésus) et Jacques Bruneau. Alban Majeau, son mentor, l’aide à trouver une dizaine de chevaux pour la parade de ce premier Carnaval et de plusieurs autres qui suivront. À l’époque, il y avait une fanfare commanditée par l’Hôtel Victoria. Il est intendant aux Chevaliers de Colomb de Saint-Esprit puis il est Grand Chevalier ce qui lui donne la chance de faire voter un montant afin de former éventuellement le mouvement scout dans la paroisse. Le montant obtenu a servi à la formation de Louis-Marie Riopel. Réal devient le président des scouts de Saint-Esprit. Plus de 75 enfants font partie du groupe sur 256 enfants qui vont à l’école de la paroisse. À la fin des années 90 et début des années 2000, il est président du Comité d’école et délégué au Comité de parents à la Commission scolaire. Réal, Grand Chevalier et Ange-Albert Ducharme, gérant des travaux, ont restauré la croix qui était entreposée depuis plus de vingt ans à la meunerie chez Jean-Paul Pitre. Le Sacré-Cœur a été restauré par Rosaire Riopel. Les agenouilloirs de l’église ont été rembourrés grâce au montant défrayé par les Chevaliers de Colomb et la main d’œuvre offerte par l’Âge d’Or.
Pierrette a pris sa retraite lors du réaménagement provincial en 1997. Ses parents vieillissants, ils vendent leur maison et viennent s’établir à proximité. Pierrette est heureuse de prendre soin d’eux afin de leur donner une sécurité, mais surtout pour remercier ses parents d’avoir donné à chacun de ses enfants la possibilité de faire les études de leur choix en prévision de leur avenir. Ils disaient : votre instruction sera votre plus bel héritage. Pierrette aime la lecture, le tricot, le magasinage, les bons repas au restaurant et les promenades à cheval. Étant grand-mère, elle cuisine des petits plats et des desserts avec sa petite-fille Pascale. Elle l’aide dans ses travaux scolaires, joue souvent avec elle à ses jeux préférés sans oublier le cinéma pour enfants. Pierrette et Réal sont comblés de joies par la belle Pascale, tout comme ses fils qui leurs ont rendu la vie facile en ayant une bonne ligne de conduite et des bonnes valeurs pour bien cheminer dans la vie.
Réal a fait plusieurs voyages en poneys et aujourd’hui, il fait du transport adapté par l’entremise de Réjean Majeau. Qui n’a pas vu, Réal faire un tour de poney à des enfants, juste pour son plaisir. Pierrette et Réal se sont mariés pour le meilleur et pour le pire et le meilleur a passé au travers de tout, étant le plus fort.
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M. Gérard Vézina
M. Gérard Vézina - Texte original de 2004
Le 16 avril 1917, dans le village de St-Esprit, naissait Gérard Vézina, fils d’Yvonne Brouillette et de Maxime Vézina. Il était le 5ème enfant de la famille qui en comptera 7. Il a vécu son enfance dans la maison paternelle située près de la rivière St-Esprit, voisin du Garage St-Jean. Il était prédestiné à une longue vie car à l’âge de 5 ans, avec son frère Jean et 2 amis, il est sauvé de la noyade par son frère aîné Luc, qui en sera malheureusement la victime. Gérard est resté marqué toute sa vie par cet incident et il gardera une peur « bleue » de l’eau. Né sur une ferme, il raconte ses souvenirs et les moments importants vécus comme lorsque ses parents faisaient « boucherie ». Les animaux étaient propres et le boudin avait un goût qui n’a rien à voir avec ce que l’on mange aujourd’hui!
On connaît son habileté pour les travaux manuels et pour la construction, d’après ses cousines, déjà enfant, il construisait de petits véhicules et il savait émerveiller les adultes par son adresse. Pas de surprise lorsqu’il a souhaité devenir menuisier et qu’il est allé étudier à l’École des métiers, avant de faire son apprentissage. Il savait se divertir malgré tout, sur ses photos de jeunesse, on le voit au volant d’une moto avec un « side-car », il y avait tout le confort pour un passager supplémentaire! Il appréciait déjà la chasse, passe-temps qu’il pratiquera tout au long de sa vie.
Après quelques années de célibat, à 26 ans, il rencontre l’âme sœur, Laurence Brisson et se marie par un matin d’octobre. Les 4 premières années, le jeune couple vivra sous le toit de Joseph Brisson, père de Laurence qui était à l’époque bedeau (la maison a été démolie dans les années 60 pour faire place à la caisse populaire du village). Durant ces années, ils auront 3 filles et c’est justement après la naissance de la troisième que Gérard achète la maison des Dufault, un peu retirée du village, maison qu’il habite encore aujourd’hui. Endroit idéal pour y élever une famille nombreuse, entre 1947 et 1961, 9 autres enfants viendront s’ajouter aux premiers et la petite Marie-Claire mourra en bas âge, d’une broncho-pneumonie. Ce qu’il y a de particulier dans la famille de Gérard, c’est qu’il verra naître 8 filles avant de voir arriver son premier fils : Henri-Paul. Un événement qui a fait parler tout le village.
Initialement pour rejoindre la maison familiale il fallait emprunter un chemin qui passait près du moulin à scie de M. Tremblay. Pour améliorer l’accès, Gérard ouvre un chemin qui rejoint le rang « Rivière Nord ». Quelques années après, c’est au tour de la rue des Écoles de joindre le chemin Vézina. Gérard a toujours participé aux développements de son village, par exemple, en donnant un terrain à la municipalité en vue d’améliorer ce secteur. Ainsi, au cours des années, le chemin est devenu la rue Vézina.
Durant les années 50, Gérard s’implique au niveau de la gestion scolaire, initialement comme commissaire et ensuite comme président de la commission scolaire. Ses filles se souviennent qu’il venait à l’école Thérèse Martin avec le curé remettre les bulletins à la fin de l’année et les sœurs de Ste-Anne s’organisaient pour que Gérard puisse remettre le bulletin de ses filles qui savaient lui faire honneur. Au cours de ces années, il a aussi agi à titre de conseiller municipal. En 1958, il a participé activement à l’organisation des Fêtes du 150ème anniversaire du village de St-Esprit. Il avait entre autres, reconstruit, en miniature, l’ancien collège des garçons qui a été mis sur une voiture pour la grande parade, activité majeure des fêtes. À cette époque, la pratique religieuse est très vivante et la procession de la Fête-Dieu est un événement important dans la paroisse. Avec d’autres bénévoles, il a participé durant plusieurs années, à mettre en place le reposoir, l’autel à l’extérieur, qui devait recevoir le saint sacrement et dont l’endroit variait d’une année à l’autre.
1961 aura été une année éprouvante pour Gérard et sa famille. Après la naissance du dernier enfant, sa femme malade doit être hospitalisée durant 5 mois. Gérard a la charge de la famille et est le pourvoyeur. Ses filles mettent les mains à la pâte, Yvonne, l’aînée s’occupe des enfants et de la tenue de la maison, elle est aidée par ses sœurs Denise et Marie-Jeanne, ensemble elles relèvent le défi. Après la pluie, le beau temps… et les choses reviennent à la normale. Gérard et Laurence ont toujours encouragé leurs enfants à étudier, c’est ainsi que tour à tour, ils ont vu leurs jeunes partir pour aller étudier à St-Jérôme, Montréal, Trois-Rivières ou Rimouski.
Grâce à l’encouragement qu’il a reçu des résidents de St-Esprit, Gérard a pu exercer son métier de menuisier et ainsi, bien faire vivre sa famille. Il est fier de ses réalisations que ce soit la construction ou la rénovation de séchoirs, de silos, de granges ou de maisons, il a toujours privilégié la solidité et le travail bien fait, même si l’on doit y accorder plus de temps.
Jeune adulte, il avait travaillé dans le domaine de la coupe du bois, effectuant divers travaux, dont la responsabilité des hommes et le transport du bois. Cette expérience lui est encore utile de nos jours car il a un grand terrain à entretenir et on le voit tous les hivers, travailler dur, bûcher et fendre le bois; cela lui semble facile, il possède une très bonne technique et de bons instruments. Il émerveille ceux qui l’observent, sachant prévoir avec précision ou l’arbre tombera. Pour ce qui est de fendre le bois, encore de nos jours, il remporte la palme, laissant ses gendres courbaturés!
L’aspect religieux revêt une grande importance pour ce paroissien de St-Esprit. En effet, Gérard a agi comme marguillier et il a participé au renouveau de la pratique religieuse à la fin des années 60, il a aidé le curé dans ses tâches entre autres, pour donner la communion. Durant plusieurs années, à tous les printemps, il se faisait un devoir d’aller chercher des branches de cèdres qui étaient bénites le dimanche des rameaux. La messe fait partie de ses activités, encore maintenant, à 87 ans, il s’y rend régulièrement, que ce soit en camion, à pied ou en vélo… Il peut remercier Dieu de lui avoir donné la santé dont il jouit encore de nos jours. Laurence n’est jamais très loin, ensemble ils cheminent depuis plus de 60 ans, cela a été l’occasion d’une Fête familiale, en juin 2003.
Au cours des dernières décennies, en plus de ses 11 enfants vivants et de leurs conjoints, la famille s’est enrichie de 19 petits-enfants et de 7 arrière-petits-enfants dont il est très fier. Pour nous tous, il a toujours été un père responsable et bon, c’est un homme authentique et il continue de captiver nos jeunes par ses récits d’une époque pas si lointaine…
Denise Vézina
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M. Laurent Mercier
M. Laurent Mercier - Texte original de 2004
Laurent Mercier né à Saint-Roch-Ouest le 9 mars 1928 le troisième d’une famille de treize, fils de parents agriculteurs soit Télesphore Mercier et Louise-Marie Renaud. Il étudie à l’école du rang et une année chez les Clercs de Saint-Viateur à Berthier. Fort et travaillant, il lui arrive à l’occasion de cumuler les emplois. Il sera bûcheron pendant 6 ans : 4 ans à Saint-Michel-Des-Saints, une année en Abitibi et une autre à Baie-Comeau.
En 1950 il rencontre Cécile Brouillette de Saint-Esprit, coup de foudre… l’adage qui veut que «qui prend mari prend pays» ne tient pas, et c’est lui qui déménage dans cette municipalité qu’il fera sienne depuis maintenant plus de cinquante ans.C’est en 1953 qu’il achète une ferme dans le Rang Montcalm. Le 6 septembre 1954, Laurent et Cécile unissent leur destinée et ils demeureront dans le petit rang jusqu’en 1997 avant de prendre le chemin du village, mais entre les deux …
Pendant qu’il s’occupe à remettre en état la ferme qu’il vient d’acquérir, il poursuit son travail à Montréal dans la construction. Cette époque dure environ douze ans.
Au début, sa ferme compte 8 vaches, mais une année de sécheresse et peu de foin récolté ont raison de son troupeau. Donc, il décide d’envahir tous les recoins disponibles de poules pondeuses. Son cheptel atteindra 2 500 pondeuses, et c’est le début d’une longue histoire dans le monde de la volaille.
En 1964 il achète, de son frère Réal, la ferme paternelle à Saint-Roch-Ouest, qui sera également convertie en ferme de volailles. Il construit son premier poulailler en l962, restaure des granges pour les convertir à leur tour en poulailler soit de dindes ou de poulets à griller, il construit en l970 une porcherie de 1500 porcs à l’engrais une des plus importante à l’époque, suivi d’une 2e en 1972, (production qu’il cessera en 1986) en plus de produire des fraises, betteraves, concombres, tabac ainsi que différentes céréales, mais sa production principale demeure la volaille.
C’est sans doute la raison pour laquelle en 1969, il s’implique au Syndicat des Producteurs de Volailles de Lanaudière pour la défense des droits des producteurs. Il croit fermement qu’il faut faire front commun si l’on veut vivre de sa production sans être à la merci des grands joueurs de l’industrie, mais plutôt travailler conjointement avec eux de façon à répondre efficacement au besoin du marché. Il y croit tellement qu’il sera Président de la Fédération des Producteurs de Volailles du Québec pendant treize ans, de l976 à l989.
Durant cette période il trouvera du temps pour siéger 2 ans au Comité Exécutif de l’Union des Producteurs Agricoles du Québec. Dans le même temps il rencontre les représentants des autres provinces afin de déterminer les parts de marché de chacune et d’obtenir le contrôle des importations du côté des Etats-Unis.
Encore une fois on reconnaît son leadership et il sera Président de L’Office Canadien des Producteurs de Volailles en 1989 et 1990. Il sera de toutes les batailles : celle du libre-échange avec les Etats-Unis, les négociations du GATT devenu l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). La reconnaissance de ses pairs l’amènera à occuper pendant 5 ans, la Vice-Présidence du Conseil des Produits de la Ferme à Ottawa.
Son implication syndicale régionale, provinciale et nationale, ne l’on pas empêché de s’impliquer dans sa municipalité. Pendant 23 ans, il siègera à la Commission de Crédit et au Conseil d’Administration de la Caisse Populaire de Saint-Esprit et en 2000 il sera conseiller municipal.
Laurent et Cécile, qui l’a épaulé toutes ces années, ont transmis à leurs enfants le goût de leur profession, mais surtout la volonté de se réaliser dans leur choix de carrière, tous auront eu un bout de chemin en agriculture, Claude et Monique Beaudry à Saint-Roch-Ouest (la ferme des grands-parents Mercier), Martine à Saint-Alexis, Richard à Saint-Esprit, maintenant résidant à Saint-Lin-Laurentides, Nathalie à Saint-Lin et maintenant opticienne réside avec François Lachance à Saint-Esprit, Laurent Junior et Nathalie Sauvé sur la ferme de Laurent et Cécile, et Jean-François et Katie Laurence, est informaticien à Montréal, et gère avec Martine, l’ancienne ferme de Noël Dulong à Saint-Esprit.
Dix petits-enfants et une arrière-petite-fille viennent agrandir le Clan Mercier. Certains ont déjà eu la piqûre de l’agriculture, d’autres la même passion les anime dans leur choix de carrière, et les autres…on les laissent vieillir un peu.
Laurent n’a jamais couru après les honneurs, il a fait ce qu’il croyait être correct et dans le meilleur intérêt des gens qu’il représentait, ce qui n’a pas empêché les autres de le reconnaître.
Durant ces nombreux voyages à l’étranger afin de défendre les intérêts des producteurs et productrices agricoles, il sera reçu Chevalier du Beaujolais au Château de Pizay en France.
En 1993, le prix Raoul-Charrette, remis par la Société nationale des Québécois, pour avoir contribué au développement économique de sa région.
Pour terminer cette brillante carrière agricole il a été intronisé au Temple de la Renommée de l’Agriculture du Québec en 2001.
Tout son Clan se joint à moi pour le remercier de nous avoir tant apporté,
Martine
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Mme Géraldine St-Jean
Mme Géraldine St-Jean - Texte original de 2004
Ma fierté : mon église
Voilà la devise bien chère à notre « Bedine paroissiale ».
Qui d’entre nous n’a pas aperçu, traversant le pont en face de l’église d’un pas alerte, dans la gadoue comme au beau soleil parfois dans la neige jusqu’au cou, ce petit bout de femme que rien n’effarouche : madame Géraldine Perreault St-Jean, notre sacristine.
Elle n’attend pas que le quart d’heure sonne pour se rendre à l’église. Oh non, une heure et même une heure trente avant la cérémonie, elle vaque à tout préparer : burette, hosties, calice, etc… Avant la messe, une bonne demi-heure à l’avance, elle revêt fièrement son aube blanche, allume les cierges et les lumières de l’église et jette un regard furtif par les portes de chaque côté de l’autel, afin de voir si l’assistance va être nombreuse.
Depuis 16 ans, elle se fait un devoir de superviser et de participer du début à la fin, à chacune des cérémonies religieuses, servant et distribuant la communion. Combien a-t-elle accueilli de tout-petits pour recevoir le baptême ? Combien a-t-elle conduit de paroissiens à leur dernier voyage ?
Aussi depuis 1988, madame Géraldine a vu défilé plusieurs curés! Les curés St-Martin, Lavallée, Provost, Lasalle, Forest, Harnois, Deschênes, Côté et Rivest reconnaissent en cette sacristine, une personne dévouée et attachante. Elle rit et discute avec eux, elle a mainte fois défendu son point de vue et donné son opinion avec conviction et respect. Elle est toujours présente pour bien les accueillir et les aider à accomplir leur cure. Chaque curé peut, je crois, lui remettre à juste titre la qualification de Vicaire car en leur absence, elle prend les messages téléphoniques, reçoit les gens au bureau, donne les heures des cérémonies religieuses et explique la raison de la sonnerie des cloches, etc…
Mais oui, les cloches de l’église. Combien de fois, elle les a fait tinter? Elles sont un peu ses confidentes car elles donnent la tonalité de l’état d’âme de notre communauté ; joyeuses ou tristes, elle exige d’elles beaucoup de précision et écoute à l’Angélus si chacune fait sa tâche…
Que dire maintenant de l’entretien de la Maison du seigneur ? Quel contrat de conciergerie, n’est-ce pas, madame Géraldine ? Les aubes, les nappes d’autel, les linges sacrés à laver, les fenêtres, les bancs, les planchers, les tapis, les boiseries à nettoyer. Tous se font caresser par les mains habiles et travailleuses de notre sacristine. Ici, la propreté est de rigueur. Pas un pétale de fleur, pas un minuscule bout de papier n’est toléré dans cet environnement sacré. Toujours avec le même entrain, elle n’hésite pas à se pencher entre les bancs pour recueillir ce bouton de veste, ce feuillet paroissial oublié, cet objet perdu, rien ne résiste à son œil de lynx et si un sou est trouvé, il va dans le tronc de St-Antoine.
Quel est le motif qui a mené madame Géraldine à occuper cet emploi ? Certes sa grande Foi, mais il y a seize ans, elle a attrapé la «piqûre» du métier en remplaçant monsieur Chaput, le sacristain de l’époque, lors de ses vacances.
Qui aurait dit qu’elle en ferait une profession et y entraînerait son époux Armand ?
Que celui ou celle qui pense qu’à 68 ans, on ne peut plus se trouver un emploi, y prenne un exemple!
Hé oui ! Dans quelques jours, soit le 29 août 2004, madame Géraldine Perreault St-Jean célébrera ses 84 ans.
Pour votre anniversaire de naissance et pour les seize années de dévouement au service de la Communauté chrétienne, nos bons vœux s’expriment dans un gros bouquet de fleurs que nous vous présentons :
Des fleurs d’un rouge éclatant symbolisant tout l’amour de ceux qui vous côtoient,
Des fleurs jaunes pour vous conserver encore durant de nombreuses années au service de notre Communauté, car vous êtes notre rayon de soleil,
De grandes fleurs blanches toutes épanouies vous offrant des vœux de Bonheur et de santé,
Des milliers de minuscules fleurs représentant les milliers de mercis que l’on vous doit pour cet entrain, cette disponibilité, cette fierté à remplir votre travail.
Puisse le Seigneur et la vie vous combler chère « Bedine »
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M. Maurice Grégoire
M. Maurice Grégoire - Texte original de 2004
Maurice est né à Saint-Esprit, le 21 octobre 1919, il est le cadet des quatre enfants de Wilfrid Grégoire et de Elma Pichette. Cette dernière est décédée alors que Maurice était un jeune poupon. Maurice a donc été confié à ses grands parents paternels jusqu’à l’âge de 7 ans. C’est alors qu’il revient sur la terre paternelle pour vivre avec ses frères et sa sœur. Jeune, il est de santé fragile, le médecin de l’époque ne lui donne pas longtemps à vivre... C’est une personne travaillante au rythme calme et continu, comme dit l’adage, le petit train va loin, aussi il aura 85 ans cet automne.
Il s’installe à Montréal en 1944, il passera vingt ans de sa vie dans la grande ville. Il se marie le 25 juin 1949, à Thérèse Brisson, originaire de Saint-Jacques de Montcalm. Ils auront cinq enfants durant cette période et Maurice exercera le métier de plombier tant à Montréal qu’aux quatre coins du pays.
À la suite du décès de son frère Lucien, Maurice se porte acquéreur de la ferme paternelle. C’est en juin 1965, qu’il reviendra à Saint-Esprit, avec sa famille, sur la ferme qui l’a vue grandir, dans le rang Des Pins. Secondé de la vaillante et dynamique Thérèse, de ses enfants et de son frère Léonard, il produira du tabac, des poulets, des concombres, mais surtout, il exploitera un troupeau de vaches laitières et une cabane à sucre commerciale. À l’occasion, il retournera à la plomberie pour des contrats de courte durée, dans des chantiers éloignés.
Au début des années 70, l’agriculture chez nous et au Québec est en grand chambardement. Il faut se regrouper, sensibiliser les producteurs aux problèmes de mise en marché, moderniser les entreprises agricoles et répondre aux nouvelles exigences des consommateurs et de l’environnement.
C’est la production laitière qui l’amène à rencontrer d’autres producteurs d’abord pour s’informer et ensuite s’impliquer pour qu’ensemble l’agriculture soit reconnue et protégée. Maurice sera le président fondateur du Syndicat de Base de Montcalm, en 1974. Il travaillera pendant quatorze ans au progrès de tous. Aidé de ses administrateurs, il convaincra les producteurs, de porte en porte, d’adhérer à l’Union des Producteurs Agricoles et de payer leur cotisation qui est volontaire à l’époque.
Les différents producteurs qui ont oeuvré avec lui durant toutes ces années ont contribué à bâtir un syndicat fier où chacun est reconnu. Les secrétaires qui se sont succédé au service du syndicat ont été d’une aide très précieuse, par leur dynamisme et leur disponibilité. Certaines ont prêté leur cuisine pour faire des conseils d’administration, ou préparer le goûter pour l’assemblée générale.
Maurice sera un grand démocrate, dans son syndicat l’opinion de chacun est importante et les décisions seront prises selon l’ensemble des agriculteurs. Chacun des administrateurs participe activement dans le syndicat régional de sa production pour défendre les producteurs de Montcalm et rapporter l’information dans le milieu. C’est aussi l’époque du conflit des deux laits, il représentera ses producteurs au Syndicat régional du lait de transformation. Pour préserver les terres agricoles de Saint-Esprit, il s’impliquera dans le dossier de la ligne de l’Hydro-Québec, celui du gazoduc, les tracés des routes qui traversent ou traverseront notre municipalité, la construction du pont Populus… Pour le développement économique et touristique de la région, il siégera au CRD Lanaudière.
Aujourd’hui, Maurice et Thérèse vivent une retraite bien méritée, entourés de leurs enfants et des treize petits-enfants qui sont venus agrandir la famille. Chacun aime venir jaser avec eux. Maurice aime raconter ses expériences passées, et surtout écouter le vécu et les aventures de chacun. Cette année, ils célèbrent leur 55e anniversaire de mariage, nous leur souhaitons santé et longue vie.
Juliette Grégoire
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M. Raymond Côté
M. Raymond Côté - Texte original de 2004
Raymond Côté est né le 11 octobre 1925. Il est le cinquième d’une famille de 8 enfants. Son père Athanase Côté était tailleur pour homme dans cette paroisse. Sa mère Rose-Alma Giroux décédera à l’âge de 41 ans laissant 8 enfants.
Raymond fait ses études primaires à la petite école du village. Ensuite, il poursuivra un cours commercial au Collège St-Anselme de Rawdon, aujourd’hui le Collège Champagneur.
À la fin de ces années, son père voulait que Raymond continue à étudier pour en faire un comptable. Mais Raymond en avait assez après toutes ces années pensionnaires.
Il essaie toutes sortes d’emplois dont presseur à l’atelier de son père. Il a un penchant pour la mécanique. Il entreprend son apprentissage au garage Conrad St-Jean, ensuite au garage Proulx de cette paroisse. Il change de place pour améliorer sa situation. Enfin, il décroche un emploi dans une brasserie, toujours en mécanique.
A la suite d’une promotion, il devient gérant au garage de la Brasserie Carling en charge de la flotte de camions. Il y travaillera 8 ans. Il a toujours en tête d’avoir son commerce bien à lui. Maintenant que son emploi est sûr, il décide de fonder une famille. En 1956, il épouse Carmelle Dufresne qu’il courtisait depuis un bon moment. De cette union naîtra 3 enfants. Denis, né en 1959, aujourd’hui technicien chez Bell Canada et père de 2 enfants. Francine, née en 1960, secrétaire juridique chez Lévesque, Gervais, Dubé, Babin, notaires et mère de 3 enfants. Et Nicole, née en 1966 qui, avec son compagnon opère le Resto-Bar Le Scoop à Saint-Esprit.
En 1960, Raymond décide de revenir chez lui à Saint-Esprit pour réaliser son rêve. Avec son frère Yvon, ils bâtissent le Garage Côté. Enfin, il opère son propre commerce. Pas facile d’établir une clientèle; que de sacrifices pour lui et sa famille. Il ne faut pas compter les heures qui finissent souvent très tard. Les enfants manquent leur père.
N’ayant pas de relève, Raymond cède sa part à son frère Yvon. Quoi faire maintenant, étant trop jeune pour ne rien faire? Il devient chauffeur d’autobus scolaire. N’étant pas assez occupé, il cherche autre chose. Un jour en écoutant un reportage à la télévision, il découvre son nouveau métier, cordonnier. Après un an de cours à plein temps, il obtient son diplôme.
Pour Raymond, une seconde carrière débute et elle durera 20 ans. Il aime ce nouveau travail qui demande de la patience et de l’imagination. Sa santé qui se détériore le fait se départir de la cordonnerie. A 79 ans, il est temps pour lui de se reposer et de prendre une retraite bien méritée et de profiter de son épouse, avec qui il partage sa vie depuis 48 ans et de ses 5 petits-enfants.
A toi cher papa, nous te souhaitons une bonne retraite.
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M. Jean-Guy Lebeau
M. Jean-Guy Lebeau - Texte original de 2004
Jean-Guy Lebeau naquit le 22 avril 1941. Sa marraine-fée le dota d’une générosité de bon aloi. Ce don de soi exceptionnel l’accompagnera tout au long de sa vie. À l’âge de cinq ans, le ciel lui ravit sa mère, Laurencia Perreault. Son père, Julien Lebeau, prit soin de Jean-Guy et de son frère aîné, Gérard.
Jean-Guy fréquenta la petite école du village de St-Esprit et ce, jusqu’en 9e année. Durant ses vacances, ce travailleur acharné alla donner un coup de main à la ferme de sa parenté Armand et Simonne Lapalme. Ces derniers demeuraient à Saint-Roch-de-l’Achigan.
Il quitta sa campagne natale afin d’aller poursuivre des études dans le domaine de la boucherie et ce, dans la grande ville de Montréal. Son premier poste fut à la salaison de Terrebonne. Par la suite, il oeuvra chez Normand Lafortune (épicerie maintenant connue sous la bannière de Marché Mario Lebrun et Filles). Depuis plus de 25 années, Jean-Guy travaille à Rawdon pour M. Gareau, actuel propriétaire du IGA.
Cupidon a lancé sa flèche et le coeur de Jean-Guy a frémi pour une demoiselle de St-Jacques, Colette Leblanc. Ils se sont fréquentés de 1964 à 1967. Le 22 juillet 1967, Colette et Jean-Guy unissaient leur destinée. De cette union d’amour naquirent Caroline en 1969 (enseignante) et Alexandre en 1976 (technicien ambulancier). Il est l’heureux grand-père de Félix-Antoine né en septembre 2002. Il est nécessaire de rajouter que cet enfant est une fierté pour Grand-papa Jean-Guy qui en est complètement « gaga ».
Jean-Guy a toujours fait preuve d’un dévouement sans faille et son implication auprès de sa communauté n’a jamais eu de cesse. Il fut soigneur au hockey pour les équipes de la Ligue Montcalm et assumait le transport des joueurs grâce à l’auto que son père lui prêtait. Il a été membre actif des Chevaliers de Colomb et en a même assumer le titre de Grand Chevalier pendant plusieurs années.
La Croix-Rouge ainsi qu’Héma-Québec ont pu compter sur Jean-Guy lors de nombreuses collectes de sang. Quel talent d’organisateur mis à profit au sujet d’une oeuvre si humanitaire. Il a assumé diverses fonctions au sein du conseil d’administration du mouvement scout. Une cause à laquelle il a consacré tellement de temps. Il siège à titre de directeur au conseil d’administration du HLM de St-Esprit.
Un être si bienveillant pour les siens et sa communauté ne peut qu’être doté de qualités et de talents exceptionnels tels l’altruisme, la disponibilité (le don de soi en tout temps), l’intégrité et l’honnêteté. Sa franchise est tributaire du respect qu’il éprouve à l’égard des autres. Son petit côté rêveur est charmant.
Jean-Guy a changé, par sa modeste contribution, le visage de St-Esprit mais il a surtout aidé à façonner l’âme de sa communauté.
Caroline Lebeau
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Mme Claire Pelletier et M. Constantin Grégoire
Mme Claire Pelletier et M. Constantin Grégoire - Texte original de 2005
L’histoire de Saint-Esprit de Montcalm est intimement liée à celle des Grégoire dont le premier ancêtre est Théophile Grégoire, originaire de Sainte-Anne de Montpellier, Languedoc, France et arrivé au Canada vers l’année 1660. Jacques Grégoire, de la cinquième génération, fut le premier à se marier dans la région de Lanaudière. Basile Grégoire, marié à Esther Thuot, fut le premier à s’installer à Saint-Esprit et à y élever sa famille de dix enfants. Roch Grégoire, premier propriétaire de la ferme actuelle de la famille de Constantin, s’est marié à Saint-Esprit le 9 janvier 1883. Son fils, Augustin, a transmis la ferme à Constantin. Claire et Constantin se sont mariés à Ste-Julienne en 1949.
Le premier ancêtre de Claire Pelletier est venu de la région du Poitou, France, vers l’année 1660. Claire est l’aînée de treize enfants nés de Pacifique Pelletier et d’Isabelle Brien de Sainte-Julienne.
La région de Lanaudière et en particulier la paroisse de Saint-Esprit ont raison de s’enorgueillir de la présence de douze des quatorze enfants de Claire Pelletier et de Constantin Grégoire. Louise est infirmière et propriétaire avec son mari Réal Mailhot d’une ferme et d’une érablière à Saint-Alexis de Montcalm. Jean-Marc et sa famille sont propriétaires d’une ferme laitière à Saint-Esprit. Mario, Diane, Alain, et François sont propriétaires avec Constantin et Claire de la ferme familiale. Andrée et Denise sont propriétaires de l’érablière familiale, située dans le Rang de la Continuation. La Cabane à sucre est ouverte toute l’année. Tous les membres de la famille de Constantin à Saint-Esprit sont de service : Constantin, Claire, Mario à l’évaporateur et aux tours de voiture avec les chevaux, Andrée et Denise, les patronnes, bien sûr, Diane, aux grillades de lard et aux omelettes, Yvon à l’évaporateur et aux autres menus travaux importants avec Alain et François. En hiver, les camions et les tracteurs de la ferme sont mis au service des paroissiens pour déblayer et transporter la neige et sont utilisés même à Montréal. Clément et sa famille sont propriétaires d’une ferme et d’une érablière. Gabriel est propriétaire d’une résidence pour personnes handicapées à Saint-Wenceslas. Gervais demeure à Saint-Jacques de Montcalm avec sa famille et travaille dans une entreprise dont les activités sont reliées à l’agriculture. Pascal demeure à Saint-Esprit et travaille pour un sous-traitant d’Hydro-Québec.
Lors des réunions de la famille Grégoire, la parenté se réunit dans une des grandes salles de l’érablière pour recevoir les cinquante enfants et petits-enfants.
Claire et Constantin ont connu des grands malheurs. En 1977, leur fille Sylvie est décédée à l’âge de dix-sept ans. En 1986, un premier incendie a détruit l’étable. Les animaux ont été épargnés. En 1996, un deuxième incendie a détruit l’étable de fond en comble et causé la perte d’environ cent soixante vaches. La production laitière a pu reprendre vers le mois d’août 1997.
Constantin était destiné à devenir un homme public. Son père Augustin a été maire de Saint-Esprit pendant six ans et Président de la Caisse populaire de Saint-Esprit pendant douze ans. En 1942, Constantin est devenu membre de la Jeunesse agricole catholique. En 1949, il devint membre de l’Union catholique des cultivateurs (UCC), l’ancêtre de l’actuelle Union des Producteurs Agricoles. Il a été administrateur de l’UPA local. Il est membre de la Fédération des Producteurs de lait nature et a été un de ses neufs administrateurs et un de ses quatre membres de l’exécutif pendant quelques années. Il a été membre des Producteurs de sirop d’érable pendant onze ans, administrateur pendant huit ans et président pendant quatre ou cinq ans. Il a été administrateur et membre de l’exécutif de la Fédération des producteurs de porcs. Il a été conseiller du Village de Saint-Esprit de 1964 à 1968 et maire pendant onze ans de 1981 à 1992. Il a été commissaire de la Commission scolaire de Saint-Esprit de 1959 à 1967, dont six ans comme président.
Aujourd’hui, encore, à l’âge de soixante-dix-sept ans, Constantin s’intéresse à plusieurs activités agricoles. En particulier, il s’occupe de son commerce florissant de bois de chauffage. À tous les jours, ou presque, vous le verrez se déplacer avec son tracteur de ferme ou son camion. Pendant la saison estivale, il se rend, la nuit, deux ou trois fois par semaine, avec son camion, au Marché Central de Montréal, pour approvisionner le kiosque, installé sur la Route 125, en fruits et légumes. Ce kiosque est administré par Denise, sa fille.
La Paroisse de Saint-Esprit peut se flatter, avec raison, d’avoir dans son sein la belle et grande famille de Claire et de Constantin Grégoire.
Rolland Pepin
Ami de la famille
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Mme Gisèle Liard Léveillé
Mme Gisèle Liard Léveillé - Texte original de 2005
Gisèle Liard est née le 8 janvier 1930 à St-Alexis. Elle est la fille de Léontine Maurice et Georges Liard et est l’avant-dernière d’une famille de six enfants. Son enfance se passe sur la terre familiale dans son village natal. Gisèle est une enfant très articulée et compte tenu de sa petite taille pour son âge, elle est très prompte et défend même son grand frère à l’école jusqu’à aller à se bagarrer pour lui. Gisèle continue à avancer en âge mais ne grandit toujours pas plus, ce sera un petit format mais avec une force de caractère exceptionnelle.
Vers l’âge de 18 ans elle décide de prendre le large et d’aller vivre chez son frère Gaston à Montréal où selon elle, ce sera plus facile de trouver du travail. Bien que les employeurs ne soient pas persuadés de sa vigueur vu sa taille, elle décroche un travail sans difficulté et prouve sa valeur au travail, à partir de ce moment-là elle aura toujours du travail. Elle demeurera à Montréal environ 4 ans. Entre 1951 et 1952 elle rencontre l’homme de sa vie, Donald Léveillé de St-Jacques, ils se fréquenteront pendant 4 ans. En 1953 sur le point de se marier, elle doit revenir à St-Alexis à cause d’une grave maladie, la pleurésie, qui la gardera alitée pendant plusieurs mois et qui retardera son projet de mariage. Finalement, le 29 octobre 1955, elle unit sa destinée à Donald et vient s’installer à St-Esprit à cause du travail de son mari qui est à l’emploi de la beurrerie de St-Esprit rue St-Louis, sous la direction de M. Paul Gauthier (père de Madame Gisèle Gauthier Côté de cette paroisse). Elle continuera de travailler durant près de 2 ans à St-Paul l’Ermite (aujourd’hui Le Gardeur) à l’usine de munitions. Le 30 avril 1958, naquit Richard leur premier né, qui demande beaucoup de soins et de temps vu sa santé fragile car, durant sa grossesse Gisèle apprend qu’elle a des problèmes rénaux qui empoisonnent l’enfant qu’elle porte et qu’elle devra espacer ses grossesses si elle désire d’autres enfants. Gisèle trouve son rôle de maman très accaparant mais décide tout de même de faire l’acquisition avec Mariette Latendresse d’une roulotte qu’elles convertiront en casse-croûte. Elles l’installeront à l’adresse de Mariette sur la route 125. L’année suivante, Gisèle décide d’acheter elle-même une roulotte pour partir son propre commerce et l’installera sur la rue Principale où se trouve actuellement la Meunerie Shur Gain.
Par la suite, elle la déménagera à l’adresse de M. Donatien Perreault (maintenant Aza Gagnon) sur la 125, compte tenu la construction de la nouvelle route. Elle y demeurera durant 2 ans. Elle déménagera son commerce de nouveau au Garage Villemaire et plus tard, le cèdera à Madame Roger Villemaire, en tout, elle possèdera son commerce pendant 9 ans. Par la suite, sa roulotte fût rachetée par Madeleine Latendresse et installée sur la 125 où se trouve maintenant le « Restaurant Le Survenant » durant plusieurs années. Le 25 mai 1963, le couple donne naissance à leur deuxième enfant, une fille qu’ils prénommeront Lynda et le 29 juin 1967 viendra au monde leur dernier enfant Dany. Elle garde aussi durant quelques années des enfants des services sociaux, Christiane Desrosiers et Michel Gaudet. Elle hébergera aussi sa tante âgée (Rose-Ida Maurice Tremblay) jusqu’au décès de celle-ci à l’âge de 89 ans. Elle continuera à travailler à temps partiel tout en prenant soin de sa famille.
Énumérer tous les travaux que Gisèle a accomplis dans sa vie prendrait sûrement plus d’une page, mais entre autres elle a gardé des enfants à l’école sur l’heure du dîner et faisait dîner des professeurs chez-elle pendant ce temps. Plus tard, elle travaillera de soir, les fins de semaine dans des restaurants, dont celui de ses belles-sœurs Lise et Lucille Léveillé (L’Émirillion) qui se trouvait à St-Jacques et celui de « Patof » à Ste-Julienne qui par la suite deviendra propriété de M. Fernand Lesage pour qui elle travaillera plusieurs années. Elle gardera aussi en même temps la semaine les enfants de Mariette Racine ainsi que ceux de Noëlla Rochon et ceux de plusieurs autres résidants de St-Esprit. Vers 1986, elle prend sa retraite du monde de la restauration mais n’a pas dit son dernier mot. Gisèle est une femme à tout faire, alors elle offre son aide pour peinturer, faire le ménage entre autres au Garage Villemaire et à la Municipalité. Qui ne l’a pas vu passer avec son cartable sous le bras et son crayon l’automne pour lire les compteurs d’eau? Le 25 février 1984, son fils Richard s’unit à Francine Pellerin elle-même de St-Esprit et le 14 juillet de la même année elle mariera sa fille Lynda à Sylvain Lafortune de St-Lin. Le 25 juin 1987 vient au monde sa première petite-fille, Cindy qu’elle dorlotera et qu’elle gardera dès l’âge de 3 mois jusqu'à environ 2 ans vu le retour au travail de la maman.
Le 20 juin 1988, Donald décède à la suite d’un cancer fulgurant aux poumons. Gisèle résidera donc dans sa maison avec son fils Dany jusqu’au mariage de celui-ci le 07 août 1993 avec Guylaine Gaudreau de Montmagny, le couple s’établit à Joliette. Elle entretient sa maison seule et se débrouille très bien comme elle a toujours fait auparavant. Le 8 mai 1991, vient au monde son petit-fils Jacob de qui elle est la marraine, fils de Lynda et Sylvain. Le 15 mars 1995 elle devient grand-mère pour la 3efois, cette fois il s’agit de Audrey fille de Dany et Guylaine et le 20 mars 1998 ce sera le petit dernier Antoine fils de Dany et Guylaine. Elle se retrouve donc à graviter entre ses enfants et ses petits-enfants en les aidant autant qu’elle le peut, continuant à travailler ici et là et garder ses petits-enfants de temps en temps. Aujourd’hui à l’âge respectable de 75 ans, elle vit toujours dans sa maison, continue de l’entretenir, on peut même la voir grimper dans une échelle pour tailler ses arbres, elle n’attend après personne (au grand désespoir de ses enfants lorsqu’ils sont mis au courant) car Gisèle étant de nature inquiète pour sa progéniture a légué ce trait de caractère à certains des siens, elle enfourche encore sa bicyclette pour aller faire des commissions au village, elle pellète parfois la neige de sa cour l’hiver et quand ses enfants la surprennent répond qu’elle ne fait que la pousser. Maintenant elle prend la vie plus cool et elle le mérite fort bien. Ces petites sorties au restaurant ou à la messe dominicale sont souvent accompagnées de son ami M. Raymond Collin qui en prend grand soin. Maman, merci pour tout ce que tu as fait pour nous et des valeurs que tu nous as inculquées depuis notre tendre enfance. Nous t’aimons très fort.
Tes enfants Richard, Lynda et Dany, leurs conjoints et tes petits-enfants.
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M. Armand St-Jean
M. Armand St-Jean - Texte original de 2005
Qui n’a pas, en circulant sur le trottoir de la rue Principale, à Saint-Esprit, piqué une jasette avec monsieur Armand St-Jean, fils ?
Celui-ci s’active minutieusement à balayer, pelleter, fleurir son environnement selon les saisons. Avec un beau sourire, il accueille le promeneur et amorce le dialogue parfois attisé de quelques taquineries qui provoquent le rire. Un bon vivant, quoi !
Toujours très actif, rien ne l’arrête. Il accompagne et aide son épouse, Géraldine, dans son travail de sacristine. Ils forment tous les deux, une équipe formidable et attachante. Que dire de la fastidieuse tâche de râcler et ramasser les feuilles mortes à chaque automne autour de l’église, monsieur St-Jean en fait son boulot depuis des années. Son bénévolat garde les abord de l’église impeccables en tout temps. Merci pour tout ce dévouement !
Certes, il est très attaché à ce lieu saint. Dans ses entrailles, notre église paroissiale conserve les œuvres d’art créés par son papa, monsieur Armand St-Jean, senior. Ces œuvres fabriquées dans les années 30, avec les outils d’époque, les bancs de l’église actuelle et les armoires de la sacristie sont des créations uniques bâties de toutes pièces au moulin à scie du village de Saint-Esprit par son père. De quoi être très fiers !
En plus de laisser cet héritage au patrimoine spiritois, monsieur Armand St-Jean, père, et son épouse madame J. Anne Lamarche, ont légué à leur fils Armand de précieuses qualités : la beauté du travail bien fait, l’amour de son église, la générosité du cœur et une grande disponibilité à rendre service.
Ces qualités, monsieur Armand, fils, vous en faites profiter toutes les personnes de votre communauté. Au nom de ces personnes : Milles mercis !
Deux inséparables, lorsque nous en voyons un, c’est certain que l’autre n’est pas loin derrière…
Faire du bénévolat dans le silence et toujours avec plaisir. Passer la balayeuse sur le tapis près de l’autel et laver le plancher de l’église avant que sa douce le fasse, sonner les cloches et j’en passe…
Se rendre à la Caisse, à la poste, faire des achats à l’extérieur de la municipalité pour la Fabrique et pour le plaisir de nous rendre service, merci.
Le mot, non, n’existe pas dans son vocabulaire, j’en suis certaine et il prend soin de tout comme de sa belle voiture.
Merci le beau Armand pour votre sourire amical et réconfortant.
Merci à vous, notre Bedine chérie, de nous le partager…
Et si je n’ai pas réussi à avoir de photo de vous seul, c’est que vous êtes nos inséparables de la municipalité de Saint-Esprit.
Je vous aime beaucoup !
Francine V.
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M. Alban Majeau
M. Alban Majeau - Texte original de 2005
C’est le 19 janvier 1918 que naissait sur la ferme ancestrale Alban, le septième enfant d’une famille de 10. Avec cette naissance issue de Marcel Majeau et de Yvonne Raymond, Alban s’inscrivait dans la lignée de la huitième génération de Majeau depuis leur arrivée au pays, plus précisément à Repentigny. Par la même occasion, il devenait membre de la quatrième génération de Majeau installée sur la même ferme (i.e M. Germain Majeau) depuis leur établissement à Saint-Esprit.
Il fréquenta l’école du Petit Rang jusqu’à l’âge de 12 ans. À son corps défendant, le travail de la ferme l’exigeant, c’est avec regret qu’il accepta d’abandonner l’école. Le 7 juillet 1944, il épousa Annette Latendresse en l’église de Saint-Esprit. Après leur mariage, ils vinrent s’établir dans le Petit-Rang sur la terre achetée par Marcel, son père, de M. Camille Marsan. Pendant les nombreuses années qu’ils passeront sur la ferme, ils se consacreront à la culture du tabac et à l’industrie laitière. En 1967, ils réorientent les objectifs de la ferme en l’axant sur la production des œufs et l’élevage des volailles et des porcs. Pour atteindre ces buts, ils entreprennent alors la construction d’un poulailler et d’une porcherie.
La maison d’Annette et d’Alban fut vite reconnue comme une terre d’accueil pour plusieurs membres de la famille dont Armand (en 1945) et Laurent (en 1950) durement éprouvés à ce moment-là. À cela s’ajoutent les nombreux efforts déployés par le couple pour garder, entre 1960 et 1974, trois jeunes de l’Assistance sociale qu’il s’emploiera à nourrir, à habiller et à éduquer jusqu’au jour où ils seront prêts à prendre leur envol dans la vie. Aujourd’hui, ils ont fondé un foyer. Ils exercent un métier honorable et sont tous devenus propriétaires d’une belle résidence. Une telle réussite comble Alban d’une fierté et d’une joie inégalées.
Comme le couple aimait beaucoup les enfants et qu’il se retrouvait seul après six ans de mariage, il accueille Jean en juin 1950. Il devient leur propre enfant quatre ans plus tard. Peu de temps après, soit le 12 août 1951, une charmante fille, nommée France, naissait et venait compléter agréablement le couple. Peu de temps avant de prendre sa retraite, Alban et sa petite famille sont durement éprouvés. Annette les quitte subitement le 7 octobre 1975. Au mois d’août 1976, Alban ne se laissant pas abattre par l’épreuve, décide de refaire sa vie et épouse Juliette Lévesque. Au printemps 1977, Alban et sa nouvelle épouse décident de prendre leur retraite. Il vend sa ferme à Marcel Gariépy de Saint-Lin et entreprend la construction d’une nouvelle propriété sur la rue Rivest, dans le village, où le couple emménage à l’automne de la même année. En septembre 1982, une autre épreuve viendra toucher profondément Alban puisqu’elle l’atteindra dans une de ses cordes sensibles : son amour des enfants. En effet, il perdra sa seule fille, alors âgée de 31 ans, à la suite d’un cancer du foie.
Si la vie d’Alban fut très active, prospère et généreuse sur sa ferme, cela ne l’empêcha pas de s’impliquer à divers paliers dans sa communauté. Ainsi, Alban sera vite reconnu pour ses multiples intérêts. Tant sur le plan agricole et syndical que sur le plan municipal, tant sur le plan religieux que récréatif, Alban saura laisser sa marque. A partir de 1955, on le voit déjà à l’œuvre. Sa première implication, d’une durée de six ans, se fera au sein de l’Office d’habitation du Québec, où agissant comme directeur il aura contribué à aider plusieurs jeunes de la municipalité à s’établir. De 1955 à 1958, c’est au sein du comité du carnaval qu’il va œuvrer à titre de directeur. Il contribuera alors au succès de cette activité récréative qui, à l’époque, faisait l’envie des paroisses avoisinantes. Brimé dans son manque de scolarité, Alban sera d’autant plus ardent à défendre la cause de l’éducation. Ainsi de 1965 à 1968, on le verra en action à titre de commissaire pour représenter son secteur. De 1960 à 1964, Alban est de nouveau à l’œuvre comme président local de l’U.P.A. Il se démarquera principalement en faisant pression sur l’U.P.A. régional pour susciter la création d’un syndicat voué à la défense des producteurs d’œufs et de volailles.
Ensuite, c’est à la Chambre de commerce de Saint-Esprit qu’il s’illustrera à la fois comme directeur et président pendant quatre ans (1960-1964). Sous son mandat, plusieurs réalisations innovatrices révéleront la dimension progressiste de la personnalité d’Alban. Ainsi, c’est sous son régime que débutera l’enlèvement de la neige, d’abord dans la rue Principale pour ensuite se répandre dans toutes les rues du village. Aussi, on procèdera à une nouvelle nomination des rues et des rangs. De plus, la numérotation des maisons et des commerces de la municipalité constituera un autre changement marquant. Sous sa mouvance, le service postal, jusque-là dépendant de Sainte-Julienne, connaîtra un essor notable. Saint-Esprit obtiendra son autonomie pour la distribution du courrier.
En 1965, il se retrouve à nouveau dans un comité où ses talents d’organisateur seront mis en évidence. Il fera partie d’un groupement chargé de préparer la fête pour souligner les 50 ans de sacerdoce et les 20 ans de pastorat à Saint-Esprit du Chanoine Damien Robert, alors curé de la paroisse. Pendant trois années, à partir de 1969, on le verra cette fois évoluer dans l’administration des biens de la fabrique de Saint-Esprit.
À compter de 1979 et ce, pendant dix ans, les Cœurs joyeux de Saint-Esprit seront en mesure de bénéficier de l’excellent travail qu’Alban accomplira avec générosité à titre de directeur de l’organisme. Au début des années 80, c’est au sein du conseil d’administration du H.L.M qu’on le voit en action. Son implication efficace se prolongera pendant six années. Finalement, de 1980 à 1982, il mettra à profit sa riche expérience, acquise à partir de toutes ses implications antérieures, en servant sa communauté comme conseiller au sein de l’administration municipale.
Malgré une scolarité qu’il aurait souhaitée beaucoup plus élaborée et en dépit des nombreux travaux que requérait le travail sur sa ferme, Alban ne s’est jamais laissé abattre par les défis que posait son engagement social. Homme disponible, généreux, dévoué et progressiste, il aura su mettre au service de sa famille et de sa communauté ses multiples talents. Il doit sans doute, une fière chandelle à ses deux épouses qui, pendant une trentaine d’années chacune, l’ont admirablement accompagné dans tout ce périple par leurs encouragements et leur support moral. Pour tout ce travail accompli avec audace et dignité, il mérite bien le titre de «bâtisseur de Saint-Esprit». À cet égard, nous lui devons tous nos hommages empreints à la fois d’admiration et de remerciements.
Claude Majeau
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Mme Jacqueline Gravel et M. Gilles Beauséjour
Mme Jacqueline Gravel et M. Gilles Beauséjour - Texte original de 2005
La famille de Gilles Beauséjour est établie à Saint-Esprit depuis maintenant 36 ans. Gilles a exploité un commerce bien connu de soudure et de quincaillerie durant toutes ces années.
Gilles est né le 8 décembre 1936 sur une ferme à Saint-Alexis de Montcalm. Lorsqu’il n’a que deux ans, son père meurt d’une appendicite aiguë laissant dans le deuil son épouse enceinte de la petite dernière, Thérèse, et ses quatre fils. Ils déménagent peu après à Joliette puisque leur mère doit travailler pour subvenir aux besoins familiaux. Gilles se promènera alors d’oncle en oncle, allant passer des étés avec son cousin à Sainte-Marie-Salomée et travaillant à la tabagie Beauséjour Limitée à Montréal. Un de ces oncles, l’Abbé Albée Forget, s’est particulièrement impliqué dans l’éducation des enfants et dans leur cheminement spirituel.
À l’âge de 16 ans, voulant s’assurer un futur stable, Gilles décide de suivre une formation de soudeur. Licence en main, il commence alors à travailler à Montréal pour la Dominion Bridge. Après des passages à la Canadian Car et l'Engineering Product, il se rapproche de chez lui en acceptant un poste chez Ferland Construction (maintenant Joubert Construction) à Sainte-Émilie-de-l’Énergie. Quelques années plus tard, il fait la connaissance de sa future épouse, Jacqueline Gravel. Fille d’un cultivateur de Saint-Jean-de-Matha et 6e enfant d’une famille de 12, Jacqueline est couturière. Ils se marient le 14 mai 1960 à l’église de Saint-Jean-de-Matha.
De cette union sont nées quatre filles. L’aînée, Francine, vit présentement à Varennes avec son mari Jean St-Jacques, gestionnaire, et ses deux filles. Elle a étudié en administration des affaires à l’Université de Calgary et à l’Université McGill et elle travaille au centre-ville de Montréal pour une société de fiducie. La deuxième, Isabelle, a élu domicile à Sainte-Agathe-des-Monts avec son mari, le Docteur Louis-Marie Lagacé, et ses deux enfants. Elle est diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et de l’Université du Québec à Trois-Rivières en administration. Leur troisième fille, Linda, médecin, demeure à Kirkland avec son mari Martin Savoie, ingénieur, et ses trois enfants. Linda a étudié la médecine à l’Université de Sherbrooke et s’est spécialisée en médecine d’urgence à l’Université Laval à Québec. Elle travaille présentement à titre d’urgentiste à l’hôpital Anna-Laberge de Châtauguay. Et finalement, la cadette, Martine, graduée en administration des affaires de l’Université du Québec à Trois-Rivières, vit depuis maintenant 8 ans en Caroline du Nord avec son mari Louis Lauzier, ingénieur, et ses deux fils. Elle travaille pour une multinationale américaine au service à la clientèle.
Durant les premières années de leur mariage, Gilles est appelé à voyager fréquemment dans le cadre de son emploi. Petit à petit, l’idée de partir en affaires l’intéresse. En 1969, Monsieur Henri Payette, son beau-père à l’époque, lui réfère une opportunité d’affaires et Gilles ouvre alors un commerce de soudure à Saint-Esprit. Jacqueline, avec son sens des affaires, devient sa partenaire. Elle prend en charge la gestion administrative et comptable de l’entreprise en plus de voir à l’éducation de ses quatre filles. N’ayant pas eu la chance et l’opportunité de faire des études avancées, malgré un potentiel évident, elle s’est assurée que ses quatre filles tireraient profit au maximum d’un système d’éducation plus accessible et avancé. Gilles et Jacqueline ont raison d’être fiers de leur choix de priorités et de l’aboutissement de leurs sacrifices.
En 1978, les affaires allant bien, Gilles et Jacqueline décident d’agrandir leur commerce et font construire une quincaillerie Rona sur la route 125. Gilles continue à souder et Jacqueline prend en charge le magasin. Les affaires sont bonnes, il faut engager des employés. L’été, les filles travaillent au magasin à temps partiel mais il est de plus en plus évident que la relève éventuelle ne proviendra pas de la famille immédiate, les quatre filles ayant des intérêts particuliers et des visées personnelles bien précises.
Après un peu plus de cinq années de labeur intensif et mûre réflexion, le couple décide de vendre la quincaillerie Rona et de revenir à leur ancien commerce de soudure de la rue Grégoire afin de retrouver un rythme de vie plus raisonnable. Gilles est heureux, il continue à faire ce qu’il aime. Au fil des années, Gilles s’est bâti une clientèle fidèle qu’il est heureux de dépanner à toute heure du jour. Étant très «patenteux», les clients accourent de tous les coins du Québec pour se faire fabriquer sur mesure toutes sortes de pièces et machinerie.
Gilles et Jacqueline ont donné le goût du sport à leurs filles. À un très jeune âge, Jacqueline amenait les enfants patiner, nager à la piscine municipale de Saint-Jacques et skier au Centre de Ski Montcalm. À l’apogée de la balle-molle, toute la famille a pratiqué ce sport d’équipe. Gilles était un très bon champ centre et était réputé pour ses coups de circuits. On se rappellera les parties où il en a frappé plusieurs. Il a aussi fait sa marque au ballon-balai représentant fièrement ses concitoyens villageois. Maintenant Gilles et Jacqueline se tiennent en forme en prenant leur marche quotidienne ainsi qu’en jouant au bowling et à la pétanque.
Parmi les passe-temps favoris de Gilles, on retrouve la chasse et la pêche. Son voyage annuel de chasse à l’orignal est devenu un rituel quasi religieux; c’est une passion qu’il partage avec deux de ses gendres et les préparatifs sont pour lui aussi excitants que la chasse elle-même. Ces dernières années, il a eu la chance d’aller, à quelques reprises, dans le Grand Nord à la chasse aux caribous. Quelles aventures! Demandez-lui s’il a apprécié? Vous verrez des étoiles dans ses yeux…
L’heure de la retraite est maintenant arrivée, autant pour Jacqueline que pour Gilles. Après avoir servi leurs clients pendant 36 ans, il n’est pas évident d’arrêter et tourner la page n’est pas chose facile. Après tant d’années, les relations d’affaires et d’amitié se confondent inévitablement. Gilles et Jacqueline sont très reconnaissants de la confiance que leur ont manifestée leurs clients durant toutes ces années.
Le couple célébrera cette année son 45e anniversaire de mariage. Leur entourage vous confirmera qu’ils sont demeurés, tout au long de ces années, de très bons vivants et de grands travaillants. Ce mode de vie équilibrée demeurera toujours un très bon exemple à suivre pour leurs enfants et petits-enfants. Ils méritent bien tous les deux de se retirer en toute quiétude et de profiter d’une longue retraite en santé !
Comme dirait Gilles : «Le p’tit Jésus est ben bon!»
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Mme Julienne Brouillette
Mme Julienne Brouillette - Texte original de 2005
1931 Quel événement spécial est venu marquer l’histoire du monde cette année là? Tintin partait pour explorer l’Amérique, mais, pour les résidents de Saint-Roch-Ouest, c’était l’euphorie…
Par un beau jour de janvier, Louise-Marie donnait naissance à un 5ebébé. Une fille aux cheveux noirs! La progéniture blonde du couple mettait en doute la paternité de cette petite noire. Télesphore se fit rassurant: cette fille était bel et bien le fruit de leur amour! Julienne était née, ce 27 janvier 1931, pétillante de santé.
Dès l’âge de 3 ans, elle est confrontée aux taquineries de son grand frère Réal, qui voyant que sa sœur est plus grande que lui, s’amuse à lui dire: ‘La beauté avant l’âge !!!’
Dans la maisonnée, chacun a sa corvée. Jeune, Julienne est chargée de laver les poules avec sa sœur Agnès. Ainsi, 'les poules vivantes deviennent des poules mouillées’.
Pour elle, tout doit être impeccable. De ce fait, ses grands frères lui imposent le repassage de leurs chemises blanches. Quant aux plus jeunes, elle les lave dans une cuve. Les oreilles et les cheveux sont inspectés avec soin. Gare à celui ou celle qui aura des poux! avise Julienne d’un ton sans réplique.
À l’école, ses résultats académiques réjouissent ses enseignants. Elle finit sa 7e année, en même temps que son frère Réal qui pourtant, est d’un an son aîné. L’humilité étant l’une des belles vertus de Julienne, elle n’osera pas le taquiner même si elle en a bien envie! Elle poursuit sa 8e et 9e année au couvent de Mascouche où sœur Angèle la prend sous son aile. Le respect et l’amitié les réuniront pendant plusieurs années.
Son destin l’unira à Saint-Esprit un soir de mai, alors qu’elle et sa sœur Monique assistaient à un spectacle au sous-sol de l’église. Des jeunes hommes s’assirent aux côtés des plus belles filles de la soirée, Lucien Brouillette était du nombre. Tel ne fût pas sa surprise et sa joie de recevoir une invitation de la part de Julienne pour le samedi suivant. Étonnant, elle qui se voyait célibataire jusqu’à l’âge de 25-30 ans.
Évidemment, il fut au rendez-vous. Ce fût le commencement d’une longue histoire d’amour qui dure depuis maintenant 55 ans. En effet, avec son beau Lucien toujours très présent dans sa vie, ils ont vécu de magnifiques moments…
On peut dire que Julienne était et est encore une femme au foyer exceptionnelle. Tout est impeccable et bien rangé. Et que dire de sa cuisine…soupe aux légumes…gâteau russe…gaufres…gâteau roulé aux fraises recouvert d’un sucre à la crème… ne sont que quelques délices de la cuisinière hors pair qu’elle est.
Comme si ce n’était pas assez, il fallait aussi aider à la ferme, concevoir et élever ses 8 enfants.
La ferme vendue, on pourrait penser que Julienne vivrait une retraite calme et paisible. Croyez-nous il n’en est rien. Deux ans après son arrivé au village, elle devient présidente de l’Âge d’Or de Saint-Esprit. Poste qu’elle occupe encore d’ailleurs.
Voici le témoignage qu’ils ont tenu à lui rendre :
Julienne c’est avant tout une bonne amie sincère qui aime rire, aime la vie et aime partager. C’est aussi la Présidente de notre club d’Age d’Or. Elle s’implique à 100% et prends à cœur la défense des aînés.
Elle s’implique aussi à la Fadocq région Lanaudière en tant que vice-présidente; elle y a d’ailleurs siégé en tant que présidente pendant 2 ans. Elle est trésorière du 3e Age Montcalm et fait partie de la table des aînés à Joliette.
Avec son chaleureux sourire, elle a toujours un bon mot pour tous. Femme sans préjugé, elle ne méprise personne et n’accepte pas les commentaires discréditant les autres.
Sa générosité est légendaire. Allez la rencontrer chez elle et vous n’aurez pas un pied sur le seuil de porte qu’elle vous offre un café avec un plus grand sourire.
Malgré son implication si grande, elle n’a pas négligé sa famille grandissante. Enfants, petits-enfants et même arrière petit enfant sont reçus chaleureusement autour de sa table. Elle est toujours là si on a besoin d’aide ou si on a une commission à Joliette!
Nous tenons à te dire que tu es une mère et une grand-mère formidable… Pour certains tu inculques le respect, la vérité, la générosité et l’amour… Pour d’autres, tu es la patience même et d’une générosité qui n’a pas son égal…la cuisinière préférée de certains et d’une grandeur d’âme infinie. Nous te remercions pour le bonheur et la joie que tu répands autour de toi. Tu n’es peut-être pas native de St-Esprit, mais nous tenions à te dire que tu nous représentes merveilleusement bien.
Julienne et Lucien entourés de Lise, Noëlla, Maurice, Pierre, Rose, Alain, Julie, Anny.
Julienne, tu vis à 100 kilomètres/heure, même à 75 ans. Encore faut-il que son auto soit stationnée devant la caisse et non échouée dans la rivière!
En espérant que tu sois encore parmi nous pour très longtemps….
Ta famille qui t'aime.
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Mme Lucille Marsan
Mme Lucille Marsan - Texte original de 2005
Née le 23 octobre 1929 (début de la crise), tu passes la majeure partie de ta vie à Montréal. C’est là que tu élèves tes trois enfants dans des conditions pas toujours faciles. Tu travailles fort pour t’en sortir. En 1976, tu deviens une citoyenne de Saint-Esprit. Rapidement tu te fais connaître par ton entregent et ta serviabilité. Toujours prête à aider ton entourage en gardant souvent des enfants ou en faisant le taxi pour des rendez-vous ou des commissions pour des personnes qui en ont besoin.
Tu t’intègres facilement à la vie rurale en te faisant un grand jardin, en travaillant à des commerces du village ou en t’occupant des duchesses lors d’un carnaval d’hiver. Ta maison est toujours ouverte à tous. Un nombre incalculable de personnes ont mangé, chanté, dansé et couché chez toi. Fatiguée ou pas, ta bonne humeur était toujours au rendez-vous.
Mais c’est surtout pour ces 10 années passées au terrain de balle que tout le monde se souvient de toi. Dix années où tu as cuisiné pour des centaines et des centaines de gens. Dix années, 6 soirs par semaine, du début de mai à la mi-septembre, toujours à ton poste. Sauf, bien sûr, les 2 semaines de repos après une opération. Dix années à être complice avec tous les intervenants entourant le terrain, mais surtout complice avec plusieurs parents qui étaient rassurés de savoir que tu avais un œil maternel sur leurs enfants qui passaient l’été au terrain.
Tu leur faisais même faire quelques petits travaux, qu’ils exécutaient rapidement et tu les récompensais toujours par une bouffe gratuite ou des sous. Tous les jeunes voulaient travailler pour toi. Mais naturellement ce sont tes petits-enfants qui ont bénéficié de ce privilège. À tour de rôle, ils se sont retrouvés derrière le comptoir du resto-balle avec le bonheur de partager ces moments précieux avec leur grand-maman. Ils t’ont vu rendre service à tous ces gens, et par ce fait, tu leur a donné l’exemple. La plupart se sont impliqués de diverses façons et continueront de le faire.
Qu’on t’appelle Mamie, grand-maman Lulu, Lucille ou madame Marsan, tous ont sans aucun doute un beau souvenir à raconter de toutes ces années passées au restaurant du terrain de balle.
Te dire maman comment nous t’aimons et t’apprécions, ne se résume pas en quelques lignes. Tu es toujours là pour nous aider, tu as une écoute exceptionnelle et ce, pas seulement pour nous. Avec ton optimisme légendaire, tu sais remonter le moral de tous et chacun. Jeunes ou vieux, pas de différence, tu nous combles tous avec ta présence et grandeur d’âme.
Pour tout cela, maman, et encore plus, nous t’aimons infiniment.
Tes enfants et petits-enfants
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Mme Léonie Perreault et M. Gaétan Lachapelle
Mme Léonie Perreault et M. Gaétan Lachapelle - Texte original de 2005
Chers parents,
C’est avec plaisir que nous avons accepté, par l’entremise de l’Info+Saint-Esprit, de vous faire connaître davantage aux gens de Saint-Esprit.
Gaétan, fils de Firmin Lachapelle et de Yvonne Lapointe, est né en 1933 à Saint-Paul-de-Joliette et fait partie d’une famille de 10 enfants (3 filles et 7 garçons). Après quelques déménagements dans différentes paroisses, c’est en 1946 que ses parents s’établirent sur une ferme à Saint-Esprit au 192 rang Rivière Nord. Il délaissa l’école assez tôt pour travailler sur la ferme de son père ainsi que dans les environs. À l’âge de 16 ans, il alla travailler aux chantiers et développa une passion pour le bois. En 1954, il rencontra Léonie native de Saint-Roch-de-l’Achigan, fille de Lionel Perreault et de Thérèse Lesage. Elle a 2 frères et 3 sœurs. À l’âge de 15 ans, elle perdit sa mère des suites d’une longue maladie. Elle abandonna l’école pour se consacrer aux travaux ménagers et pour aider sur la ferme familiale.
Gaétan acheta la terre voisine de celle de ses parents et épousa Léonie en 1958 après 4 ans de fréquentations. Ils se retroussèrent les manches et, avec beaucoup de détermination et plusieurs années de travail, ils se montèrent un troupeau de vaches laitières. Pendant ces années de labeur, ils ont eu la joie de voir naître 5 filles et 1 garçon. Léonie demeura toujours présente aux côtés de son mari pour l’appuyer dans le travail et dans toutes les décisions à prendre.
Gaétan bûcha à tous les hivers et Léonie s’occupa des travaux de la ferme sans négliger sa marmaille. Le printemps venu, ils entaillaient leur sucrerie. En 1967, nos parents achetèrent la terre voisine et transformèrent le bâtiment en porcherie.
Malgré tout le travail, Gaétan a été conseiller municipal de 1971 à 1973. Il a également été marguillier pendant quelques années pour la Fabrique. Nos parents ont toujours été fidèles à leur paroisse en encourageant les commerçants de la place. Cela a toujours été une priorité pour eux.
En 1983, ils vendirent la ferme laitière à leur garçon pour s’établir sur la terre voisine où ils continuèrent à exploiter leur porcherie. Ils ont su transmettre le goût de l’agriculture car 3 de leurs enfants en vivent. Un peu plus tard, ils vendirent les porcs pour se consacrer uniquement à la culture du maïs et des céréales. C’est une façon de se retirer doucement.
Aujourd’hui, ils sont grands-parents de 16 petits-enfants et ils sont toujours disponibles que ce soit pour : du gardiennage, un coup de mains aux champs, des petites constructions par-ci, de la peinture par-là et surtout personne n’est négligé. Nos parents possèdent toujours leur terre et consacrent plus de temps à l’embellissement de leur propriété. Si un jour, vous prenez la route des fleurs, vous allez vous rendre compte que pour eux <> est important afin d’en faire une belle paroisse.
Gaétan et Léonie trouvent la vie belle à Saint-Esprit et nous y sommes toujours bien accueillis.
Vos enfants qui vous aiment
Mireille, Daniel, Gaétane, Françoise, Andrée et Denise
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M. Roger Villemaire
M. Roger Villemaire - Texte original 2005
En l’an de grâce 1915 naît à Saint-Roch de l’Achigan un 15 décembre, un charmant bambin que ses parents Herménégilde Villemaire et Macée Duval prénomment Roger. Il est le 8e de 11 enfants, dont 8 garçons et 3 filles.
Nous voulons tracer brièvement le portrait de Roger en mettant en relief ses qualités et ses nombreuses réalisations.
Il fait la connaissance de Jacqueline Allard en 1943 à l’âge de 28 ans. Amoureux et désireux de fonder une famille, il l’épouse le 24 juin 1944. Jacqueline lui donne 8 enfants soit 6 garçons et deux filles qu’il chérit et soutient dans les moments heureux comme dans les plus sombres. Il perd son fils aîné Jean en novembre 2003. C’est pour toute la famille une dure épreuve.
Actif dès son adolescence, il contribue à l’entreprise de son père, propriétaire de 750 âcres de terrain et de plusieurs érablières. Il travaille comme commerçant de machines agricoles et vendeur d’automobiles. Il participe également aux travaux de la ferme et va régulièrement vendre ses produits aux marché Jean-Talon et Atwater de Montréal.
Au printemps, il produit le sirop d’érable des érablières de son père. Par la suite, il devient camionneur, livreur de machines agricoles « charrieur » de gravier et de chaux pour les cultivateurs. Sa pelle trône toujours dans son garage, souvenir précieux d’antan.
De 1945 à 1960, contracteur en excavation avec des contrats gouvernementaux pour le réseau routier, il conduit des « bulldozers. En 1957, Roger reprend l’agence familiale internationale et établit ses quartiers dans un premier garage à Saint-Roch. Cinq ans plus tard, il s’installe à Saint-Esprit dans un nouveau garage. Au garage Villemaire et Fils inc. il partage son temps entre la vente d’automobiles d’occasion et de camions. Il dirige également sa propre entreprise de transport routier.
En 1970, la famille Villemaire se joint à la grande famille de revendeurs Michelin. En 1978, ses fils reprennent l’entreprise. La 3e génération de Villemaire entre en scène. Roger continue à œuvrer activement au sein de l’entreprise comme livreur de pneus et ce presqu’à tout récemment.
Parallèlement à sa vie très active d’entrepreneur, il s’implique socialement dans la chorale de Saint-Roch-de-l’achigan et de Saint-Esprit. Il est doué d’un talent naturel de musicien : piano, violon et chanteur. Chanter le minuit chrétien à l’église le remplit de joie. On le sollicite pour chanter la tyrolienne. Il chante également à toutes les fêtes de la Saint-Jean Baptiste à Saint-Roch-de-l’Achigan.
Pendant ses loisirs, il s’adonne à la pêche et à la chasse en compagnie de ses fils.
Amoureux de la nature, il hérite de l’érablière de son père et va s’y promener fréquemment. Cela est un véritable havre de paix pour lui. Il construit sa propre cabane à sucre et récolte le sirop d’érable pendant des années avec l’aide de son épouse.
Permettez-moi de terminer cet hommage par ces quelques mots bien sentis. Son honnêteté intellectuelle et son souci de la justice, sa générosité et sa sensibilité sont appréciés de tous. Sa ténacité marque tout son parcours de vie.
Son amour est sans limite pour son épouse et ses enfants et leurs familles qui comptent 11 petits-enfants et 2 arrière-petites-filles. En hommage à sa personnalité et à ses nombreuses réalisations, une rue de Saint-Esprit porte son nom.
Longue vie à Roger.
Rédigé par Lise Villemaire.
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Mme Jeannine Courcelles et M. Claude Perreault
Mme Jeannine Courcelles et M. Claude Perreault - Texte original de 2005
Notre mère, Jeannine Courcelles, est née à St-Esprit le 25 novembre 1930 et y a vécu la majeure partie de sa vie. Elle est la fille aînée de Louisa Hogue et de Josaphat Courcelles, elle a trois sœurs et un frère. Plus jeune, elle aurait bien aimé devenir infirmière, mais elle a dû se consacrer au travail de la ferme pour aider ses parents.
Notre père, Claude Perreault, est le troisième enfant de Thérèse Lesage et de Lionel Perreault, il a quatre sœurs et un frère. Il est né à St-Roch-de-L’Achigan le 8 janvier 1931. Sa mère est malheureusement décédée d’une longue maladie lorsqu’il était adolescent, ce qui l’a beaucoup affecté. Jusqu’à l’âge adulte, il a également travaillé sur la ferme avec sa famille.
Nos parents se sont rencontrés dans une veillée de famille et se sont courtisés pendant environ deux ans. C’est le 31 juillet 1954 qu’ils ont uni leur destinée. Ils se sont établis à St-Esprit dans le rang Rivière Sud (au 134) sur une ferme très modeste et c’est là que l’histoire de leur vie à deux a commencé…
Au départ, il n’avait pour biens que quelques vaches laitières, un peu de machinerie agricole, un camion un peu plus tard... Au cours des six premières années de leur mariage, les enfants sont arrivés un après l’autre : quatre filles et un garçon. En plus de s’occuper de tout ce petit monde, maman devait travailler à l’étable et dans les champs, puisque papa mettait les bouchées doubles en travaillant aussi à l’extérieur pour subvenir aux besoins familiaux.
Les enfants ont grandi et la ferme aussi. Un poulailler et une porcherie se sont ajoutés… La culture du tabac et du concombre a occupé une grande place dans l’entreprise familiale pendant plusieurs années. Notre père était un homme avant-gardiste, puisqu’il fut un des premiers de la région à s’équiper d’une casseuse à concombres. Notre mère s’est occupée de la tenue de la comptabilité et a toujours participé aux travaux de la ferme ainsi que tous les enfants jusqu’à leur départ de la maison.
Au début des années 70, lors d’une tempête de verglas qui dura trois jours, le feu a complètement rasé le poulailler. La tempête étant trop violente, les pompiers n’ont pu se rendre chez nous pour porter secours, mais malgré cette épreuve la maison et l’étable ont été épargnées. À la fin des années 70, la maladie de la tuberculose ayant atteint le troupeau de vaches, nos parents ont dû faire abattre toutes les bêtes. Il a fallu repartir à zéro et, étant confiants qu’il y aurait de la relève, ils ont opté pour l’achat d’un troupeau enregistré, afin d’améliorer la production laitière.
Malgré son emploi du temps bien chargé, notre père a trouvé le temps de s’impliquer dans sa paroisse comme conseiller municipal de 1971 à 1974. Il a également œuvré comme Directeur au sein de la Société d’Agriculture du Comté de Montcalm durant quelques années et a été élu Président. Durant une période d’environ quatre ans, il a fait partie du comité de surveillance à la Caisse Populaire. Plus récemment, soit de 1998 à 2001, il a été nommé marguillier pour la Fabrique.
C’est en 1984 que nos parents ont vendu la ferme à leur fils et n’étant pas prêts à prendre leur retraite, ils ont acheté une petite ferme avec porcherie dans le même rang (au 86) et se sont construit une nouvelle maison. Et c’est là que l’histoire de leur vie à deux s’est poursuivie…
En 1987, notre famille a perdu un de ses membres, Nicole, qui est décédée d’un cancer après un dur combat. Le destin a voulu que le fils de celle-ci meure quelques années plus tard à la suite d’un accident de ferme. Il n’y a pas de mots pour décrire cette page de l’histoire de notre vie de famille.
Nos parents sont aujourd’hui grands-parents de onze petits-enfants qu’ils aiment beaucoup et dont ils sont très fiers : six petites-filles et cinq petits-fils. Depuis mai dernier, ils sont arrière-grands-parents d’un petit garçon Jasmin, fils de l’aînée de leur petite-fille.
Notre mère s’est impliquée dans l’AFEAS durant quelques années. L’an passé, un hommage lui a été rendu comme agricultrice de l’année par l’Union des Producteurs Agricoles. Notre mère a le pouce vert; elle prend grand soin de son jardin et de ses fleurs. D’ailleurs, nos parents se sont mérités, spécialement depuis deux ans, le premier prix de la catégorie ‘’Maison de ferme’’ par la Société d’Horticulture Shesose. Si vous parcourez la route des fleurs, vous verrez que leur terrain est bien rempli et qu’ils contribuent à l’embellissement de la paroisse. On ne peut garder sous silence un autre talent de notre mère, celui de la peinture à l’huile. Elle compte quelques toiles à son actif et a eu la délicate attention d’offrir une œuvre personnalisée à chacun de ses enfants.
Cette année, nos parents ont fermé les portes de leur entreprise porcine, mais sont encore très actifs et relativement en bonne santé. Nous croyons qu’avec l’amour, le courage et la foi, ils ont su passer à travers les tempêtes de la vie.
Le 31 juillet 2004, une fête a été organisée à leur intention pour leur cinquantième anniversaire de mariage. Tous leurs parents et amis sont venus, en grand nombre, leur souhaiter de continuer l’histoire de leur vie à deux encore longtemps…
Le 25 novembre prochain, notre mère célébrera son soixante-quinzième anniversaire de naissance!
Bonne fête maman!
Vos enfants (dans l’ordre) : Diane, Liette, Thérèse et Mario
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Mme Aquiline Wolfe Marsan
Mme Aquiline Wolfe Marsan - Texte original de 2005
Le 10 mars 1918 dans la maison de Jean Marc Wolfe, à Ste-Julienne, est née Aquiline Wolfe, fille de Victoria Cadot et Henry Wolfe.
Neuvième de treize enfants, 7 filles et 6 garçons. Maman, très bonne couturière, confectionne des vêtements pour ses enfants. Se souvient encore d’une belle robe noire avec collet chinois… quelle beauté !
Son père possède 4 terres donc les hommes sont dans les champs et les femmes dans la maison. Elles aideront quand même les hommes soit : traire les vaches, nourrir les poules, ramasser les œufs, sans oublier de sarcler dans les champs, de désherber, de récolter le tabac, etc... Il y avait aussi beaucoup d’entraide entre voisins.
Mais le tricot et la broderie seront une belle passion pour garnir le trousseau pour le futur mariage. Aquiline tricote des mitaines, des chaussons sans oublier les taies d’oreillers brodées. Lors de l’exposition agricole annuelle de Ste-Julienne, dès l’âge de 14-15 ans, elle en profitera pour faire voir ses œuvres en plus de vendre les légumes de la ferme familiale.
À dix-huit ans elle rencontre la perle rare, a-t-elle forcé le destin en demandant à son frère, si son amie qui était de bonne famille, avait un frère à lui présenter. Ce qu’elle ne savait pas à ce moment-là, c’est que cette perle rare l’avait déjà vu et avait même dit : « C’te fille là, j’va finir par sortir avec un jour ». Alors ce furent les fréquentations qui se faisaient au salon. Comme son père avait acheté un grand divan qui pouvait asseoir que trois couples, il fut donc convenu que le quatrième couple s’assoit dans la salle à dîner, ce qui devenait évident que ce couple devait se marier le plus tôt possible.
Aquiline et Maurice se sont fréquentés pendant trois ans et le mariage a été célébré le treize septembre 1939 à Ste-Julienne. Un dîner d’environ soixante personnes et le soir, avec une voiture de taxi (Sansregret) louée, ils sont partis avec un autre couple vers Ste-Anne de Beaupré. Elle se souvient encore de la côte où la voiture arrêtait aux changements de vitesse, pas brave dans l’auto, elle aurait préféré monter à pied…
Maurice, agriculteur, a pris la ferme familiale et les responsabilités voire obligations qui s’en suivaient: payer une rente aux grands-parents, qui eux habitaient dans la maison voisine, leurs fournir les produits de la ferme enfin un peu de tout. Sa maman les aidait à traire les vaches.
Elle a eu quatre enfants, Réginald est né en 1940, Fernande en 1941, Robert en 1945 et Rolland en 1947. Son fils aîné a pris la relève à la ferme familiale ; sa fille est à St-Alexis sur une ferme quant à Robert, il est mécanicien et Rolland est employé à la Banque Royale.
De belles soirées canadiennes entre voisins, danses, chants toute la nuit dans le bas Saint-Esprit Nord et après une nuit blanche, tout le monde à la messe de 06h30, en ce temps-là la messe était tôt le matin, et après un beau dodo toute la journée.
Après la vente de la ferme à Réginald en 1962, leur 2e maison fut au restaurant des Érables (aujourd’hui le 125). Ils ont eu ce commerce familial pendant cinq ans, avec l’aide de neuf personnes de la famille. Puis en 1967, ils achètent la maison du 86 rue Desrochers encore à Saint-Esprit. De belles fêtes ont été organisées lors de leur 25e, 40e, 45e, 50e anniversaires de mariage. Leur 60e anniversaire de vie de couple s’est fait plus intimement soit les frères, sœurs et familles proches, car Maurice était aux soins longue durée à St-Jacques. Il décéda le 28 décembre 1999.
Elle fut membre à l’AFEAS de Saint-Esprit et elle est toujours membre participante à l’Âge d’Or. Toujours disponible, pour faire de bons petits plats lors de fêtes ou soupers de l’Âge d’Or, et pour la vente de billets. Elle participe aussi aux Jeux du 3e Age et joue à la Pétanque. Il ne faut pas passer sous silence, que son époux a été président de l’Âge d’Or de Saint-Esprit et qu’elle l’a toujours secondé dans ses fonctions.
Aquiline reste seule dans sa belle et grande maison, ayant une très bonne santé, elle verra elle-même à l’entretien de sa maison. Elle lave ses vitres extérieures et se sent capable de monter dans le clocher de l’église mais comme elle est prudente elle se contente de monter dans un escabeau. Elle s’occupe de son jardin et de ses fleurs. Elle a d’ailleurs eu une mention d’honneur de Villes et Villages fleuris.
En 2004, sa santé semble lui jouer des tours et elle ne pourra pas renouveler son permis de conduire, pas évident pour une femme active même à son âge. En 2005, sa fille Fernande l’aidera à trouver un endroit où elle sera en sécurité car elle s’étouffe souvent. Le Havre-Bleu de Ste-Julienne semble l’endroit idéal car elle y sera entourée de personnes de son enfance, compagnes de classe, belles-sœurs et parents.
Le 31 octobre 2005 sera son premier dodo dans sa nouvelle demeure, et par chance qu’elle avait une très bonne voisine qui lui a permis de se réchauffer… car même si ce n’est pas l’hiver à ce moment-là, un peu de chaleur est appréciée. Elle a eu de l’aide pour s’installer, décorer mais le chauffage a été oublié…
Elle est à proximité du cimetière et se dit prête à mourir. Elle a eu une bonne santé et la vie l’a gâtée. Elle vient encore régulièrement à Saint-Esprit car elle m’a dit plus d’une fois « Ma maison, je l’aimais… » Je vous laisse sur cette pensée dite lors de leur 60e anniversaire de mariage…
« Les gens qui s’aiment ne comptent plus les années, ils s’inventent une éternité »
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Mme Louise Phaneuf et M. Jean-Paul Pitre
Mme Louise Phaneuf et M. Jean-Paul Pitre - Texte original de 2006
Le 17 mai 1929 est née à Cartierville, Louise Phaneuf. Année de la crise où son père, pharmacien, a tout perdu. Sa mère était musicienne. À Ste-Madeleine d’Outremont, elle a eu une enfance heureuse au sein d’une famille nombreuse dont trois sont encore vivants, et où ils y habitent encore. Dès l’âge de cinq ans, elle prend des leçons de piano, fait son cours primaire et secondaire (qu’on appelait dans le temps : lettres et sciences) chez les religieuses Sainte-Croix et un cours de piano plus avancé chez les religieuses Jésus-Marie.
Le 27 octobre 1925 est né à Chateauguay, Jean Paul Pitre. Il est élevé sur la ferme familiale avec 3 frères et 2 sœurs. Il fait son cours primaire à Chateauguay, son secondaire au Séminaire de Valleyfield et son cours commercial soit 11e et 12e à St-Léon de Westmont.
Au début des années cinquante, Louise fait son cours d’infirmière et exerce la profession en salle d’opération à l’hôpital Notre-Dame jusqu’en 1956. Cette même année, elle épouse un certain Jean-Paul Pitre, rencontré quelques années auparavant alors que la famille Phaneuf passait des vacances d’été à Châteauguay où Jean-Paul habitait avec ses parents, dans un petit chalet loué par sa mère.
Échange des vœux entre Louise Phaneuf et Jean-Paul Pitre
le 14 janvier 1956 à 9h30 à Montréal
duquel trois fils naîtront Richard en 1957, Bernard en1958 et Charles en 1965.
Qui prend mari prend pays !
Après quatre ans soit en 1961, ils quittent Châteauguay où il a été échevin pour habiter sept ans à Berthierville où l’attend un emploi comme surintendant d’un abattoir de poulets. Puis, de fil en aiguille superviseur d’une importante meunerie à Yamachiche et de là, il aboutit à Saint-Esprit en 1968 où la meunerie d’Édouard Henri est à vendre. Ces déménagements sont toujours reliés aux différents emplois de Jean-Paul. À Saint-Esprit, une nouvelle vie commence avec un commerce florissant « La Meunerie des Laurentides », jusqu’à ce que la maladie l’oblige à quitter et à vendre en 1990.
Jean-Paul, un homme très sociable, occupe différents postes dans les années 70-80 : échevin, marguillier, membre des associations dont : les Kiwanis à Joliette, Le Club Richelieu (dont il fut président) à Rawdon, les Chevaliers de Colomb. Il s’implique pendant de nombreuses années au sein des Loisirs comme président. Il sera président de l’Association des Meuniers de 1981 à 1983, membre du comité administratif du C.L.S.C. de Montcalm de 1989 à 1996 et trésorier de l’Âge d’Or de Saint-Esprit « Les Cœurs joyeux », jusqu’à tout récemment.
Trois fils raisonnables naissent de cette union. Les deux plus vieux pensionnaires à Rawdon. Pour Louise, c’est alors le retour sur le marché du travail, d’abord à Joliette pour un recyclage de six mois, foyer St-Liguori, foyer St-Jacques, travail en médecine industrielle à la Scott Paper, puis Résidence Angélica à Montréal.
Aux début des années 1990, voyant approcher l’âge de la retraite, Louise suit des cours intensifs de violoncelle à Joliette avec Chantal Marcil du « Quatuor Claudel ». C’est la concrétisation d’un grand rêve : « faire partie d’un orchestre ». Aujourd’hui encore, elle fait partie de l’Orchestre symphonique des Pays d’en Haut et c’est un passe-temps agréable.
Entre-temps, Louise a évidemment d’autres passe-temps. D’abord en arrivant à Saint-Esprit, elle a eu l’invitation de l’AFEAS et ce pour quelques années. Elle avait de gros penchants pour l’artisanat et au sein de ce groupe, elle dit avoir beaucoup appris. Puis c’est la bibliothèque municipale Alice-Parizeau où elle sera bénévole. Elle accompagne depuis quelques années la chorale à la messe du dimanche.
Jean-Paul est aujourd’hui à la retraite, après de nombreuses interventions chirurgicales et un diabète qui l’obligent à certaines contraintes. Les jours s’écoulent devant son feu de foyer.
Louise et Jean-Paul ont beaucoup voyagé dans les années 70, c’est maintenant terminé…
Ils mènent une vie calme entourés de leurs merveilleux enfants, de leurs belles-filles, de six adorables petits-enfants et d’amis précieux au sein d’une communauté qui a su si bien les accueillir, il y a de cela bientôt 40 ans.
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Mme Henriette Henri
Mme Henriette Henri -Texte original 2006
Le 6 septembre 1939 naissait à Saint-Esprit, une petite fille que l’on prénommera Henriette. 2e d'une famille de 6 enfants, 3 frères, Hermas, Louis-Anne, Gérard et 2 soeurs, Dorina et Julienne. Elle est la fille d’Agnès Allaire de Saint-Roch-de-l’Achigan et Bernard Henri de Saint-Esprit.
Elle fait ses études primaires à l'école du rang de la Côte-Saint-Louis. Dès son entrée à l'école, en 1945, elle ira immédiatement en 2e année, puisqu'elle a beaucoup appris avec son frère aîné, Hermas, le suivant dans ses
devoirs et leçons durant sa première année scolaire. Ses études secondaires se font au couvent de Saint-Esprit (aujourd’hui l’OMH). Elle s’oriente vers l’enseignement et poursuit ses études comme professeur à l'École Normale de Saint-Jérôme de 1954 à 1956.
Elle enseigne durant 35 ans dont 24 à Saint-Esprit. À la retraite de l'enseignement depuis 1991, sa maxime «Malgré ton âge, si tu as encore deux bons bras, deux bonnes jambes, tu dois aider ceux qui ont besoin mais tu dois savoir te retirer quand tu commences à être dépassé».
Elle ne se compte pas parmi les bâtisseurs de Saint-Esprit mais celle qui peut donner un coup de main lorsque nécessaire.
Que ce soit dans l'enseignement, durant les vacances où des jeunes viennent passer un séjour à la ferme familiale, aider des neveux et des nièces à faire un bout de chemin, lorsqu'ils en avaient besoin, elle sera toujours entourée de jeunes.
À la retraite, pendant une dizaine d'années, elle donne une aide académique à des jeunes de l'élémentaire. Souvent, elle joue le rôle de grand-mère et garde les petits-enfants de la famille. Si possible, une fois semaine, elle va au centre d'accueil de Saint-Jacques, visiter 2 amies, autrefois de Saint-Esprit, Carmen Robert et Jeanne d’Arc Brien Pelletier, pour les aider lors du repas et jouer une bonne partie de scrabble.
Impliquée au niveau de la paroisse, pendant 22 ans, avec l'aide précieuse de quelques parents, elle prépare les jeunes au sacrement de confirmation. Au début, comme professeur et vu son expérience, elle continue durant plusieurs années. Elle fait les lectures aux célébrations liturgiques de 1970 à 1986 puis en 1986, elle participe à la chorale paroissiale, comme soprano. Elle est secrétaire de comité de liturgie depuis 2002.
Au niveau de la municipalité, elle est bénévole à la bibliothèque municipale Alice Parizeau depuis 1991, secrétaire et trésorière de la société d'horticulture depuis 1997.
Elle participe à l’embellissement de la Municipalité avec les autres membres du comité qui n’ont pas peur de se salir les mains.
Depuis 1994, elle est secrétaire de la Croix-Rouge, section St-Lin Laurentides et responsable de "Secours aux Sinistrés" lors d'incendie et de désastre. Un hiver, durant le souper familial du jour de l’an, elle doit se rendre disponible pour porter secours à 5 personnes d’une même famille de Saint-Esprit dont la maison vient d'être ravagée par le feu. Au nom de la Croix-Rouge, elle leur apporte couvertures, nourriture, et voit à ce qu'ils soient relogés dans leur famille à Saint-Jérôme. Depuis 3 ans, elle essaie de combler plus ou moins bien le poste vacant de responsable de la campagne de financement. Toute personne disponible à remplir cette fonction serait la bienvenue.
Sa porte est toujours ouverte à tout le monde. C'est souvent là que se font les rassemblements de famille. À son dire, à la retraite, chaque jour devient " un samedi ou un dimanche".
Tous reconnaissent bien son implication, puisque lors de l'année soulignant l'action bénévole, elle fut honorée par la Lieutenant Gouverneur, le ministre François Legault, la Municipalité et l'association des professeurs retraités.
Elle est heureuse d'habiter et de participer à la vie de son beau village natal, Saint-Esprit.
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Mme Réjeanne Pelletier et M. Camille Racette
Mme Réjeanne Pelletier et M. Camille Racette - Texte original de 2006
Réjeanne est née le 8 janvier 1931 à Sainte-Julienne sur la ferme ancestrale. Elle est la 5e d’une famille de 13 enfants. Elle débute son primaire à Sainte-Julienne et les trois dernières années sont à Saint-Calixte. Ses études se sont poursuivies au pensionnat pendant cinq ans pour finalement se consacrer pendant 7 ans à l’enseignement dans les écoles de rangs de Saint-Lin, St-Calixte et Chertsey. Ce fut pour elle un travail, une mission, qu’elle a beaucoup aimés.
Camille est né le 2 décembre 1931 à Saint-Roch-Ouest, sur la ferme ancestrale. Il est le 5e d’une famille de 9 enfants. Il fréquente l’école de rang au primaire, fait un an de collège et deux ans à l’École d’Agriculture de Saint-Barthélémy.
Réjeanne rencontre Camille, à Saint-Jacques. Après un peu plus d’une année de fréquentation, ils se marient, le 4 mai 1957 à Sainte-Julienne. Ils font leur voyage de noces à Mont-Laurier.
Une seule fille, naît de cette union, Céline, le 29 mai 1958, qui elle aura une fille, Johanie, le 15 décembre 1986. Céline n’a pas été élevée seule car deux enfants, sœur et frère, se sont joints à la famille des Racette, pendant plusieurs années.
En mai 1957, ils s’établissent sur une ferme au 94 rang de la Rivière Sud à Saint-Esprit. Chez Camille, ils étaient agriculteurs de père en fils; enrichi d’une technique agricole, il pouvait diriger une ferme, secondé de son épouse.
.Ils ont débuté très modestement avec quelques vaches, porcs et volailles. Durant la période hivernale, Camille travaillait à l’extérieur pour boucler les besoins de la famille et le roulement de la ferme. Réjeanne était à la maison pour compléter les travaux journaliers et dans ses loisirs, elle faisait de l’artisanat.
Camille, aime voyager et il en a fait plusieurs pour satisfaire sa soif d’apprendre sur tous les pays. Il fait beaucoup de voyages de groupe dont le premier est la 1re Exposition internationale de l’agriculture à Paris. Sur la photo à gauche, on le voit lors d’un voyage au Maroc. Sa fille Céline, aime aussi les voyages. Réjeanne se dit heureuse chez elle, elle préfère les petits voyages à deux, en auto. Autrefois, les dimanches étaient pour les sorties avec les enfants.
Après la vente de la ferme, Camille est agent de sécurité de 1980 à 1998. Ce qui devait être un travail à temps partiel, en sera un à temps plein.
Réjeanne fait partie des Dames de Ste-Anne, mouvement des femmes mariées, ce qui donnait droit à une messe au décès, mouvement fermé depuis plus de dix ans. Elle assiste aux assemblées mensuelles de l’AFEAS, pendant environ 10 ans. Dévouée et généreuse de son temps, elle se joindra au groupe Entraide et Amitié, pour se consacrer auprès des personnes solitaires. Elle visite régulièrement les gens de la Résidence Lépine, va porter des cartes de fêtes elle-même; elle organise des fêtes comme la St-Valentin, le repas des fêtes, etc. Elle rejoint le groupe des bénévoles de la bibliothèque en 1986, le temps de transition entre l’ancienne bibliothèque et la nouvelle construction, madame Beaudoin lui donne une formation à l’hôtel de ville, endroit temporaire de la bibliothèque. Dernièrement, elle réussit à « s’informatiser » pour continuer même si elle doit y mettre plus de temps, un très beau défi pour elle. Elle est membre de l’Âge d’Or depuis une vingtaine d’années. Réjeanne et Camille aiment beaucoup les soupers bénéfices et ils ont fait les voyages aux Iles de la Madeleine, Labrador, Baie Georgienne. À l’Église, Réjeanne porte la croix lors de funérailles depuis plus de 15 ans.
Lors de l’année du bénévolat elle est honorée par la Lieutenant-Gouverneur, madame Lise Thibault. Elle fait aussi partie des personnes honorées par la Municipalité lors d’un brunch reconnaissance. Malgré son implication dans tous ces organismes, elle est toujours prête à aider sa famille. Son passe-temps favori est la lecture mais c’est à se demander si elle a le temps de lire car elle est comme une abeille, toujours à enjoliver sa maison, rendre des services, prendre ses marches, piquer une jasette, laisser un volume à une connaissance, etc…
Camille a été inspecteur agraire pour la Municipalité, et par la suite conseiller de 1970 à 1973. Il a été aussi dans le comité de sélection de l’OMH pendant treize ans, et quatre ou cinq ans dans le comité de surveillance à la caisse populaire.
Réjeanne et Camille tiennent à remercier tous les gens de Saint-Esprit de les avoir accueillis avec joie et attention même s'ils n’étaient pas natifs de la paroisse.
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Mme Véronique Guérard Roy
Mme Véronique Guérard Roy - Texte original de 2006
Véronique est née le 20 mars 1941 à Saint-Esprit. Elle est la fille de Lucette St-Jean et de Damase Guérard. Elle est l’aînée d’une famille de 4 enfants, deux frères, Réal et Daniel et une sœur, Paulette. Elle a eu une très belle enfance avec beaucoup de réunions familiales où se retrouvaient ses grands-parents St-Jean, les oncles, les tantes, les neveux, les nièces et aussi la famille Guérard. Elle garde un très beau souvenir de ses études primaires et secondaires au couvent Saint-Esprit. Elle dit avoir beaucoup aimé ce temps-là.
Elle travaille à Montréal au gouvernement provincial, au ministère de la jeunesse. Elle rencontre Roland Roy natif de Québec, en visite chez sa tante à Montréal. Deux ans plus tard, le mariage a lieu à Saint-Esprit, le 22 septembre 1962. Pour ce couple ce sera : « Qui prend femme prend pays ». De cette union, naîtront 3 enfants, Sylvain en 1963, Nathalie en 1967 et Chantale en 1969.
Leur premier logement est à Montréal, puis ils reviennent à Saint-Esprit sur la rue de l’Auberge. Ils achètent une maison sur la rue Roger et y demeurent plusieurs années. Roland est déjà recycleur, sur le chemin Saint-Jacques à Crabtree, lorsqu’il décide de faire construire un garage dans le rang des Continuations à Saint-Esprit, afin d’y installer son commerce.
Comme il n’y avait que des érablières dans ce rang en 1972 et qu’Hydro-Québec ne veut pas installer l’électricité gratuitement pour un garage, Véronique et Roland décident de se faire construire une maison qui sera la première de ce rang, afin qu’Hydro-Québec accepte de leur fournir l’électricité moyennant un fort paiement.
L’inauguration du garage se fait en 1974 par monsieur le curé Boisjolie. Véronique est la collaboratrice de Roland dans cette entreprise familiale. Elle fait la comptabilité et verra à approvisionner le commerce en faisant les achats nécessaires. Sylvain prend la relève de ce commerce; « Auto Démolition & Recyclage Roy Ltée ». Véronique l’aide au début puis se retire. Nathalie s’implique à la fonderie. Une phrase qu’elle répétera : « Souvent ce n’est pas en arrière mais à côté de chaque homme qui réussit, qu’il y a une femme ».
Aujourd’hui, si elle a de la facilité à exprimer ses opinions et aussi à les partager tout en respectant celles des autres, c’est grâce à l’AFEAS de Saint-Esprit. Elle s’y impliquera comme conseillère et sera présidente, trois ans. Elle fera aussi partie du comité d’École et du comité de confirmation.
Quant à l’Âge d’Or, elle y est entrée à 46 ans car son conjoint en avait 55. Ayant seulement une carte « conjoint », elle n’avait aucun droit de vote ni de parole (difficile pour elle). Même si on lui proposait le poste de secrétaire, elle ne pouvait y accéder vu son âge. À 50 ans, elle fait partie du conseil d’administration et en 1992 elle est nommée secrétaire. Et depuis quatorze ans, elle rédige les procès-verbaux de sa belle écriture. Jusqu’à dernièrement, les membres du conseil préparaient des repas maison, faisaient la mise en place de la salle et la vaisselle. Elle croit fermement qu’elle a reçu beaucoup plus que ce qu’elle a pu donner durant toutes ces années.
Véronique vit entourée de deux de ses enfants, Nathalie et Sylvain. Chantale demeure à St-Lin-Laurentides. Sa porte est toujours ouverte à ses enfants et aussi à ses petits-enfants, Isabelle, Alexandre, Sabrina, Jeremy, Zachary, Jo-Anie et Francis. Ses petits enfants qui habitent dans la maison bi-familiale, viennent souvent dire un bonjour à la visite et laissent de beaux sourires en partant.
Ses passe-temps sont la lecture, la couture, le bricolage, la céramique, la bonne bouffe et recevoir parents et amis. Elle n’est pas une solitaire, elle se sent bien autant avec les adultes qu’avec les enfants. Toujours accueillante, elle aime partager de bons moments avec tout son monde.
Une pensée qui lui ressemble : « J’ai décidé d’être heureuse et de profiter au maximum de chaque moment que je passe parce que c’est bon pour ma santé ».
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Mme Florence Mailhot et M. Maurice Pellerin
Mme Florence Mailhot et M. Maurice Pellerin - Texte original de 2006
Premier jour de l’hiver 1932, à Ste-Julienne, une petite fille voit le jour. On lui donna le joli nom de Florence. Est-ce pour oublier la grisaille de l’hiver qu’on lui donna le nom de la plus belle ville d’Italie, qui sait ?… pour ses enfants, ce nom est synonyme d’amour et de tendresse. Florence est la 4e d’une famille de 11 enfants vivants. Ayant perdu sa mère à l’âge de 17 ans, elle apprend très tôt à s’occuper de ses jeunes frères et sœurs. Elle est la fille de Henry Mailhot et de Antoinette Vigneault de Ste-Julienne. Son enfance est remplie de beaux souvenirs. Elle a fait ses études chez les religieuses St-Cœur de Jésus et de Marie. Ayant toujours désiré être « maîtresse d’école » comme sa mère, c’est à l’École Normale de Joliette qu’elle complètera ses études en 1950. Elle enseigna 4 ans à l’école du village de Ste-Julienne.
Maurice est né le 2 novembre 1932 à Saint-Esprit. Il est le fils de Hormidas Pellerin, cultivateur et de Béatrice Rocheleau. Il est le 2e d’une famille de 6 enfants. Il participe avec ses frères et sœurs aux travaux de la ferme. Il fait ses études primaires et secondaires à Saint-Esprit et deux ans à l’École d’Agriculture de St-Barthélémy.
C’est le 15 mai 1954 que Florence et Maurice s’unissent devant Dieu et les hommes en l’église de Ste-Julienne. Ce jour-là, parents et amis fêtent le bonheur des nouveaux époux au sous-sol de l’École Dominique-Savio de Saint-Esprit. C’est dans cette institution que Florence enseignera plusieurs années…
Les années 1954 à 1964 se sont couronnées par la naissance de 5 enfants. Daniel, l’aîné, diplômé des H.E.C. fait carrière comme gérant dans une multinationale. Jean-Claude, résidant de Saint-Esprit, est gérant dans une succursale de la Compagnie Ultramar. Christian, diplômé en génie civil, supervise les travaux publics à la Ville de St-Bruno. Francine, résidante de Saint-Esprit, est agente aux Entreprises et services financiers à la Caisse Populaire de Saint-Esprit. Guylaine est enseignante à l’École Sir Wilfrid Laurier de Saint-Lin-Laurentides, sa fille Valérie, se dirige elle aussi dans l’enseignement, telle grand-mère, telle mère, telle fille…
Malgré certains préjugés des années 60 concernant les femmes mariées sur le marché du travail, Florence décide de retourner à l’enseignement. Pendant 37 ans dont 30 à Saint-Esprit. Plusieurs enfants de la région s’assiéront dans sa classe. Ne négligeant pas sa famille, elle mène de front son travail et la bonne marche de la maisonnée. Ce fût possible grâce au soutien de Maurice, grand-maman Béatrice et deux bonnes gardiennes dont elle garde toute sa reconnaissance : Pierrette Vézina et Aline Racette.
Maurice se retrouve dans la construction même si sa formation familiale et professionnelle l’orientait en agriculture. Adroit, vaillant et consciencieux, il ne chôme guère. Par moment, il mène deux ouvrages à la fois, la construction le jour, travaux sur la ferme le soir et les fins de semaine, en plus de voir aux besoins de la famille. Parents et amis savent qu’il est toujours prêt à rendre service. Au début des années 70, il devient employé de GM de Ste-Thérèse. Étant un homme actif et socialement engagé, il occupe plusieurs postes au sein de notre communauté. Administrateur à la Commission de crédit à la Caisse Populaire de 1971 à 1986, conseiller municipal de 1982 à 1992 marguillier de 1982 à 1985, 1993 à 1999 administrateur au C.L.S.C., et de 1987 à 2002, membre du conseil de l’Âge d’Or, etc… Il fait partie de plusieurs comités dont celui de la Police Provinciale 95-98, comité fondateur de la Commission de Transport Montcalm.
Malgré leurs occupations professionnelles, Maurice et Florence sont toujours disponibles pour leurs familles respectives et amis. La porte est toujours ouverte pour partager un bon repas ou simplement pour le plaisir de se rencontrer. Pendant leurs vacances, ils ont visité les lieux historiques du Québec, de l’Ontario et des Maritimes, soit avec les enfants ou des amis. Plus tard, à la retraite, ils feront plusieurs voyages en Europe et aux Etats-Unis, car ils considèrent que c’est un bon moyen de connaître les gens d’ailleurs de compléter leurs connaissances et apprécier leur chez soi.
Dans les années 1990, l’heure de la retraite ayant sonné, ils veulent rester actifs au sein de la communauté en faisant du bénévolat. Florence, membre de l’AFEAS depuis plusieurs années, est élue présidente en 1989, elle y restera pendant 9 ans. Avec l’aide de son conseil, elles mettront sur pieds des cours d’artisanat, peinture, etc.., expositions et organisent plusieurs voyages. Elle œuvre dans le groupe Entraide et Amitié depuis sa fondation, aidant les gens qui souffrent de solitude. Elle est bénévole à la bibliothèque Alice Parizeau (elle est heureuse de signaler que sa petite fille Catherine, l’ayant accompagnée comme bénévole à la bibliothèque depuis l’âge de 9 ans, travaille aujourd’hui à la grande Bibliothèque Nationale de Montréal.) Florence fait aussi partie de la chorale paroissiale depuis une dizaine d’années. Elle fait partie des retraités de l’Enseignement. Maurice choisit une retraite active. Il est porteur pour la Coopérative Funéraire de Montcalm. Il fait du transport pour le Regroupement Bénévole de Montcalm. Dans ses temps libres, il aime bien jouer au golf, à la pétanque ou une partie de cartes avec ses amis de l’Âge d’Or, sans oublier l’entretien de ses deux jardins… Au fil des ans, la famille Pellerin s’est enrichie de 11 petits-enfants qui font la joie de leurs grands-parents. Si les bâtisseurs passent par la jeunesse, ils pensent qu’ils ont fait leur part.
Étant citoyens de Saint-Esprit, ils remercient tous ceux qui leur ont fait confiance et sont très heureux d’avoir participé à la vie de leur paroisse.
Le train de la vie poursuit son chemin, car vieillir c’est vivre longtemps en gardant dans son cœur le secret de la jeunesse.
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M. Claude Lebrun
M. Claude Lebrun - Texte original de 2006
Claude est né le 18 juin 1944. Il est le fils aîné d’Adélard Lebrun et de Marie-Ange Riopel. Il a deux frères, Gilles (décédé) et Daniel (à sa retraite). Il fait sa première année du primaire à la petite école du village qui était au coin de la rue St-Isidore et Grégoire. La bâtisse est maintenant déménagée sur la rue Grégoire (aujourd’hui Gilles Beauséjour), puis il va à l’école Dominique-Savio.
Il fait son cours classique au collège Notre-Dame des Servites à Ayersclif dans les Cantons de l’Est. Claude aime le hockey, sport qu’il pratique quatre fois/semaine dans la ligue inter-collégiale. Il prend des cours de perfectionnement : en administration alimentaire, en gestion administrative, en gestion de viandes, de fruits et de légumes.
En 1969, il s’associe pour acheter le marché d’alimentation qui a appartenu à Normand Lafortune, dans les années 50, puis à Clément Marois jusqu'en 1969. En 1975, il achète la part de son associé. En 1986, lors d’un concours d’AXEP, Michel Forget, est l’un des invités au magasin. En 1988, c’est la reconstruction d’un nouveau marché d’alimentation, qu’il a opéré jusqu’en 2001 où il a vendu à son fils, Mario. Claude a toujours travaillé dans le domaine alimentaire.
Marié en 1972, à Monique Vézina, deux enfants naîtront de cette union, Mario et Yves. Mario prend la relève du commerce et Yves est conducteur de poids lourds depuis les années 2000. Mario a trois filles : Noémie, Béatrice et Mariane. Yves a deux garçons : Jonathan et Jérémie.
Claude demeure dans la maison familiale que son père a achetée en 1940. Cette maison a été déménagée de la rue Euclide à la rue Principale. Il y avait de grandes fêtes chez le grand-père Riopel, surtout au Jour de l’An. Sa maman, qui était petite, avait beaucoup de caractère, une santé de fer, elle est décédée en 1993, à l’âge de 87 ans, peu après s’être cassé une hanche. Son papa, est autoritaire, menuisier de finition. Son papa fait ses débuts à Saint-Esprit au Moulin à scie de Roger Tremblay, il est dans ceux qui bâtissent la Meunerie coopérative de Saint-Esprit, il y travaille et puis va travailler pour les Sœurs de la Providence à Montréal.
L’implication de Claude dans la société est grande. Il est trésorier de la chambre de commerce de Saint-Esprit dans les années 60. Il est trésorier et Grand Chevalier de Colomb dans les années 70 et 80. Cet organisme fermera dans le début des années 90. Il est membre du Club Richelieu dans les années 80, club social pour les hommes d’affaires. Lors des soupers, ils se donnent des amendes entre eux (ex : la cravate est obligatoire et si tu ne l’as pas tu as une amende de 25 sous). Tous ces petits montants accumulés sont versés pour les jeunes que ce soit le Club de boxe ou autres organisations paroissiales. Dans les années 60 et 70, il est membre du comité du Carnaval et sa responsabilité est d’organiser les soirées du vendredi soir. Ses soirées spectacles ont reçu Les Bélairs, Paolo Noël, Christine Chartrand et bien d’autres. Lors de ces soirées, il en profite pour s’amuser et danser. Il est dans le conseil d’administration pour la fondation de la Maison des Jeunes de Saint-Esprit. Il travaille sur les dossiers suivants : l’achat de la maison, la charte et la planification pour que les jeunes s’amusent. Directeur du conseil administratif de l’OMH de Saint-Esprit depuis les années 90, il en est président depuis six ans.
Claude est maintenant en semi-retraite, il aide parfois au magasin et fait de menus travaux pour ses enfants. Dans ses loisirs, il fait de la bicyclette, sur les pistes cyclables et joue au golf à l’occasion. Il aime la lecture et le cinéma, sa préférence va pour les films québécois.
Grand-papa est heureux de garder ses petits-fils et prend plaisir à jouer avec eux ce qu’il ne s’était pas permis avec ses fils.
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Mme Hermance Perreault et M. Marcel Duval
Mme Hermance Perreault et M. Marcel Duval - Texte original de 2006
Hermance est née le 5 avril 1946 à Saint-Esprit. Deuxième d’une famille de seize enfants. Fille de Madeleine Forest et de Donatien Perreault. Elle fait son primaire à l’école Thérèse-Martin et son secondaire de la 7e à la 11e année au couvent de Saint-Esprit. Elle sera pensionnaire 2 ans à l’institut familial de Saint-Jacques et 2 ans à l’institut Cardinal Léger à Montréal afin d’obtenir un brevet A en enseignement. Hermance enseigne au niveau secondaire en 1967-1968 seulement.
Marcel, fils d’Arthur Duval et Cécile Allaire, est né le 7 septembre 1940 dans le rang Côte Saint-Louis à Saint-Esprit, il est le 3e d’une famille de 6 enfants. Il fait son primaire à l’école du rang. Il va au Séminaire un an et doit laisser à cause d’un accident. Diplômé de l’école moyenne d’agriculture de St-Barthélémy en 1959, il travaille sur la terre avec son père. Il fait partie de la J.R.C. (Jeunesse Rurale catholique) au local et au diocésain environ 4 ans.
Hermance et Marcel se marient le 29 juin 1968. Ils vont à l’Ile aux Coudres pour leur voyage de noces, sans réservation, ils réussissent quand même à y séjourner… Hermance, dès ses premières années de mariage, devient membre de l’AFEAS où elle sera directrice en charge du volet éducation, pour environ 5 ans ; ce qui l’implique à trouver des sujets éducatifs et en faire des conférences. Elle est secrétaire au Conseil de surveillance à la Caisse Populaire de 1973 à 1981. Secrétaire au Conseil d’administration de la Caisse de 1982 à 1988. De 1977 à 1982, elle est secrétaire au Syndicat Montcalm de l’UPA.
En 1983, elle est secrétaire du Comité des Fêtes du 175e anniversaire de la paroisse de Saint-Esprit. Depuis 2005, elle est marguillière et secrétaire d’assemblée au Conseil de la Fabrique. Hermance a fait partie de la chorale populaire « Les Voix du Cœur » de 1984 à 1988 et fait partie de la chorale de l’église Saint-Esprit depuis 1998.
Hermance est maman de 2 enfants, Stéphane 36 ans et Élyse 33 ans. Ils sont tout ce qu’elle dit avoir de plus précieux. Grand-mère de 2 beaux petits-enfants, Anthony et Laury qui la comblent de bonheur.
Depuis 1994, Marcel et son fils Stéphane se sont associés pour former la Ferme maréchère M & S Duval. En 1996, ils font encan afin de vendre les animaux et tout ce qui s’y rattache pour se consacrer seulement à la production de légumes. En 1998, ils achètent la terre voisine, soit celle de Clément Allard où Stéphane s’installera avec sa conjointe, Tanya Bouchard. Quant à Élyse, elle s’établit elle aussi en 1998, à Saint-Lin-Laurentides, avec son conjoint Éric Martin. Elle y opère un salon de coiffure dans son sous-sol.
Marcel a été membre de l’UCC (Union Catholique des Cultivateurs). Il en a été d’ailleurs président lors de la mutation de celle-ci pour l’UPA. Il a été conseiller municipal de 1978 à 1981. Il a été aussi administrateur à la Coopérative agricole de Montcalm pendant 11 ans et marguillier à la Fabrique de Saint-Esprit 3 ans.
La retraite, pas encore…, étant très impliqués tous les deux dans le travail à la ferme, c’est-à-dire les récoltes et la préparation des légumes pour la vente et ce, presque à l’année. Fiers de ce qu’ils ont accompli depuis 38 ans, leur souhait est d’avoir la santé afin de continuer à aider leurs enfants lorsqu’ils auront besoin d’eux.
Les hobbys d’Hermance sont de fleurir l’extérieur de la maison et tout au long de l’année s’occuper de son petit jardin botanique à l’intérieur de celle-ci.
Marcel, quant à lui, aime faire des mots croisés, cuisiner des potages aux légumes, sans oublier de bons gros déjeuners, une de ses spécialités.
Hermance et Marcel aiment faire des voyages culturels organisés où on y visite des endroits rattachés à l’agriculture. Leur soif de connaître ce qui se passe ailleurs est immense. La Californie en 1993, le Maroc en 1998, l’Ouest Canadien en 2002 et la Gaspésie en 2003 ne sont que quelques destinations parmi tant d’autres… Leur habitude d’un voyage annuel en groupe reste dans leurs projets.
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Mme Madeleine Hébert Sirard
Mme Madeleine Hébert Sirard - Texte original de 2006
Le 24 septembre 1929 à l’Épiphanie, Alexina Dufort, native de St-Paul-l’Ermite (aujourd’hui Legardeur) et Charles Hébert de Saint-Calixte, sont les heureux parents d’une petite fille. On lui donne le nom de Madeleine.
Papa est conducteur de locomotives. Maman s’occupe de la maisonnée qui compte trois filles, Yvette, Claire, Madeleine et un garçon, Léo, né d’un premier mariage. Madeleine commence ses études chez les Sœurs Jésus-Marie, à l’Épiphanie. Le 29 septembre 1940, ses parents déménagent dans le rang Rivière Nord à Saint-Esprit. Elle termine ses études à la petite école du rang. Elle travaille sur la terre familiale et vers 16 ans, dans les maisons privées, sept jours semaine. Elle travaille à Montréal durant trois mois aux biscuits Viau mais la rentabilité la ramène à la campagne.
Elle rencontre, Gilles Sirard, lors d’un 15e anniversaire de mariage, chez son voisin de terre. Gilles a deux frères, Florent et Léon. Gilles et Madeleine se fréquentent un peu plus d’un an avant de penser à se marier. Les parents de Madeleine déménagent, au village sur la rue Montcalm, le 4 août 1951. Le mariage a lieu le 25 août à Saint-Esprit. Ils font un court voyage de noces à Plattsburg car l’état de santé du père de Madeleine, Charles Hébert, est précaire. Il décède cette même année à l’âge de 58 ans.
Trois enfants naissent de cette union : Michel en 1952, Claudine en 1955 et Sylvain en 1958. Trois petits-enfants s’ajouteront à cette belle-famille : Anick, Caroline et Alexandre. Le jeune couple habite dans le logement au-dessus des parents de Gilles pendant 23 ans. En 1974, suite au décès de la mère de Gilles, ils déménagent au 1er étage, de la rue des Érables, et elle y demeure encore.
Gilles travaille à la Meunerie Édouard Henri pendant 14 ans. Puis, comme son père, il se tourne vers l’élevage des visons. Chez les Sirard de Saint-Esprit, l’élevage du vison c’est avant tout une affaire de famille, qui se transmet de père en fils. C’est en 1932 que le grand-père Sirard décide de partir un élevage de visons qu’il conservera pendant 25 ans avant de remettre l’affaire entre les mains de son fils en 1957. Gilles en a fait une entreprise importante qu’il exploite avec son fils Michel et sa femme. Il est présent aux réunions, congrès et tout ce qui concerne les visons. Il est toujours disponible pour rendre service à un autre éleveur, à faire des corvées. Il fait partie des Chevaliers de Colomb. Gilles est aussi pompier volontaire à Saint-Esprit, pendant 10 ans, de 1973 à 1983. Il joue à la balle à Saint-Esprit et au hockey. Il aime surtout les sports à la télévision. Un homme actif jusqu’à son décès en 1998.
En 1954, Madeleine est une des 54 membres de U.C.F, qui change pour U.C.F.R, qui aura plus de 200 membres. Elle fait partie du comité de réception pour les funérailles. Elle en est la directrice de 1975 à 1983, elle se sentait utile et aimait cela. Cet organisme se prénomme A.F.E.A.S. depuis 1983. Elle est aussi Filles d’Isabelle sans toutefois n’y être pas trop présente. Elle a fait des courtes-pointes avec sa maman. Elle a 3 métiers à tisser qu’elle a remisé. Aujourd’hui, un tapis sur corde est commencé et elle lit la biographie de Jannette Bertrand. Elle affectionne les romans, biographies et les courts voyages en auto. Elle a fait des voyages avec Gilles et des amies dans les Iles et un peu partout au Québec. De petits voyages non planifiés et surtout dans la ville de Québec lui procurent beaucoup de joies. Depuis qu’elle conduit l’auto et vivant dans un milieu de personnes âgées, elle emmenait jusqu’à cinq et même six personnes à la fois dans les hôpitaux de Montréal et chez les médecins. L’an passé, elle a fait plus de 520 km lors d’un court voyage d’une journée à Thedford-Mines. Elle aide encore le matin à soigner les visons. Aujourd’hui, elle se compte chanceuse de conduire encore. Dernièrement, elle est allée à Montréal, rendre visite à sa sœur Yvette, qui se soigne à la suite d'une mauvaise chute.
Pendant dix ans, elle recevait les téléphones de nuit lorsqu’il y avait un feu dans la Municipalité ou les paroisses avoisinantes. Elle devait se rendre à l’hôtel de ville pour actionner la sirène et faire des appels aux pompiers volontaires. Elle avait 3 pompiers dans la maison, son mari et ses 2 fils. Elle lavait même les mitaines des pompiers et les réparait. Tout cela gratuitement. Elle a reçu des formations, ambulances St-Jean, etc….
Elle voit sa retraite à voyager dans le Canada. Elle se dit toujours prête à partir.
Une femme sage avec des yeux pétillants de joies de vivre !
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Mme Pierrette Beaudoin et M. René Rivest
Mme Pierrette Beaudoin et M. René Rivest - Texte original 2006
Le 22 février 1937, Yvonne Auger, native de Saint-Lin, donne naissance à une petite fille qu’elle prénomme Pierrette. La famille Beaudoin compte quatre garçons et deux filles. Le papa Didier, et son frère Wilfrid, sont propriétaires du magasin général de Saint-Esprit. Pierrette fait ses études au couvent de Saint-Esprit et travaille au magasin de son oncle. Dans ses loisirs, elle patine et fait de la couture. Elle rencontre René au restaurant du village. Ils sortent ensemble pendant quatre ans avant de se marier le 3 octobre 1959. La journée du mariage est nuageuse, mais le soleil est au rendez-vous lors de leur voyage de noces au Lac St-Jean.
Le 2 septembre 1932 est né René, fils d’Édouard Rivest et de Laurette Lafortune de Saint-Roch-de-l’Achigan. Cette famille compte trois garçons et quatre filles. Il est le petit-fils d’Avila Rivest. Pendant huit années, René fait ses études à l’école du village. Il va ensuite un an à l’école commerciale de Berthier. Il travaille sur la terre pendant un an et continue ses études à l’école d’agriculture de St-Barthélémy. René cultive du tabac à cigares, élève des porcs, des vaches et des poules. Il dirige deux sucreries familiales dans le rang des Continuations qui comptent plus de 4 500 entailles à la chaudière. Pierrette fait les produits de l’érable. René, très habile de ses mains, fabrique, entre autres, les raquettes pour la cabane.
À trente ans, René fait de l’arthrite avancée. Il se voit dans l’obligation de louer sa terre. Il vend ses vaches et autres animaux car sa ferme qui est située dans le village est passée de zone verte à blanche. L’achat d’une maison près de l’épicerie Lebrun permet le développement des rues Rivest et Avila. René est dans le conseil municipal de novembre 1970 à 1974. À cette période, les réunions du conseil se font à l’école. René est dans les négociations à Québec pour les études de l’installation de l’aqueduc. Il est concierge à l’école de 1971 à 1997. Pendant ses 26 années, les enfants lui sont très attachés. Il s’occupe bénévolement du montage, de l’arrosage et de la surveillance de la patinoire du village. Il est aussi pompier volontaire pendant de nombreuses années.
Autrefois, leur maison de la rue Montcalm était en pierre ; elle a abrité trois ou quatre générations de Rivest. Elle a été rebâtie en 1910. La caisse populaire y établit ses locaux dans les années 40 pendant un peu plus de vingt ans. Solange, Gilles et surtout maman travaillent à la caisse. Papa est le gérant, tout en étant cultivateur. Le bureau d’immatriculation y sera pendant quatre ans. En 1963, c’est la Coopérative funéraire de Montcalm qui occupe le premier étage. En 1989, Pierrette et René réaménagent le deuxième étage afin de s’y installer.
Deux enfants naissent de leur union : André, le 29 août 1960 et Josée, le 27 février 1963. André est illustrateur et graphiste au journal La Presse. Il a étudié au Cégep de Rivière-du-Loup en graphisme et en publicité à l’Université de Montréal. De plus, il a illustré trois albums jeunesse. À deux reprises, il a été finaliste pour le prix de meilleur designer de journaux au Canadian National Newspaper Award. Il a aussi obtenu de nombreux prix de design international à la Society for News Design. André et sa conjointe, Sylvie Canal, ont deux garçons : Nathan, un sportif, et Félix, malheureusement atteint de paralysie cérébrale. Pierrette est d’une aide précieuse pour eux. Elle garde le petit Félix et l’amène en ergothérapie, physiothérapie et orthophonie pendant plusieurs années.
Josée vit à Toronto. Elle a un garçon de trois ans, Sasha. Elle est professeure en psychologie à l’Université York. Elle est aussi neuropsychologue à l’hôpital Baycrest. Elle a fait son doctorat à l’Université de Harvard à Boston. Elle fait des consultations psychologiques et de la recherche auprès d’individus souffrant de dommages cérébraux. Entre autres, elle fait des évaluations de gens atteints d’Alzheimer.
Pierrette va à Toronto pour visiter sa fille et garder Sasha pour des périodes prolongées. René s’y rend pour un court temps et revient à Saint-Esprit.
Pierrette a travaillé comme couturière chez Beaudoin et Major la semaine, et au restaurant la fin de semaine. Elle a fait les crêpes à la cabane C. Grégoire environ pendant treize ans. Elle aime danser, lire, coudre et tricoter. Elle adore cuisiner, encore aujourd’hui elle ne ferait que ça, dit-elle. Elle est membre de l’AFEAS, trésorière et en charge du comité de réception depuis plusieurs années. Pierrette et René ont beaucoup voyagé : l’Europe, l’Ouest Canadien, l’Écosse, le Portugal, l’Espagne et la Baie James ne sont que quelques destinations. Maintenant, ils privilégient les voyages annuels organisés. René s’occupe de son jardin, et fait du ski de fond. Très habile dans presque tout ce qu’il touche de ses mains, il construit un cabanon agencé à la maison de son fils. Il est un « patenteux » il fait de tout avec un rien. Il aime faire plaisir aux enfants. La sucrerie occupe encore une partie de son temps. Un nouveau développement domiciliaire en continuité de la rue Avila est en cours. Il a cédé deux terrains à la Municipalité pour construire le parc Desjardins. En plus, il a donné les arbres afin de faire de l’ombre aux jeunes enfants.
De la visite lors de l’entrevue : Un beau jeune homme, Félix, tellement attachant et leur bru, Sylvie Canal, qui les décrit par ces quelques mots : Pierrette : altruisme sans bornes et René : respect de la personne.
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Mme Marguerite Boivin et M. Jacques Lespérance
Mme Marguerite Boivin et M. Jacques Lespérance - Texte original 2006
À Saint-Jacques, le 2 avril 1938, est né Marguerite Boivin. Fille de Henricia Henricia Lafontaine et de Raoul Boivin, tous les deux sont natifs de Saint-Jacques. Une famille composée de cinq enfants : Mariette, Marguerite, Eugène, Raymonde et René. Marguerite fait ses études chez les Sœurs Sainte-Anne au couvent de Saint-Jacques. Après ses études, Marguerite travaille dans les manufactures de couture à Saint-Jacques.
Jacques Lespérance est né le trente janvier 1935 à Saint-Esprit. Il est le fils de Rosanna Courcelles de Saint-Esprit et de Alexis Lespérance de Chertsey. Son père s’est marié en première noce d’ou naissent trois enfants : Albert, Régina et Cécile. Après le décès de sa femme, il épouse sa belle-sœur en deuxième noce.
Sept enfants s’ajoutent : Maurice, Paul-Émile, Rita, Gaston, Guy, Jacques et Jacqueline. Jacques fait ses études à l’École du village puis au Collège à Laval des Rapides. Il est servant de messes à l’église de Saint-Esprit. Dès seize ans, il va travailler à la boulangerie Excel pendant huit mois. Il huilait les machines et s’occupait de cuire les pains hot-dog, hamburger et les vapeurs. Un travail qui s’effectuait de 16h00 à 02h00 du matin. En 1952, la nostalgie du bois le ramène à la campagne. Une folie de jeunesse car son salaire de 165$/semaine passe à 35$ seulement. Puis il travaille trois ans dans la construction afin de passer le test pour obtenir sa carte de menuisier. Il est un passionné des voitures et joue au baseball. Jacques a sa première voiture à vingt-et-un an.
Marguerite et Jacques se rencontrent lors d’une sortie au cinéma. Ils se fréquentent pendant deux ans. Le mariage est célébré le 27 février 1960. L’avant-veille du mariage, une grosse tempête fait rage et plusieurs routes de campagne sont fermées. Madame Lespérance qui a fait le gâteau de mariage et ceux qui vont le porter chez sa nouvelle bru la veille du mariage, doivent faire un détour par Sainte-Julienne pour se rendre à Saint-Jacques. Les routes sont réouvertes et le soleil est au rendez-vous le jour du mariage. Le voyage de noces est à Mont-Laurier. A leur retour, comme ils n’avaient pas de voiture, et qu’il faisait un très beau soleil, ils ont marché de St-Lin à Saint-Esprit. Pendant un an, ils cohabitent sur la rue Principale, chez madame Lespérance, veuve depuis janvier de la même année. Puis Jacques, sa mère et son frère, louent une terre à Saint-Alexis pendant un an pour y cultiver du tabac. Ils reviennent sur la rue Montcalm à Saint-Esprit. Jacques reprend son métier en menuiserie. Il travaille à Montréal et contracte lui-même pour de la rénovation et construction de maison.
Quatre enfants naissent de cette union : Serge en 1961, Claire en 1962, Hughette en 1965 et Manon en 1966. En 1969, le couple achète un champ cultivé de la rue Montcalm. Jacques y construit leur maison. Ils y apportent des améliorations : enlèvent le mur du salon, changent l’escalier de place, cela donne plus de visibilité et d’accessibilité. En 1963, ils construisent leur chalet où tous les vendredis soir, la famille se rend. À tous les étés, ils font un voyage pendant les vacances de la construction.
Serge, l’aîné de la famille, décède en 1988, à l’âge de 27 ans. Leur fille Claire, maman de Samuel et Marie-Ève, demeure à Chateauguay. Elle travaille au CLSC de Terrebonne. Elle a fait sa robe de mariée et des habits de clown. Hughette, maman de Kassandra et Carol-Anne, fait ses études en arts plastiques au CEGEP. Elle demeure à Joliette et travaille en garderie. Manon, maman de Roxanne et Sylvianne, demeure à Longeuil et travaille dans une papeterie.
Marguerite, une femme qui est bien dans son foyer. Elle fait du tricot et de la couture : le linge pour ses enfants, les rideaux et les réparations. Elle aime s’occuper de son jardin et cuisiner. Ils cultivent des fraises qui sont vendues dans un kiosque puis ce sera un simple jardin pour l’abandonner afin de profiter pleinement de la vie de retraité. Marguerite est membre de l’Âge d’Or avec son mari. Des voyages, en Gaspésie, Niagara Fall, Canada Wonderland et le Nouveau-Brunswick ne sont que quelques destinations qu’ils ont choisies. Au début les voyages se faisaient en tente-roulotte et puis en roulotte. Avec ou sans les enfants, ils font leur voyage annuel, sans compter les festivals. Plus jeune, Jacques aimait la chasse au chevreuil et la pêche à Clova. Dès 1976, Jacques est dans le conseil des Chevaliers de Colomb à Saint-Esprit, puis à sa fermeture il se joint au conseil de Ste-Julienne. Jacques, sensible au besoin des autres, est généreux pour les associations. Il a reçu un certificat de reconnaissance pour son dévouement. Membre actif des Chevaliers de Colomb de Ste-Julienne, il passe la guignolée avec les cadets afin d’amasser des fonds pour les jeunes. Vers la fin des années 90, Jacques est marguillier. En 2002, il est dans les bénévoles honorés par la municipalité.
Maintenant à leur retraite, Marguerite et Jacques font de la bicyclette. Jacques est devenu un adepte de ce sport et en fait régulièrement. La danse dans les festivals Western et la musique sont choses courantes. Jacques joue de la musique à bouche, de l’accordéon. Il est membre actif de l’Âge d’Or : joueur de cartes, baseball poche, pétanque. A cinq reprises, il est médaillé aux Jeux du 3e Âge dans la catégorie lancer de fer. Jacques aime aussi cuisiner. Les fleurs ont remplacé le jardin. Il fait du bois de foyer pour passer le temps. Il fait régulièrement la collecte dominicale à l’église, le dimanche.
Jacques est un homme disponible au besoin. Marguerite est l’âme douce et accueillante de la maison. Tous les deux aiment la vie. Ils prennent le temps de vivre et font attention à leur santé afin de voyager encore avec les enfants ou simplement tous les deux.
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Mme Madeleine Latendresse
Mme Madeleine Latendresse - Texte original de 2006
Au 215 du rang de la Côte Saint-Louis, le 27 décembre 1927, Marie Estelle Bourque et Léopold Latendresse, deviennent les heureux parents d’une belle petite fille, que l’on prénomme Madeleine. Douze ans plus tard, une autre petite fille est née, Marcelle.
Marie Estelle, native de la rue Montcalm à Saint-Esprit, est fille unique. Léopold, natif de la Côte Saint-Louis, est entouré de neuf sœurs.
Madeleine est élevée sur la terre familiale. Elle va à l’école du rang qui est située à trois milles de chez elle. Elle s’y rend à pied l’été, seule pour la moitié du chemin, et l’hiver en traîneau à chiens. Elle aide ses parents sur la ferme. Son père cultive entre autres choses du tabac, élève des chevaux et des vaches. En 1939, la ferme est vendue et son père fait l’achat d’un magasin au 65 rue Principale, qui devient le Magasin Latendresse. Madeleine poursuit ses études au couvent du village. Elle fait aussi son cours commercial en anglais à Joliette, chez les sœurs « Les Dames de la Congrégation ». Elle termine l’école en 1945, tout en aidant ses parents au magasin. Peu de loisirs car elle travaille beaucoup.
Madeleine a son permis de conduire dès 16 ans et c’est elle qui va prendre les commandes aux maisons des villages voisins : Saint-Roch, Sainte-Julienne et Saint-Esprit. Elle se rend à Montréal afin de s’approvisionner pour toutes ces commandes. Il faut dire qu’à cette période, la farine, le sucre et les pois se vendaient aux 100 livres. Donc c’était de grosses commandes qu’elle livrait dans ces foyers. Entre-temps, elle suit une formation de boucher. À la suite d'un accident de papa Léopold, le magasin est vendu. Il est racheté 17 mois plus tard. En février 1961, son père décède. Madeleine et sa mère s’occupent du magasin. Afin d’alléger leurs tâches, elles engagent un boucher mais pas facile pour celui-ci de recevoir des directives d’une jeune femme. Le magasin est vendu en décembre 1961.
Elles déménagent au 62 de la rue Principale; elles occupent le logement du deuxième étage. Ses tantes, les deux sœurs de son père, habitent le premier étage. Madeleine garde sa maman jusqu’à son décès le 9 septembre 1966. Une porte communicante relie les deux logements, ainsi elle peut rendre des services à ses tantes et veiller sur elles. Madeleine travaille pour le gouvernement. Elle y fait des enquêtes, des recherches mais jamais dans son village.
Madeleine a une bonne santé et est pleine d’énergie. Aussi en 1977, elle voit une annonce pour un casse-croûte à vendre, situé à l’intersection du rang Rivière Sud et Route 125. Elle en fait l’achat et l’opère pendant 18 ans. Elle travaille de 7h00 à 22h00 tous les jours d’avril à la mi-octobre. Un agrandissement est fait et elle engage même quelques employés, jusqu’en 1994, l’année qu’elle le vend.
Et c’est le début des voyages : Italie, Grèce, Thaïlande, Alaska, Tunisie pour n’en nommer que quelques-uns. Ces voyages sont presque toujours des voyages organisés. Elle est souvent accompagnée de sa sœur. Elle voyage aussi en voiture au Québec et aux États-Unis. Elle a aussi fait le Canada en six semaines. Elle aime conduire, aucune limite pour elle. La ville de Montréal n’a plus de secret pour cette conductrice. Sa dernière sortie avec sa sœur : voir tous les secrets de ce qui se passe sous les dessous avant la présentation du Cirque du Soleil. A l’Isle Ronde avec des amies : dégustation de vins, bonne bouffe et beaucoup de plaisirs.
En 1994, c’est aussi le bénévolat qui débute pour l’Association Entraide et Amitié. Elle fait du transport d’accompagnement pour le Regroupement Bénévoles de Montcalm et ce, presque à plein temps. Les hôpitaux de Montréal, elle les connaît par cœur. Même certains médecins et le personnel hospitalier la reconnaissent. Être accompagné de cette bénévole protectrice, est un baume pour la personne qui se rend à des examens. Madeleine sait les guider et même se renseigner pour eux afin de leur faciliter la vie. Lors de ces accompagnements, parfois très longs, elle lit surtout des romans. Elle est aussi membre de l’Âge d’Or.
Elle aime les cartes, les mots-mystères, la lecture des journaux. Sa nouvelle passion est l’ordinateur et ses jeux. Il ne faut surtout pas oublier les bons restaurants. À chacun de ses voyages, elle rapporte soit une belle assiette ou une pièce de collection. Elle a une grande collection d’épinglettes « pines » de divers pays, municipalités (en commençant par la nôtre) et de plusieurs endroits visités. Une belle présence dans ce foyer : le beau chat Cognac, maintenant âgé de 11 ans.
Madeleine a une vue superbe de sa fenêtre. Qui ne l’a pas vue à sa fenêtre d’où elle peut y observer l’église. L’hiver lorsque les arbres se sont dénudés sa vision du village est beaucoup plus grande. Une femme qui profite de la vie. Elle fait ce qu’elle doit faire, toujours en regardant en avant.
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Mme Anita Breault St-Jean
Mme Anita Breault St-Jean - Texte original de 2006
Anita Breault est née le 19 mai 1925 à Saint-Alexis. Fille de Germaine Grégoire de Saint-Ambroise et de Sinaï Breault de Rawdon. Anita est ondoyée à la maison et est baptisée le 22 mai sous le nom de Rose-Anita. Elle est d’une famille de huit enfants, six filles et deux garçons : Florio est beurrier, Georgette, est institutrice, Aurélia a soin des parents, Aurélien est prêtre, Claire est sœur Ste-Anne, Anita et Françoise sont institutrices, Yvette est sœur de la Congrégation Notre-Dame. Son père a une fromagerie à Saint-Ambroise puis une beurrerie à Saint-Alexis. Anita a seulement quatre ans lorsque son père décède. Cinq ans plus tard, sa mère se remarie et six enfants s’ajoutent à la famille. Deux autres enfants naissent de cette union : Mariette est institutrice puis écrivaine, Madeleine est infirmière. Anita va à l’école du rang à Saint-Alexis, jusqu’à l’âge de 16 ans. Elle poursuit ses études à l’École Normale à Joliette et obtient son Diplôme d’enseignante. Elle fait de la broderie et du tricot. Habile de ses doigts, elle fait sa robe de mariée et celle de sa sœur, Françoise. Elle cuisine mais elle aime mieux broder. C’est elle qui brode tous les sets de baptême. Elle fait même des nappes pour l’église sans compter les faux draps et oreillers brodées. Dans sa famille, ils ont de la facilité pour la couture, sans aucun cours de couture, elle confectionne le linge de ses enfants. Elle enseigne pendant sept ans, à Saint-Alexis (la même école où elle a fait ses études), deux ans à Saint-Émile (Entrelacs) et un an à Saint-Jacques. Elle rencontre Jean-Paul Saint-Jean en 1951 et le mariage est célébré le 26 septembre 1953. Ils font leur voyage de noces à Saint-Donat.
Jean-Paul cultive minutieusement sa terre dans le rang de la Fourche (aujourd’hui rang Montcalm) à Sainte-Julienne. Il élève des vaches et des porcs. Il n’engage pas : habile de ses mains, il pratique presque tous les métiers. Il fait quelques fois des travaux ménagers. Anita aide à la ferme et à la sucrerie familiale et fait de la suppléance pour les enfants à l’école. Les cartes entre amis font parties de leurs loisirs. À sa retraite, Jean-Paul, fait de la menuiserie. Il fabrique plein de belles choses dont des bancs et des horloges grand-père. De ce mariage naissent 3 enfants, une fille et deux garçons : Germaine le 18 septembre 1954 : elle décède à deux jours et demi, Louis, en 1956 : il est ingénieur et chef informaticien dans les hôpitaux de Montréal et Patrice en 1960 : il prend la relève de la ferme à l’âge de 18 ans. Il est marié à Johanne Clément depuis 24 ans, ils ont 3 enfants, Josianne, Gabriel et Christina.
Depuis environ seize ou dix-sept ans, Anita s’implique lors des fêtes de Noël du Club Optimiste, elle est la « grand-mère Noël ». Depuis dix-sept ans, elle est la mère Noël au Foyer Lépine. Sa complice, Odette Saint-André et elle, font des pièces de théâtre ensemble dont au Regroupement Bénévole de Montcalm. Elle est de celles qui prennent les cours : « Être à l’écoute » donné par le CLSC Montcalm, « Combattre le stress » et « savoir dire non ». Elle est dans le groupe de culture physique donné aux aînés. À la Maison des Jeunes, elle fait de la tire Ste-Catherine avec les jeunes. Elle se rend à l’école Dominique Savio et parle aux jeunes du passé, des fêtes d’antan. Elle est trésorière pour l’Âge d’Or, membre de l’AFEAS, bénévole à la Bibliothèque, elle est l’instigatrice de l’heure du conte. Elle fait la lecture à l’Église lors des célébrations et s’occupe maintenant de la musique. Elle est l’amie des jeunes, aussi l’appellent « Mémène » Elle répare souvent les vêtements gratuitement. Elle a pris sous son aile un couple du village, elle les soutient et les encourage. Elle héberge son fils.
Anita, une femme active, qui s’occupe de son plan d’eau, ses plantes intérieures et extérieures. Elle bricole, fait du tricot et de la peinture, elle a plusieurs aquarelles à son actif. Une passionnée de photos, elle collectionne aussi les cloches. Anita a beaucoup voyagé, le Québec, l’Ouest canadien, les Iles de la Madeleine, la Floride, l’Afrique ne sont que quelques destinations visitées. Elle garde des liens de rencontres de ses voyages. Son mari décède à l’âge de soixante-trois ans. Plusieurs années plus tard, comme seul son mari conduisait mais pas elle et étant seule, elle a pris un chauffeur pour se déplacer. Il devient son deuxième amour. Ils font des voyages ensembles pendant cinq à six ans. Puis un ami « un bon compagnon de vie » fait partie de sa vie. Un homme heureux qui apprécie les fêtes et réunions de familles. Il a toujours été bien reçu dans sa famille.
Qui n’a pas entendu une belle histoire de Anita.
Son cœur est resté attaché à la ferme du rang de la Fourche, la plus belle selon elle !
Son dicton : Vivre pour moi et pour les autres !
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Mme Lise Perreault et M. Gilles Bell
Mme Lise Perreault et M. Gilles Bell - Texte original 2007
Gilles est né le 17 mars 1942 dans le bas Saint-Esprit (aujourd’hui rang de la Rivière Nord). Il est le fils de Thomas Bell, natif de Saint-Alexis et de Aurore Thuot, native de Saint-Calixte. Il est le benjamin d’une famille de quatre enfants, une fille et trois garçons : Réginald, Agathe, Roger et lui. Son père travaille à la ferme de monsieur Hector Allard (aujourd’hui la ferme de Gabriel Riopel) dans le bas Saint-Esprit. En 1946, le papa loue une terre à Saint-Lin. Trois ou quatre ans plus tard, apprenant qu’une ferme située au 245 Bas Saint-Esprit est à vendre, il en fait l’acquisition.
Jusqu’à sa 7e année, Gilles va à l’école du rang pour son primaire. Puis ce sera l’école de la vie. En 1960, son père décède subitement à l’âge de 51 ans. Gilles a seulement 17 ans. Il doit administrer la ferme avec sa mère et son frère Roger. Ils cultivent 135 arpents de terre. Ils élèvent des vaches laitières, des poules et ont aussi une petite maternité. Gilles est membre du cercle des jeunes agriculteurs. En 1963, son frère achète une ferme. Ils seront voisins de terre. Ils feront ensemble les travaux des deux fermes. Gilles demeurera sur la ferme paternelle avec sa mère jusqu’au mois de juillet 1971. Sa maman a maintenant 94 ans. Elle ne s’est jamais remariée. Quelque peu avant le mariage de Gilles elle va habiter au village près de sa fille. En 2000 elle s’installe dans une maison pour personnes âgées à Saint-Roch-de-l’Achigan. Au printemps 2006, elle déménage au foyer St-Antoine-de-Padoue à Saint-Lin-Laurentides. Elle jouit d’une bonne santé et d’une bonne mémoire.
Lise est née le 4 septembre 1946 au 61 rang de la Côte Saint-Louis à Saint-Esprit. Elle est la fille de Joseph-Edouard Perreault, natif de Saint-Esprit et de Alice Duval, native de Saint-Roch-de-l’Achigan. Elle est l’aînée d’une famille de quatre enfants : Claudette, Francine, Jocelyne et elle. Ses études primaires se font à l’école du rang. Elle fait son secondaire de sa 7e année jusqu’à sa 11e année au couvent des Sœurs de Ste-Anne à Saint-Esprit. Le transport scolaire débute lorsqu’elle en est à sa 8e année. Elle fait un brevet « B » au couvent Eulalie Durocher à St-Lambert dans le but d’enseigner. Dès l’âge de 19 ans, elle enseigne pendant 3 ans, aux enfants de la 4e et 5e année, à l’école Bas St-François à Duvernay Laval. Elle enseigne aux élèves de 4e année à l’École Sacré-Cœur et La Mennais à Mascouche pendant 3 autres années.
Vers le milieu des années 60, c’est le renouveau pédagogique dans les cours de catéchèse, de mathématiques modernes, de la méthode active en français. Elle suit des cours du soir et d’été afin d’obtenir un « Bac ». Lise est duchesse du Carnaval 1967 de Saint-Esprit. C’est à ce moment-là qu’elle fait la rencontre de Gilles. Et c’est lors du 25e anniversaire de mariage de monsieur et madame René Allard que Gilles fera sa demande officielle. Le mariage de Lise et Gilles se fait le 10 juillet 1971. Lise demande un an de congé sans solde afin d’aider son époux sur la ferme. De ce mariage naissent 3 enfants : Nathalie, Patricia et Yannick.
Gilles est habile de ses mains. Lors de la construction de la nouvelle maison, qui sera érigée juste en arrière de l’ancienne maison, il demande un ouvrier seulement pour la structure. Il terminera la maison avec son frère, Roger, son épouse Lise et son beau-frère Alphonse pour la plomberie.
Lise voit à l’éducation de ses enfants, aide aux différents travaux à l’étable, à la maternité et aux champs. La comptabilité sera informatisée plus tard. La ferme s’est classée parmi les 5 finalistes de la région Laurentides-Lanaudière dans le cadre du programme du Club de l’Excellence d’Agropur, volet Qualité du lait, pour la période comprise entre le 1er juillet 2003 et le 30 juin 2004.
Lise a été animatrice à Passe-Partout. Elle est lectrice aux célébrations dominicales à l’église depuis la fin des années 90. Elle fait du bénévolat auprès de personnes âgées à toutes les semaines. Lise et Gilles ont fait partie du comité organisateur lors du 35e anniversaire de monsieur le curé, Francois Harnois.
Gilles a été animateur pour AGROPUR, c’est-à-dire : recevoir et communiquer de l’information aux producteurs laitiers et animateur-délégué lors de vote pendant environ 20 ans. Il est marguillier de 1993 à 1999. Il est administrateur, puis vice-président pour le Syndicat des producteurs agricoles de Montcalm. Il est aussi administrateur pour l’O.M.H. pendant 8 ans, puis vice-président.
Lise et Gilles font de courts voyages seuls ou avec les enfants tous les étés : Côte Est américaine, les Maritimes et le Québec pour n’en nommer que quelques-uns. Ils vont voir des pièces de théâtre l’étéet des spectacles l’hiver, souvent des cadeaux de leurs enfants. Depuis 2004, ils se préparent à la retraite graduellement. Ils prennent soin d’eux et souhaitent se gâter dans l’avenir.
Leur fille Nathalie a fait un Bac en enseignement de l’histoire et de la géographie au secondaire et un certificat en français à l’UQTR. Elle enseigne le français en 2e secondaire au Collège Esther-Blondin à Saint-Jacques. Son conjoint est Sylvain Beauchesne et ils demeurent à Saint-Roch-de-l’Achigan.
Patricia a un baccalauréat en ergothérapie (Université Laval à Québec), et un doctorat en médecine (Université de Montréal). Elle a été diplômée en juin 2006. Elle a été honorée à titre d’étudiante exemplaire par le Doyen de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Elle travaille à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Elle est aussi responsable de formation auprès d’étudiants de 1re et 2e année de médecine à l’Université de Montréal.
Yannick, leur fils, est vérificateur externe chez Raymond Chabot Grant Thornton s.e.n.c.r.l. Il a un bac en science comptable et termine une maîtrise en administration des affaires (MBA)à l’U.Q.T.R. Il est aussi candidat à l’exercice de la profession de comptable agréé.
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M. Réginald Marsan
M. Réginald Marsan - Texte original 2007
Réginald Marsan est né le 11 juin 1940 à Saint-Esprit. Il est le fils d’Aquiline Wolfe et de Maurice Marsan. Il est l’aîné d’une famille de 4 enfants, dont 1 sœur et 2 frères. De son enfance il n’a que de bons souvenirs, on peut même dire qu’elle fût privilégiée Il a grandi dans une famille unie, ses parents ont eu une très belle complicité entre eux. Selon une tradition établie par sa mère les enfants recevaient des cadeaux à Noël et au Jour de l’An. Il a une maman à « cadeaux ». Réginald est un enfant discipliné. Pendant quelques années, il est servant de messes. Ses études débutent à l’école du rang située à environ 1 kilomètre de chez lui. Il les terminera à l’école du village, Dominique Savio, à l’âge de 15 ans. Ensuite, il se consacre aux travaux de la ferme. Cette même année, il obtient son permis de conduire, (papa le vieillit d’un an) outil indispensable pour se rendre au village en tracteur afin d’aller chercher la moulée des animaux. L’hiver son père travaille à Montréal parce que les travaux de la ferme demandent moins de main d’œuvre.
À l’époque, la rivière servait de patinoire pour amuser tout le voisinage, l’entretien était fait par Réginald et son cousin Réjean, où se retrouvaient petits et grands pour jouer au hockey. Plus tard, une patinoire est aménagée près de la maison jusqu’à ce qu’un club de hockey se forme au village. Une ligue organisée est instaurée et des joutes de hockey ont lieu dans les villages avoisinants. Pendant les soirées d’hiver, les voisins se réunissaient souvent pour jouer aux cartes, c’était le bon voisinage. Pour la saison estivale, le dimanche, des piques niques étaient organisés en famille, à la plage dans la région. À l’âge de 17 ans, son premier emploi était de ramasser le lait et la crème à Saint-Roch-de-l’Achigan. La livraison du beurre se faisait une fois par semaine, ce qui donnaient l’occasion aux jeunes filles de rendre l’utile à l’agréable, un moyen de faire des nouvelles connaissances.
Il a 19 ans lorsqu’il remarque Claire Lemire. La deuxième rencontre se fait à la salle des Chevaliers de Colomb à Saint-Lin. Trois ans plus tard, soit le 22 septembre 1962, Claire et Réginald unissent leurs destinées, et le voyage de noces se fait aux Chutes Niagara. Au retour les nouveaux époux s’installent sur la ferme ancestrale que Réginald avait achetée de son père en mai 1962. De cette union sont nés quatre enfants, Michel, Sylvain, Chantal et Martin.
Son épouse, Claire, possédait de belles qualités. Elle s’intéressait à toute l’histoire de la famille. Entre autres, elle a laissé en héritage plus d’un arbre généalogique (Marsan, Lemire, etc.) et tous accompagnés de nombreux albums de photos souvenirs. Entre ses tâches de mère de famille et d’épouse, elle secondait d’une façon remarquable, Réginald, dans le commerce. Mais comme la vie est parfois très cruelle, en décembre 2003, la maladie a raison de Claire et vient la ravir à sa famille tant aimée et à tous ses proches.
Réginald continue son métier d’agriculteur et forgeron du coin. En septembre 1969, le feu détruit la grange et l’étable, un accident de parcours dira-t-il. Il reconstruit et fait l’achat d’un silo de douves de béton de chez Dion & Frères qui cherche un représentant pour la région. Il suggère plusieurs candidats possibles, mais comme aucun ne semble intéressé, Réginald offre ses services, c’est ainsi que débute une deuxième carrière en 1970. Une franchise majeure s’offre à Réginald en 1972, il s’agit de la compagnie New Holland, suivi de la Compagnie Case en 1975, il mène de front la ferme et le commerce jusqu’en 1976. Comme le commerce est de plus en plus accaparant, un choix s’impose, il abandonne l’industrie laitière et fait encan, il conserve tout de même la production de maïs et soya. En 1981, un agrandissement s’impose afin de satisfaire sa clientèle, en 2002 il fait l’acquisition du garage J.P.Raymond Ltée à Lachute afin d’agrandir son territoire sous la même bannière CaseIH.
Réginald est très actif dans tout ce qui touche la machinerie agricole : directeur et président de l’Association des marchands de machineries agricoles du Québec, membre actif dans la Mutuelle des Assurances qui regroupe les marchands québécois, membre de l’UPA, membre de l’Âge d’Or et cela malgré ses nombreuses occupations. Il est un adepte des sports comme la balle-molle et le golf (toujours présent au tournoi annuel du Club Optimiste de Saint-Esprit). Il a été pompier volontaire pour la municipalité dans les années 1970, il n’y avait aucune formation ces années-là. Il participa à l’instauration du Parc Desjardins pour les jeunes en fournissant gratuitement sa machinerie.
Un autre beau projet verra le jour au printemps 2007, soit la construction d’un nouveau garage dans le Parc Industriel de Saint-Esprit. La relève est assurée par ses enfants : Michel est gérant du service d’atelier mécanique, Sylvain gérant des ventes, Martin a pris la responsabilité du garage de Lachute, sans oublier Chantal qui est leur soutien moral, en plus de faire carrière dans la fonction publique à Saint-Jérôme.
Aujourd’hui, il prend le temps de réaliser plusieurs de ces projets, dont la visite de la France à quelques reprises, la Belgique et la Suisse. Il s’est découvert une passion pour l’histoire, dont la Royauté de la France. Pour le prochain voyage, il projette de se rendre en Chine et au Japon.
Il est un homme terre-à-terre et réfléchi, fier de ses enfants et petits-enfants qu’il adore.
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Mme Cécile Gaudet et M. Victor Beauchamp
Mme Cécile Gaudet et M. Victor Beauchamp - Texte d'origine 2007
Cécile Gaudet est née le 2 juin 1922 à Sainte-Marie-Salomé. Fille de Marie-Ange Forest, de Sainte-Marie et de Séraphin Gaudet de St-Liguori. Elle est la 6e d’une famille de 14 enfants. Ses parents les adoraient. Ils n’étaient pas trop sévères mais juste assez. Elle a eu une belle jeunesse et en garde de bons souvenirs. D’abord, elle n’a pas le caractère des autres. Elle donne son idée après les autres, mais c’est différent. Elle veut travailler, sa mère lui dit : « c’est bien, lave l’escalier ». Elle est jeune, 5 ans. Malheureusement elle commence par la dernière marche du bas. Quand sa mère voit ça, elle lui dit : « Finis la cinquième marche que tu as commencé et va faire la première marche du haut ». Il y en avait douze. Et la vie continue !
À l’école, elle n’aimait pas ça. Son talent était ailleurs. Mais elle s’est toujours débrouillée. Mal prise ? Pas trop souvent. Pour arriver la 1re de classe, jamais. Elle ne se forçait pas non plus. Ça lui connaissait, même au couvent de Crabtree et de Lachine. Les années au couvent l’ont éduquée, oui, mais pas pour l’instruire. Elle s’ennuyait toujours. Les soeurs voulaient que Cécile fasse une religieuse. Il n’en était pas question. Juste avant de partir, elle a joué un tour pour qu’elles se rappellent d’elle. Toutes les filles prenaient de l’eau bénite avant de sortir du dortoir pour faire le signe de croix. Parfois, Cécile oubliait. Elle sortait toujours la dernière près de la religieuse. Elle avait remarqué qu’elle n’en prenait pas tout le temps comme elle. L’avant dernier matin, il lui restait de l’encre pour écrire. Elle a sorti la 6e du dortoir et a vidé son encrier dans le bénitier. Heureusement, elle a fait son signe de croix, mais pas la sœur. Alors elle était marquée et non la sœur. Mais le lendemain, en donnant la main à la sœur pour la remercier de tout ce qu’elle avait fait, la sœur l’a embrassée comme c’était la coutume, alors elle a vite prononcé : « c’est moi pour l’encre » et elle est partie vite, vite. Cécile a travaillé avec sa sœur, Évangéline, au presbytère de Verdun. Elle lavait la vaisselle, faisait les lits, répondait au téléphone, aidait la ménagère.
Victor est né à Sainte-Julienne, le 20 décembre 1921. Il est le fils d’Ovide Beauchamp et de Rosaria Gourd. Comment Victor de Ste-Julienne, a pu rencontrer une fille, qui travaille et demeure à Verdun ; et en faire sa femme ? La présentation s’est faite à Sainte-Marie, chez les parents de Cécile, par un ami. Après quelques mois de fréquentations à Verdun, Victor trouve que ça fait loin et ça coûte cher. Et Cécile de répondre, pourtant, on s’adonne bien ensemble… Et Victor, qui n’attendait que ça ; de rajouter d’abord que c’est comme ça, si tu veux, on va se fiancer ! C’est décidé : le mariage se fait le 10 juin 1950, à Sainte-Marie Salomé, au milieu de nombreux parents et amis. Le voyage de noces se fait aux États-Unis, à White River chez Eddy St-Jean de le Bahnon. Ils ont été reçus comme des rois. Ils ont visité les États durant une semaine. Ils s’en retournent dans leur maison car Victor, possédait déjà, sa ferme « entièrement établie », avec vaches laitières plein l’étable, même chose pour la porcherie et le poulailler. Il avait même un rucher, pour sa récolte de miel, ainsi que toute la machinerie dont il avait besoin, pour faire ses travaux. Ce qui lui restait à remplir c’était sa maison.
Son mariage, une vraie réussite sur à peu près tout, sauf avoir des enfants. Elle avait dit à sa mère, 8 ou 9 enfants, ça ne me fait pas peur et ça été tout le contraire. La vie continue sans enfant mais ils y pensent tout le temps. Alors une belle journée d’été, ils vont à Joliette, afin d’adopter un enfant. Ils entrent et choisissent un petit garçon de 2 ans et demi. Ils doivent attendre quelques jours avant de pouvoir le prendre. Ils se rendent au rendez-vous fixé, la foi dans le cœur. Quelle ne fut pas leur déception ? Un certain monsieur qui travaillait au Service Social, l’avait choisi le matin même pour le donner en adoption. Cécile n’a plus eu envie de recommencer l’expérience. Ils se sont informés en tant que foyer nourricier à Montréal. Si bien que la maison s’emplit la première année et ils se retrouvent jusqu’à dix enfants autour de la table, et ça, durant vingt-trois années consécutives. Une vraie famille d’accueil. 127 enfants de familles différentes, ont pu profiter, de son aide de 1952 à 1978.
En 1963, un 26 août après-midi alors que Cécile et Victor travaillaient au champ, coupant leur tabac, quelle ne fut pas leur grande surprise en regardant sur le côté de la maison de voir une épaisse fumée noire. Vite, ils courent vers la maison qui commençait à brûler ! Ils arrivent en même temps que le curé, Gaston Charbonneau, et Cécile de dire : «monsieur le curé faite que notre maison ne brûle pas…» Ils firent des prières et heureusement, la maison fut épargnée. Mais des passants avaient déjà eu le temps de vider la maison de son contenu tel que : ménage, garde-manger, garde-robe, congélateur, etc… Tous les bâtiments ont été rebâtis et en 1974, Victor vend sa ferme pour venir habiter à Saint-Esprit. Là, ils font partie du Club de l’Âge d’Or. Cécile s’occupe de pastorale. Ils font du bénévolat. Cécile et Gilberte Perreault sont un peu les instigatrices d’Entraide et Amitié : elles visitaient les personnes âgées
et ramassaient des sous afin de faire célébrer des messes aux défunts. Elle est aussi dans le groupe qui a fait les démarches auprès du Député afin d’avoir une bibliothèque à Saint-Esprit. Cécile reçoit du linge qu’elle envoie ensuite à la Saint-Vincent-de-Paul et aux familles démunies. Ce service les tient occupés. Quant à Victor, il décide d’aller travailler à la ferme expérimentale de l’Assomption de 1975 à 1985, comme professionnel dans la culture des légumes. Il est apprécié de ses patrons. En 1984, il reçoit un diplôme qui déclare qu’il est un employé modèle et qu’il pourrait même faire un travail plus difficile et qu’il a les qualités pour diriger une équipe de travailleurs. Il a aussi été convoqué comme candidat-juré au palais de justice, sans toutefois être sélectionné.
Cécile et Victor ont souvent fait des voyages, plus jeunes ils faisaient garder les enfants.
Un couple uni qui vit paisiblement et heureux dans leur maison.
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Mme Lise Desrochers et M. Robert Plouffe
Mme Lise Desrochers et M. Robert Plouffe - Texte original 2007
Robert est né à Saint-Esprit le 23 juin 1940. Il est le fils d’Adonias Plouffe (natif de Saint-Jacques) et de Virgina Brouillette (native de Chertsey). Il est le 3e d’une famille de 4 enfants. Robert a commencé à rendre des services sur la ferme très tôt. En 1952, son père décède alors qu’il avait seulement 11 ans. Sa mère, Virgina, décide de garder la ferme. Tout le monde se met à la tâche et les voisins sont généreux et aident de leur mieux par leurs conseils et beaucoup plus. En 1954, le vieux tracteur est changé pour un nouveau et c’est Robert qui va le chercher. Robert a seulement 13 ans, quelle joie pour lui ! L’apprentissage fut difficile.
En sciant du bois de chauffage, un terrible accident est arrivé. Virgina se blesse gravement. La mort la frôle de près. Elle est hospitalisée pendant quatre semaines ; on lui enlève le 2/5 des poumons et cinq côtes.
À seize ans, Robert entre à l’école d’agriculture. Deux belles années pour lui et qui ne furent pas gaspillées. C’est en 1962, à 22 ans seulement, qu’il achète la ferme familiale. Entre-temps, il rencontre une charmante jeune fille de Rawdon. En 1963, ils décident de se marier.
Lise est née à Rawdon le 8 septembre 1942. Elle est la 2e d’une famille de 5 enfants. Elle fait ses études à Rawdon et plus tard elle travaille pour la Gatineau Power (compagnie d’électricité) de Rawdon. Elle laissera son travail pour vivre pleinement la vie à la ferme avec son conjoint, au 142 rang de la Rivière Nord à Saint-Esprit. Quel bonheur !
En 1964, leur premier enfant est né. C’est un garçon et il s’appellera Daniel. Deux autres enfants naissent mais ces deux petites filles ne survivent pas. En 1975, ils adoptent Nathalie, une petite fille de 7 ans. Leurs enfants sont des sportifs, la balle-molle, le vélo, la course à pied, etc… Lise et Robert les encouragent de leur mieux. Daniel se mérite une médaille de bronze en balle-molle et Nathalie une médaille d’argent en cyclisme aux jeux du Québec en 1981.
Au début la ferme comporte plusieurs branches qui se réduira à une seule, soit l’industrie laitière. En 1979, l’achat d’une ferme voisine qui amène l’entreprise à un niveau de rendement intéressant. Au début des années 1990, la fatigue se fait sentir et comme les enfants ne semblent pas intéressés à la ferme, Lise et Robert commencent à penser à la retraite. Adonias étant décédé en 1952 ça faisait donc 44 ans en 1996 que Robert était à la tâche, la ferme sera donc vendue. Robert, un homme actif, se lance dans la vente de produits de lavage pour les fermes laitières pendant quelques années.
Robert a été administrateur à l’UPA. Il sera administrateur pendant 15 ans à la caisse populaire de Saint-Esprit, et président du conseil d’administration au 50e anniversaire de la caisse. Il est conseiller municipal lors du 175e anniversaire de la paroisse en 1983. Il se considère chanceux d’avoir participé à ces événements importants. Vers les années 1980, Hydro-Québec projète de passer une ligne électrique sur les terres à Saint-Esprit et dans la région. Les agriculteurs n’étaient pas d’accord avec le tracé. Robert décide avec l’aide de l’UPA de faire changer les plans.
Après un mois de travail, une pétition est signée par tous les agriculteurs touchés. Une rencontre avec la Commission de protection du territoire agricole du Québec à Longeuil et le projet est finalement annulé. Plus tard Hydro informe la municipalité qu’ils ont trouvé un moyen plus économique pour leur projet et ce, sans toucher aux terres. Robert est très fier de cette réussite.
Socialement, Lise est plus discrète. Elle se consacre au bien-être de sa famille et surtout elle apporte une aide précieuse à la bonne marche de l’entreprise. Elle s’occupe de la tenue de livres, etc… Aujourd’hui, elle s’occupe d’une façon régulière de sa maman et de ses petits-enfants qui sont pour elle, ses deux rayons de soleil.
Il n’y avait pas seulement que le travail qui comptait pour Lise et Robert. En 1967, pendant l’Expo universel de Montréal, ils ont pris 7 jours pour la visiter. Par la suite, ils ont pris une dizaine de jours annuellement pour visiter une région du Québec. Leur endroit coup de cœur va à l’Île d’Orléans. Il leur est impossible de passer près de cet endroit sans faire un détour pour y faire un pèlerinage. « C’est une des plus vieilles régions habitées de l’Amérique du Nord et nous y avons tous des racines » de dire Robert. Lorsqu’ils veulent se reposer, c’est vers l’Isle aux Coudres dans Charlevoix que va leur choix. Ils ont visité les Maritimes, les Îles de la Madeleine et le pays de leur ancêtre, la France. Ils projettent d’y retourner bientôt.
Durant leurs voyages, Lise et Robert ont vécu des moments assez mémorables…
En 1996, ils sont allés voir la pièce «la Fabuleuse-histoire d’un royaume » à Ville de la Baie, la dernière avant le déluge qui débute le 19 juillet. Ils ont dormi à cinq minutes de la « petite maison blanche » à Chicoutimi et ils sont partis à quelques minutes de l’effondrement de la route. En vacances, la radio est fermée pour faire place à de la musique douce. Ce n’est qu’au retour à la maison qu’ils apprennent ce qui venait de se dérouler…
Cette famille s’est enrichie de deux petits-enfants, Marie-Eve et Louis Alexandre. Ils vivent maintenant leur retraite paisiblement dans leur nid douillet du 142 rang Rivière Nord à Saint-Esprit.
Leur devise : « Le bruit ne fait pas de bien ! Le bien ne fait pas de bruit ! »
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Mme Mariette Dufresne et M. Germain Latendresse
Mme Mariette Dufresne et M. Germain Latendresse - Texte original 2007
Mariette Dufresne est née le 1er août 1935 à Saint-Esprit. Elle est la fille d’Irène Vézina, native de Saint-Roch-de-l’Achigan et d’Alphonse Dufresne, boulanger de la rue Saint-Louis à Saint-Esprit. Elle est la quatrième d’une famille de huit enfants : cinq filles et trois garçons. Mariette fait ses études au couvent de Saint-Esprit, puis elle travaille au magasin de meubles de Lionel Villemaire. Elle n’a pas la chance de connaître ses grands- parents. Un souvenir d’enfance : un de ses oncles offre des cadeaux à toute la famille lors des fêtes de Noël.
Germain est né le 21 avril 1935 à Saint-Esprit dans la maison de la ferme familiale (aujourd’hui expropriée au 77 route 125) qui se trouvait en face de la résidence actuelle. Il est l’aîné d’une famille de huit enfants. Il est le fils d’Yvette Collin et de Jean-Paul Latendresse, tous les deux natifs de Saint-Esprit. Germain fait ses études chez les frères de St-Gabriel à l’école de Saint-Esprit, autrefois sur la rue Grégoire. Durant la saison estivale, ils se souviennent des pique-niques familiaux et des baignades avec des « chambres à air » à la rivière de Saint-Esprite et l’hiver, des courses de chien, du patinage sur la rivière et des glissades.
Son premier travail est à la ferme de ses parents. Une petite ferme où se cultive principalement des betteraves et du tabac. Souvent le matin avant d’aller à l’école, Germain charge à la pelle, un camion « six roues » de sable ou de gravier. Par la suite, les Latendresse sont les premiers à posséder un tracteur avec une pelle. Dès l’âge de quatorze ans, Germain obtient son permis de conduire afin qu’il puisse faire la « run » de lait en canisses, des fèves et des concombres en poches et de betteraves à sucre à St-Hilaire. C’est aussi la famille Latendresse qui aura les contrats de déneigement des chemins de la paroisse pendant plus de 40 ans.
À seize ans, Mariette « empruntera » la poignée de lacet du bicycle de Germain et celui-ci devra aller chez elle pour la récupérer. C’est le début d’une belle relation. Ils se fréquentent trois ans et comme ils ont hâte d’être ensemble, ils pensent à se marier. Les fiançailles sont prévues pour Noël 1954. En septembre les parents de Germain déménagent au village laissant libre la maison pour les futurs mariés.
Mariette et Germain unissent leurs destinées le 30 avril 1955. Ils font leur voyage de noces à Sainte-Anne-de-Beaupré. Ils demeureront dans cette maison jusqu’à la construction d’une nouvelle résidence en 1958 de l’autre côté de la route 125, maison qu’ils habitent encore aujourd’hui. De ce mariage naissent quatre enfants : le premier enfant décède, puis Carolle, Jean et Chantal. Six petites-filles et Noémie, arrière-petite-fille, ainsi que son frère Alexandre, fils de Martin conjoint de Julie, se sont ajoutés à leur vie.
Germain et son fils Jean assureront la continuité de la compagnie Latendresse Asphalte au décès en 1985 du père de Germain, Jean-Paul. Aujourd’hui, cela fait plus de cinquante ans que cette entreprise fait le pavage d’asphalte. Dans les années soixante, quelques maisons du village ainsi que le presbytère ont été contractés par Jean-Paul et Germain. Ils ont également opéré pendant plus de soixante-dix ans la cabane à sucre Latendresse.
Dans leur jeune temps, leurs loisirs étaient la pêche, qu’ils pratiquaient à Chertsey au 9e Lac, le party annuel de l’Halloween, où l’on prenait grand plaisir à se déguiser. Au cours des ans, la chasse aux chevreuils, la motoneige et surtout les chevaux sont devenus leurs principaux passe-temps. Mariette aime à se rappeler leur voyage d’hiver en Gaspésie avec les filles, chacun conduisant sa motoneige. Germain, quant à lui, il se souvient de son voyage à la Baie James.
Leur implication au niveau social dans la paroisse ne date pas d’aujourd’hui. Mariette a été présidente du groupe des Jeanne d’Arc et des enfants de Marie. Elle fait les lectures et célébrations à l’église. Germain s’est engagé dans les Chevaliers de Colomb et dans le Club Optimiste. Tous les deux ont été dans l’organisation des fameux « Carnaval d’hiver » des années soixante ou lors d’une parade. Germain a réussi à réunir plus de quarante attelages de chevaux pour se promener dans les rues du village lors des festivités. Ils ont été dans les Lacordaire, dans l’UCC, marguilliers tous les deux à la Fabrique de Saint-Esprit. Occasionnellement, ils servent la messe et ils sont membres de l’Âge d’Or. En plus de faire beaucoup de bénévolat pour le Club Optimiste, c’est avec plaisir qu’au cours des années, ils prêtent le site de l’érablière pour la présentation de festival Country, de tir de chevaux, de course de motoneige sur gazon ou tout simplement pour un souper bénéfice…
Malgré leurs nombreuses occupations, Mariette et Germain sont présents à la majorité des activités qui se produisent dans la municipalité.
Le mot retraite n’existe pas dans leur vocabulaire. Germain ne connaît pas l’ennui, il est bien dans sa peau. « Faire ce que je veux… sans planification, au moment présent… » le représente bien. Et pour Mariette : « Vivre le moment présent et faire avec… ».
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Mme Claire Henri et M. Roger Bell
Mme Claire Henri et M. Roger Bell - Texte original 2007
Claire Henri est née le cinq novembre 1945 à Saint-Roch-Ouest. La cadette d’une famille de douze enfants. Elle est la fille d’Albertine Guilbault de la Côte Saint-Philippe à Saint-Roch-de-l’Achigan et de Léopold Henri natif aussi de Saint-Roch-de-l’Achigan. Son père était agriculteur de père en fils. Claire fait ses études primaires à « l’école numéro 2 » du rang. Quant à ses études secondaires, elle fait jusqu’à sa onzième année au couvent de Saint-Roch-de-l’Achigan.
De son enfance, elle garde de très beaux souvenirs : les fêtes du jour de l’An en famille, le patinage sur la rivière, les glissades en traîne sauvage. Durant la saison estivale, elle joue à « l’école » avec ses nièces et neveux, sans oublier les dégustations de thé avec la belle vaisselle d’enfant. Elle va à la pêche dans le ruisseau situé à l’embouchure de la rivière, sans oublier la corde à danser. Le dimanche est la journée où toute la famille se réunit. Très jeune, elle participe à la traite des vaches, aux travaux des champs, à la culture du tabac, de la betterave à table, des carottes, etc.… Claire conduit aussi le tracteur.
Roger Bell est né le 30 août 1939 à Saint-Esprit. Il est le fils d’Aurore Thuot de Saint-Calixte et de Thomas Bell de Saint-Alexis. Il est le troisième enfant d’une famille de quatre. Il fait ses études jusqu’à sa septième année à l’école du rang. Il laisse ses études pour travailler à la ferme familiale. Il occupe un travail occasionnel au Moulin à scie Marcel Saint-André durant trois à quatre hivers. Ses loisirs d’hiver de jeunesse sont les glissades et le hockey sur la rivière. L’été, il va à Ste-Anne-de-Beaupré et Ottawa, sans oublier les pique-niques avec son oncle (demi-frère de sa mère). Roger suit des cours d’agriculture à Saint-Roch-de-l’Achigan et à Legardeur.
Claire et Roger se rencontre à la Saint Jean-Baptiste de 1963, lors des festivités à Sainte-Julienne. Par la suite, ils vont danser régulièrement au Centre Sportif de l’Épiphanie. Ils se fréquentent deux ans. Ils se fiancent à la fête de Pâques en 1965. Ils unissent leurs destinées le 4 septembre 1965 et une réception a lieu à la salle « Le Rivierra » de Rawdon. Lors de leur voyage de noces, Claire et Roger visitent Saint-Adèle et tous les petits villages pour se rendre jusqu’à Mont-Laurier.
De ce mariage sont nés deux enfants : Carole est née le 10 juin 1966 et Pierre est né le 11 mars 1970. Carole est commis-comptable chez Jean Coutu depuis plus de vingt ans. Pierre est projeteur (concepteur d’ingénierie de lignes électriques) chez Hydro-Québec depuis 1992. Pierre et sa conjointe, Line Monette, sont les heureux parents de Chloé qui a huit ans.
Dans leurs premières années sur la ferme, ils cultivent des betteraves à sucre, du foin et du grain. Ils élèvent des vaches, des poules, etc… En 1967, ils font des agrandissements de certains bâtiments de ferme et en construisent d’autres. En 1973, ils construisent une maternité qui sera en opération jusqu’en 1994. Ils louent une terre à Saint-Roch-de-l’Achigan pendant treize années pour cultiver du foin et du grain. Claire s’occupe de la comptabilité. En 2000, ils pensent à une retraite progressive. C’est le début de la vente des vaches qui se fait graduellement jusqu’en 2002. Roger cultive encore du grain, de l’orge et du foin. Ils ont aussi encore quelques poules.
Leur premier voyage en 1971 est dans la ville de Québec. Puis ils font des voyages de cinq à six jours par an dans la belle province de Québec (Lac St-Jean, Gaspésie, Cantons de l’Est, etc…) et aux États-Unis (Old Orchard, Wild Wood) avec leurs enfants. Depuis qu’ils sont retraités, ils prennent du temps pour eux et se réservent environ deux semaines annuellement pour une destination dans le sud : Mexique, République dominicaine, Nicaragua et Cuba, pour n’en nommer que quelques-unes.
Avec les années, malgré leurs nombreuses occupations, ils s’impliquent aussi dans diverses organisations. Claire s’occupe de la Croix-Rouge, des cliniques de sang et de la Société canadienne du Cancer dans la municipalité. Elle s’occupe du recensement électoral et travaille encore lors des élections. Elle a été présidente de la ligue de quilles à Saint-Jacques. Roger est à la commission de crédit de la Caisse populaire de Montcalm environ dix ans et aussi à la société du code de déontologie depuis environ deux ans. Il est aussi marguillier vers la fin des années quatre-vingt (il fait partie des marguilliers qui organisent un souper bénéfice pour effectuer la réparation du toit et la peinture extérieure de l’église. Il est membre de l’UPA.
Claire et Roger sont de très bons danseurs. Dans les années 70, ils prennent des cours de danse sociale et participent aux soirées organisées. Ils se méritent de nombreux certificats honorifiques. Lors de voyages, ils gagnent souvent des prix et sont même élus « Le couple idéal » démontrant leur grand enthousiasme aux différentes activités. Claire prend encore des cours de danse en ligne. Roger, est membre de l’Âge d’Or de Saint-Esprit et est inscrit à un club de pétanque. Ensemble, ils pratiquent le golf, le ski de fond et ils font toujours partis de leur équipe de quilles.
La devise de Claire et Roger « Profitons de la vie pendant que la santé nous le permet ».
Une maison chaleureuse, accueillante et conviviale située au 236 du rang de la Rivière-Nord à Saint-Esprit
où demeure un couple uni : Claire et Roger.
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Mme Odette Roy et M. Roger Pichette
Mme Odette Roy et M. Roger Pichette - Texte original 2007
Odette est née le 14 avril 1942 à Sainte-Julienne. Elle est la fille de Béatrice Wolfe et d’Aubin Roy, tous les deux de Sainte-Julienne. Elle est native d’une famille de neuf enfants : six garçons et trois filles. Odette fait ses études primaires jusqu’à sa neuvième année à l’école du village. À l’âge de seize ans, elle termine sa dixième année en cours privés à Saint-Jacques tout en travaillant à la compagnie Bell à Rawdon. De son enfance, elle garde de bons souvenirs. L’été elle travaille dans les champs sur la ferme de ses parents. Plus tard, elle travaille au Restaurant des Érables où on y sert aussi des repas de noces.
Roger Pichette est né le 5 octobre 1936 à La Plaine. Il est le fils de Jeanne Lapalme de Saint-Esprit et de Léon-Jean Pichette de Saint-Lin. Il est natif d’une famille de sept enfants : trois garçons et quatre filles. Il fait ses études primaires à l’école du rang et son secondaire à Saint-Jacques. Puis, il va à l’école d’agriculture pendant près de deux ans. L’été, il se baigne dans la rivière et l’hiver ce sont les joutes de hockey avec les voisins. Il travaille deux hivers dans la construction à Montréal.
En 1959, la rencontre d’Odette et Roger a été planifiée, à leur insu, par Dollard Corbin. Celui-ci disait à Odette que Roger était intéressé à sortir avec elle et il a dit la même chose à Roger. Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés avec Liette et Dollard à une fête à Saint-Roch-de-l’Achigan. Un nouveau couple se forme. Le 16 septembre 1961, les cloches de l’église de Sainte-Julienne sonnent pour le beau projet de vie commune d’Odette et de Roger. Roger achète la ferme laitière de son père. Ses parents font l’achat d’une maison sur la rue St-Isidore au village et s’y installent pour laisser la place aux nouveaux mariés. Par contre, le papa de Roger continue à l’aider sur la ferme. Odette a le choix de rénover la maison de campagne ou d’attendre et d’en faire construire une nouvelle plus tard. Après sept ans, soit en 1968, une nouvelle maison est construite selon les goûts d’Odette. Ils louent la vieille maison pendant 16 ans à Jacques St-Denis avant de la démolir.
De cette union, quatre enfants naissent : Manon (criminologue) le 4 novembre 1962 (son conjoint, Guy Lafortune et elle ont deux enfants : Anthony et Noémie), Sylvain (ingénieur) le 27 janvier 1964 (Édith Riopel est sa conjointe). En 1970, un petit garçon, prénommé Marc, décède. Un quatrième enfant, Marc (agriculteur), naîtra le 3 février 1971. Sa conjointe Sonia Bouffard et lui ont deux enfants : Élodie et Xavier).
Odette et Roger s’occupent des Loisirs pendant une dizaine d’années. Ils ont été à tour de rôle trésoriers. En 1983, Odette est vice-présidente du 175e de la paroisse et elle s’occupe des Jeux du Québec à Saint-Esprit. Elle est membre de l’AFEAS et le couple est membre du Club de l’Âge d’Or.
Roger est un sportif : les courses de canot (pendant l’été dans les villages avoisinants et même à Maniwaki, St-Zénon et aussi St-Alexis des Monts), le hockey, le ballon-balai, les quilles (dans une ligue) et les parties de balles (dans la paroisse et durant 2 à 3 ans organisateurs de ligues extérieures). Il est de ceux qui participent à la réalisation du terrain de balles de la paroisse. Depuis 1980, les activités de Roger sont réduites. Il a fait une embolie et la paralysie le limite aux sports télévisés et à quelques marches. En 1999, ils vendent leur ferme à leur fils Marco et emménagent dans la maison familiale au village.
Ils font de la motoneige et organisent des rallyes. Ils vont à la pêche l’été. Maintenant ils aiment bien jouer au skip-bo avec des amis. Odette est toujours active au bowling, la danse en ligne et le vélo. Elle est une femme manuelle et créative. À tous les automnes, elle suit des cours pour le plaisir : peinture sur bois, céramique, broderie, décoration de gâteaux, coiffure, couture, fleurs séchées, peinture, création pour les ongles. Elle s’occupe de son grand jardin, de la peinture et de ses fleurs. Elle va aider son fils dans les foins.
Ils sont allés en Gaspésie au début de leur mariage. Ils ont fait des voyages avec les enfants à Cape May et Antlantic City ; c’est le beau-frère (celui-là même qui les avait présentés l’un à l’autre) qui s’occupait de traire les vaches pendant leurs absences. Ils sont allés à Porto Rico. Odette fait aussi des voyages entre femmes à Acapulco et en Guadeloupe. Un désir pour Odette : aller en France, précisément à Paris.
Une famille unie qui se réunit souvent et surtout pour les fêtes. À la fête des mères, Odette se laisse gâter et se fait recevoir par ses enfants.
Un couple entouré de belles créations florales et artisanales, fabriqués des mains d’Odette et surtout un couple qui se respecte et qui a une belle complicité.
Leur devise : « Un jour à la fois »
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Mme Micheline Marsolais et M. Louis-Anne Henri
Mme Micheline Marsolais et M. Louis-Anne Henri - Texte original 2007
C’est le 5 avril 1941 que naît Micheline, dans la maison familiale des Marsolais située au 51 du rang de la Côte-Saint-Louis à Saint-Esprit. Elle est la fille de Fernande Mailhot et de Roger Marsolais, tous les deux natifs de Saint-Alexis. Elle est la cinquième d’une famille de 7 enfants : Françoise, Andrée, Gisèle, Gilles, Micheline, Normand et Pierre. Elle fait ses études primaires à l’école du rang. Ses 8e, 9e et 10e années scolaires se font au couvent du village. Elle prendra des cours privés à Saint-Jacques pendant une année et une année à l’École Normale de Joliette afin de devenir institutrice. Micheline enseigne pendant deux ans à l’école Thérèse Martin et une à l’école Dominique Savio.
Vers l’âge de cinq ans, Micheline et deux de ses frères ont déjoué les plus vieux en demandant des allumettes pour le papa et après avoir amassé du foin près de la grange (papa étant à traire les vaches), ils y ont mis le feu. N’eut été d’un voisin qui passait qui avait vu la fumée, les dommages auraient pu être très grands. Comme punition les trois jeunes ont été privés de souper, ils ont quand même eu droit à une beurrée de beurre dans la soirée.
Louis-Anne est né le 12 novembre 1940 à Saint-Esprit. Il est le fils d’Agnès Allaire de Saint-Roch-de-l’Achigan et de Bernard Henri de Saint-Esprit. Il est le troisième d’une famille de six enfants: trois filles et trois garçons : Hermas, Henriette, Louis-Anne, Dorina, Julienne et Gérard. Louis-Anne fait ses études à l’école du rang située à seulement deux maisons de chez lui. Puis il va au Séminaire de Joliette jusqu’à l’âge de quinze ans. Très jeune, il aide à la ferme familiale de ses parents. L’hiver, une patinoire rassemble les jeunes du rang, surtout le dimanche. L’été, les jeunes inventent des jeux pour s’amuser. Louis-Anne aide aux champs et à traire les vaches. Il connaît très bien son métier et toutes les familles du rang s’entraident. Un moment de libre et vite ils vont aider un voisin qui avait besoin de bons bras, les heures ne sont pas calculées. Le rang de la côte est un des rangs où tous s’entraident. Le dimanche est un jour de congé pour tous. Il fallait demander la permission à monsieur le curé pour terminer une récolte urgente qu’il avait été impossible de faire dans la semaine.
Micheline et Louis-Anne vont à la même école mais c’est en jouant aux quilles en novembre 1961 que leurs regards se croisent. Le 1er juillet, Louis-Anne fait l’achat de la ferme familiale. Et le 10 août 1963, en l’église de Saint-Esprit, se célèbre le mariage de ce nouveau couple. Ils font leur voyage de noces à Mont-Laurier. De ce mariage, naissent trois enfants, deux filles et un garçon : Martine en 1964 (conjointe de Pierre Lavoie), Carole en 1966 (conjointe de Clément Grégoire, les parents de Rachel) et Serge en 1969 (conjoint de Josée Chayer, parents de Chanel et d’Audrey).
Sur cette ferme, il y avait des vaches, des porcs et des poules. Il y avait aussi un poulailler pouvant contenir environ 3 000 poulets. Ils cultivaient de la betterave à sucre, des fèves et des concombres sans oublier la production de tabac. Tous ces produits de culture étaient en grande partie pour la vente. Cette ferme avait aussi appartenu à son grand-père. Louis-Anne y apporte des changements et vend les vaches en 1965. Il construit une grande porcherie en 1972. Il abandonne certaines cultures et ajoute le navet et le brocoli. Comme il a appris la soudure avec son père, il fait de même avec son fils Serge. En 1988, du nouveau dans la côte Saint-Louis, une piste d’atterrissage privée voit le jour. Louis-Anne possède un ultra-léger d’une place puis un deux places pour revenir à son premier choix. Sur son terrain, il y des avions qui y sont stationnés et qui utilisent la piste.
Micheline aide à la ferme. Elle aime travailler dans les champs mais conduire le tracteur c’est ennuyant : ça ne bouge pas assez pour elle. Le travail de maison se fait pendant la soirée que Micheline et Louis-Anne finissent en faisant des casse-têtes et des mots croisées. Une belle passion pour ce couple qui se continue encore aujourd’hui. Lorsqu’ils étaient sur la ferme, ils font des voyages en couple à Sept-Iles, à l’Ile aux Coudres, aux Iles de la Madeleine, Atlantic City pour n’en nommer que quelques-uns.
Micheline fait partie des fermières et depuis les quatre dernières années de l’AFEAS. Elle est marguillière dans les années quatre-vingt, lectrice à la messe du samedi soir. Elle est maintenant dans la chorale et dans le comité de liturgie. Il ne faut surtout pas passer sous silence sa participation active à la chorale « Les voix du cœur » qui organisait de beaux spectacles dans les années quatre-vingt. Micheline est une femme très active et même à la retraite. Comme elle a appris à coudre de sa mère à l’âge de neuf ans, elle fait encore beaucoup de couture, au détriment des fleurs qu’elle a dû négliger cette année. Elle se promet de prendre une journée/semaine l’an prochain, à suivre…
Louis-Anne a déjà fait partie du conseil d’administration du syndicat Montcalm, a été pompier volontaire pendant une vingtaine d’années et président de l’Association des pompiers. Il a été conseiller de 1983 à 1985. Il fait partie de ceux qui ont construit un « char allégorique » nommé Les Sucres d’Antan de la Côte Saint-Louis. Il a fait aussi la chasse aux coyotes sur ses terres dans le début des années 1970, il reçoit même une petite prime pour les peaux.
Micheline et Louis-Anne, c’est un couple présent dans la communauté mais surtout au sein de leur famille. Micheline cuisine des recettes avec ses filles et même l’une a notifié une recette « pas mangeable » dans un livre. Toute la famille se lançait la balle les fins de semaine. Micheline et Louis-Anne se sont beaucoup impliqués au terrain de balle de la paroisse. Louis-Anne est présent à tous les tournois de golf du Club Optimiste depuis ses débuts.
Si vous rencontrez Louis-Anne, demandez-lui de vous raconter la grande histoire de ses piscines.
Micheline et Louis-Anne : un couple qui a une très belle complicité dans tous les moments de leur vie !